Les Bourses européennes ont terminé pour la plupart à l'équilibre ou en baisse jeudi, dans un marché perplexe face au blocage des discussions entre la Grèce, au bord du défaut de paiement, et ses créanciers. A Bruxelles, une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro s'est achevée sur un échec. "Le marché a peut-être capitalisé un peu trop vite sur la nouvelle d'un accord et se rend compte que c'est un peu plus compliqué que prévu, avec encore de nombreux points de blocage et des positions assez fermes de part et d'autre", a résumé Renaud Murail, un gérant de Barclays Bourse. "Honnêtement, il devient de plus en plus dur de commenter la crise grecque d'une manière sérieuse", a regretté Carsten Brzeski, économiste chez le bancassureur ING. A cinq jours de la date-butoir du 30 juin, les discussions pour trouver un accord qui permettrait de débloquer plus de 7 milliards d'euros de prêts à Athènes achoppent principalement sur la réforme des retraites et la hausse de la TVA en Grèce. L'Eurostoxx 50 a terminé stable. Paris a fini à l'équilibre (-0,07%), à 5 041,71 points, dans un volume d'échanges de 3,9 milliards d'euros. Vivendi s'est distingué (+1,84% à 23,83 euros) après avoir annoncé mercredi qu'il était le nouvel actionnaire de référence de Telecom Italia. L'Oréal a souffert (-0,92% à 167,45 euros) d'un abaissement de recommandation par JPMorgan. De même, Sodexo (-2,04% à 89,00 euros) et Vallourec (-5,77% à 18,78 euros) ont été pénalisés respectivement par Barclays et Credit Suisse. Paris Orléans a connu une nette hausse (+4,62% à 28,30 euros). La société cotée regroupant l'ensemble des activités du groupe Rothschild a multiplié par 18 son bénéfice net sur l'exercice 2014/2015. Londres a terminé en baisse de 0,54%, l'indice FTSE-100 perdant 36,98 points pour terminer à 6 807,82 points. Un certain nombre de valeurs financières ont perdu du terrain. L'assureur de voitures Admiral Group a cédé 1,61% à 1 408 pence, après avoir vu la perspective de son action abaissée par une maison de courtage, la banque HSBC a perdu 1,31% à 594,30 pence et le gestionnaire d'actifs Aberdeen Asset Management 0,79% à 415,40 pence. Le secteur de la pharmacie a aussi passé une mauvaise journée: AstraZeneca a baissé de 1,58% à 4 183 pence, GSK de 0,87% à 1 371 pence et Shire de 0,56% à 5370 pence. Les valeurs minières ont franchement piqué du nez: BHP Billiton s'est enfoncé de 2,73% à 1 336 pence, Rio Tinto de 1,71% à 2 733 pence et Anglo American de 1,31% à 994,80 pence. Francfort a clôturé à l'équilibre après avoir joué au yo-yo pendant toute la séance. L'indice vedette Dax a stagné (+0,02% à 11 473,13 points) tandis que le MDax des valeurs moyennes a progressé de 0,30% à 20 925,35 points. Le producteur de sel et d'engrais K+S (+1,52% à 29,05 euros), Deutsche Bank (+1,35% à 28,47 euros) et le fabricant de pneumatiques Continental (+1,25% à 218,75 euros) ont dominé le Dax. Le constructeur automobile Daimler a gagné 0,54% à 86,31 euros, après avoir annoncé que la filiale américaine de sa division de poids-lourds Daimler Trucks va prendre une participation minoritaire dans Zonar Systems, un fournisseur américain de services connectés. Le fabricant de produits d'entretien et d'hygiène Henkel (-1,23% à 104,10 euros), ainsi que les énergéticiens EON (-1,31% à 12,46 euros) et RWE (-1,85% à 19,93 euros) ont signé les plus grosses pertes. Bruxelles a cédé 0,23% à 3 711,31 points. Le groupe de distribution Delhaize a perdu 2,32% à 79,40 euros, enregistrant la plus forte baisse de la cote. Il avait déjà cédé 7,66% mercredi après l'annonce de sa fusion avec le néerlandais Ahold, considérée comme peu avantageuse pour les actionnaires de Delhaize. GDF Suez a enregistré la deuxième plus forte baisse du Bel 20 avec un recul de 0,70% à 17,61 euros. La plus forte progression a été enregistrée par le câblo-opérateur Telenet, qui a pris 1,63% à 50,59 euros. La Bourse suisse a perdu 0,40% à 9 045,32 points. La première banque suisse, UBS, a gagné 0,20% à 20,42 francs et Credit Suisse a terminé en hausse de 0,34% à 26,35 francs. La banque privée Julius Baer a perdu 1,03% à 52,70 francs. La Bourse d'Amsterdam a reculé de 0,05% à 492,39 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le fabricant d'engrais OCI, qui a cédé 3,40% à 26,03 euros. A la hausse, la holding Altice a gagné 5,98% à 131,15 euros. Madrid a terminé presque à l'équilibre, perdant 0,12% à 11 308 points. Banco Santander, première banque européenne par capitalisation, a gagné 0,10% à 6,73 euros, BBVA a pris 0,04% (9,32 euros) tandis que Bankia a reculé de 1,35% à 1,17 euro. Des rumeurs d'OPA sur Abengoa (+2,15%), filiale de l'italienne Enel, par le groupe énergétique Endesa ont en revanche poussé l'action de celui-ci à la hausse de +1,92% à 17,52 euros, alors que les autres grands du secteur -- Iberdrola, Gas Natural, Repsol, Enagas - étaient atones ou en légère baisse. Lisbonne a reculé de 0,43% à 5 817,54 points, plombée surtout par Pharol, successeur de la holding Portugal Telecom, qui a perdu 2,49% à 0,43 euro. Le groupe papetier et de BTP Semapa (-1,63% à 12,35 euros) et le pétrolier Galp (-1,61% à 10,99 euros), un poids lourd, ont eux aussi tiré la place lisboète vers le bas. A l'inverse, le groupe de construction Mota Engil a réalisé la meilleure performance de la séance en gagnant 4,69% à 2,48 euros. Exception dans ce paysage, Milan a terminé en hausse de 0,85% à 23 643 points, après une séance profitable aux valeurs bancaires: Intesa Sanpaolo a gagné 1,89% à 3,452 euros et UniCredit 1,65% à 6,465 euros. Mediaset a progressé de 2,61% à 4,558 euros. RCS Mediagroup a gagné 1,37% à 1,18 euro alors que se précise la perspective d'une offre de Mondadori sur sa division d'édition. Telecom Italia a clôturé inchangée à 1,178 euro au lendemain de l'officialisation de l'entrée de Vivendi comme principal actionnaire.