Pour revenir en haut-de-gamme, Alfa Roméo compte bien croiser le fer avec les allemands, au point de s'en inspirer. Silhouette, propulsion… La Giulia se calque sur la BMW Série 3.
Une nouvelle Alfa Romeo, c'est un événement. Déjà parce que les Tifosi sont nombreux à toujours adorer le Biscione, mais surtout parce que ce n'est pas tous les jours que la marque dévoile un modèle inédit. Depuis la confidentielle 4C, dévoilée il y a deux ans, rien n'est venu rejoindre les concessions. Pour assurer les gros de leurs ventes, les concessionnaires Alfa Romeo doivent se contenter des vieillissantes Giulietta et MiTo, respectivement âgées de cinq et sept ans. C'est dire si l'arrivée d'une nouvelle Alfa Romeo est attendue comme le Messie. A force d'effets d'annonce de la part de Sergio Marchionne, on aurait pu craindre un désintérêt pour Alfa Romeo. D'aucuns lui prédisaient le même destin funeste que Lancia, vouée à une mort certaine. A l'horizon 2018, le groupe italien vise toutefois 400.000 ventes annuelles pour la marque, avec le lancement de huit nouveaux modèles dont deux SUV. Cette Giulia, qui prend la relève de la 159 dont la production a cessé il y a quatre ans, est le premier pion du plan de relance de la marque qui vise, à l'image de Jaguar et Infiniti, le trio des constructeurs allemands haut-de-gamme. Dans un premier temps, les informations dévoilées sur la Giulia ne peuvent que laisser sur leur faim. En effet, Alfa Romeo n'a dévoilé que les détails concernant la version sportive Quadrifoglio Verde (QV) qui représentera une partie infinitésimale des ventes. Celle-ci dispose d'un V6 turbo de 510 ch, qui permet une accélération de 0 à 100 km/h en 3,9 secondes, mis au point par Ferrari. Il y a fort à parier que ce moteur est étroitement dérivé de celui de la Maserati Ghibli, assemblé à Modène mais dont les pièces sont fabriquées aux Etats-Unis, du fait de sa parenté technique avec le V6 Chrysler Pentastar. Pour l'instant, Alfa Romeo demeure muet sur les dimensions, se contentant d'annoncer le plus grand empattement de la catégorie. Il en va de même en ce qui concerne la masse, même si l'annonce d'un rapport poids/puissance inférieur à 3 kg/ch laisse augurer d'une Giulia QV lourde d'environ 1500 kg. Voilà qui serait équivalent à une BMW M3, qui ne recourt pourtant pas comme l'italienne à un capot et un toit en carbone. Par ailleurs, la Giulia fait largement appel à l'aluminium en ce qui concerne sa structure et ses éléments de carrosserie, comme les portes et les ailes. Comme sa concurrente bavaroise, l'Alfa Romeo annonce une répartition des masses idéale de 50/50 entre les deux essieux. Alfa Romeo annonce pour sa nouvelle Giulia des trains roulants assez sophistiqués. Comme la Jaguar XE, elle mêle un train avant à double triangulation et un train arrière multibras. Le constructeur italien annonce clairement que ces éléments sont inédits, mais reste plus discret sur les origines de la plateforme. A priori, celle-ci est dérivée de la Maserati Ghibli, elle-même lointaine descendante de la base technique développée en commun par Daimler et Chrysler, du temps où les deux constructeurs étaient mariés. Si la Giulia QV représente à n'en pas douter le modèle le plus emblématique de la gamme, ce modèle sera loin de représenter la majorité des ventes. Le constructeur n'a pas encore annoncé la gamme de motorisations mais quelques indiscrétions laissent entrevoir ce que sera l'offre. En Diesel, on devrait ainsi retrouver le nouveau 2.2 MultiJet, qui sera inauguré en versions 185 ch et 200 ch dans le Cherokee à l'automne. Ce bloc est dérivé du bien connu 2.0 MultiJet, qui devrait toujours officier en entrée de gamme, notamment dans sa version 140 ch. En haut-de-gamme, on retrouvera à n'en pas douter le V6 d'origine VM déjà vu dans le Grand Cherokee et dans la gamme Maserati. Du côté des moteurs essence, on parle d'un nouveau 2.0 turbo, a priori dérivé du moteur des Alfa 4C et Giulietta QV. Celui-ci pourrait être décliné en trois versions de 180 ch, 250 ch et 310 ch. Tout cela reste à confirmer, de même que la date de commercialisation et les tarifs de ce modèle qui fera sa première apparition publique au Salon de Francfort.