La diversification de l'économie nationale est rendue vitale par la nécessité de ne plus dépendre aussi étroitement de la rente des hydrocarbures. Projet hautement prioritaire avec celui de l'intégration économique. Considérée de façon parfaitement compréhensible, comme un défi qui devra dépasser ses objectifs, cette diversification consacre l'engagement du gouvernement à amorcer les bases d'une économie émergente solide et devant atteindre à l'horizon 2019 un taux de croissance hors hydrocarbures de 7 %. Et il est évident que l'immense potentiel économique du pays et son importance stratégique, ont certainement été déterminants dans ce choix. Les données économiques sont là pour exciter les appétits de l'émergence et, si une relance économique de tout ce potentiel intervenait, elle pourrait même élargir le marché algérien. Mais l'enjeu est sans aucun doute plus complexe. Les hésitations de multiplication de l'activité économique avaient un aspect de " faiblesse" de la réflexion et de la stabilité. Les problèmes dans ce domaine demeurent nombreux, notamment pour ce qui est des frictions entre le secteur public et privé. On est donc en droit de penser que ce qui avait bloqué ou ralenti la relance économique, c'était plutôt le manque d'analyses quant à l'orientation de cette politique économique et l'attitude par rapport à la mondialisation. Ayant mis en œuvre une stratégie économique moins équilibrée et, surtout peu " colorée ", le gouvernement s'est trouvé confronté à une situation instable et si complexe qu'il a, la plupart du temps, été dans l'incapacité de promouvoir des changements substantiels. La vie économique, pourtant relativement prospère, est aujourd'hui perturbée par la chute du prix de baril de pétrole, elle subit les contrecoups de l'aggravation de cette crise. Et c'est évidemment dans le domaine des filières économiques qu'il est plus urgent d'amener la diversification des partenaires pour sortir de cet engrenage, et sortir d'une dépendance aussi totale du pétrole surtout, en même temps que trouver les moyens et les modes de développement, c'est en effet vital pour l'Algérie. Donc la mise sur pied d'un véritable " plan Marshall, replacerait dans son véritable contexte du renouveau économique préconisé par le gouvernement. Ainsi au-delà de ce renouveau qu'il faut assurer, c'est toute la conception de la gouvernance économique qui est à revoir. Dans ces conditions, le pays saura surmonter les difficultés imprévisibles d'une situation riche en luttes sur tous les fronts. C'est un objectif difficile, sans doute, mais enjeu capital en ce moment où la production du pays traverse une phase délicate. Ainsi, après la période de stabilisation économique opérée au cours de ces dernières années, le temps devra être aujourd'hui à la croissance. Il s'agit surtout de renforcer le cadre juridique économique et le mettre en adéquation avec les références et les pratiques internationales, lever les confusions et mettre en cohérence les politiques publiques. L'expérience montre que l'économie ou le marché seul n'assurent pas la meilleure affectation des ressources pas plus que la gestion étatique seule. Dès lors, il faut mettre ces deux secteurs en situation de transparence et d'efficience, l'Etat devant intervenir pour corriger les défaillances et faire pleinement jouer les externalités. Il a, dans ce cas, besoin d'un cadre politique clairement formulé. L'Etat a d'autant plus besoin d'un tel cadre car l'économie nationale traverse une période de transformation profonde. Son intervention, dans cette perspective, ne traduit pas un désir de revenir à des méthodes de gestion de l'économie dirigée, mais elle permettra de disposer d'objectifs et de moyens pour encourager et amener les entreprises nationales vers des conditions optimales de production, assurer une redistribution des revenus qui encourage la croissance et de définir au mieux le positionnement international de l'économie nationale.