Quelles premières lectures peut-on tirer du message adressé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la Nation à l'occasion de la commémoration du 53éme anniversaire de l'Indépendance et de la célébration de la Fête de la jeunesse, le 5 juillet, et quelle valeur leur accorder. Par la force des choses, ce message a une valeur politique indicative prépondérante et ouvre inéluctablement, aux regards de ses nombreux indicateurs, à la réflexion sur le devenir immédiat du pays dans la continuité. Dans ce contexte, le chef de l'Etat a tenu à dire : " Il est légitime pour chaque peuple de faire une halte sur son parcours afin de relever les progrès qu'il a accomplis. En ce qui nous concerne, une telle halte doit être d'abord une source d'inspiration et de motivation, pour continuer la marche vers le progrès et le bien-être, et pour combler des retards certains ". Le renouveau national qui a touché à tous les domaines de la vie nationale, économique, social, culturel, environnemental y compris la consolidation des libertés et de la démocratie, et le rayonnement de la diplomatie algérienne, a sensiblement été abordé dans ce message présidentiel, renforçant ainsi la rigueur de sa ligne de conduite et ses engagements fondamentaux envers le peuple. Mieux encore, le chef de l'Etat a indiqué que " Le renouveau national concerne aussi notre potentiel de Défense nationale qui poursuit sa propulsion et consolide ses capacités et ses moyens à la hauteur des exigences de la préservation de l'intégrité du territoire et de la protection des milliers de kilomètres de frontières terrestres, dans un environnement sous-régional stable, par le fait de foyers de tension, du terrorisme international, et des narcotrafiquants". Ce message a donc tenu ses promesses, comme le veut la conjoncture actuelle en y apportant des réponses claires sur nombre de questions majeures et autour desquelles les spéculations vont bon train, surtout au sein de l'opposition. Tout d'abord, le chef de l'Etat a été ferme pour dire que " La consolidation se poursuivra, au fil des réformes qui seront d'ailleurs confortées dans tous les domaines, par la révision de la Constitution, dont le projet est en phase de finalisation". L'autre sujet qui a fait couler beaucoup d'encre et établi une thématique de commentaires et de spéculations, a été amplement abordé par le premier magistrat du pays, balayant de fait à la fois la " transition démocratique " et une élection présidentielle anticipée, cheval de Troie de l'opposition. Il a rappelé à cet effet qu'il poursuivra la mission dont il a été honoré pour trois fois par le peuple "j'ai répondu à cet appel, acceptant ce sacrifice, malgré ma condition physique actuelle pour laquelle je remercie Dieu, pensant aussi au sacrifice suprême consenti par mes valeureux compagnons tombés au champ d'honneur, dans les rangs de l'Armée de Libération Nationale. En ce qui me concerne, je m'attellerais à accomplir ce devoir avec l'aide de Dieu, conformément au mandat que m'a confié la majorité de notre peuple ". Par ailleurs, le chef de l'Etat, sans minimiser le rôle de l'opposition, lui a également fait appel et lui rappeler qu'il y a quelques années seulement, " l'Algérie, son peuple et sa démocratie ont très chèrement payé le prix des discours populistes, de la démagogie et du défi à la loi. Tirons donc les leçons de ces amères expériences pour nourrir notre pluralisme politique, associatif et syndical, de joutes nobles autour de programmes alternatifs. En effet, le peuple algérien a besoin de connaitre les propositions alternatives prétendant améliorer son devenir, et il saura choisir souverainement lors des rendez-vous électoraux de la République ". Ce message adressé à la fois à la classe politique du pays, et, au premier chef, aux acteurs de l'opposition, est sans ambiguïté, surtout lorsque le chef de l'Etat exprime sa " considération " à l'opposition. " En effet, dans le respect de la déontologie démocratique, l'opposition est dans son rôle, tout comme sera dans son rôle la majorité qui a porté mon programme durant la campagne électorale et à laquelle il revient de le promouvoir aujourd'hui dans le cadre du débat démocratique, pour semer l'espoir et pour soutenir l'effort ". De tout qui précède, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika se pénètre davantage de ses prérogatives que lui confère la loi fondamentale du pays, et du mandat populaire qui l'a investi de sa confiance durant quatre échéances successives et qui lui a donné mandat de l'exprimer en toute démocratie. Voilà donc des sujets fondamentaux que le chef de l'Etat aurait voulu qu'ils soient de mise et discutés profondément à tous les niveaux de la classe politique et de la société civile au lieu qu'ils prennent un chemin congru dans le débat du moment quand ils n'ont pas été, quelquefois mis de côté par d'aucuns pour des considérations autres ou pour des desseins inavoués. Ces " ambitionnés " occultent le fait que l'Algérie a changé et qu'ils doivent évoluer avec. Mais il faut que ces politiques s'adaptent au renouveau national, au projet de la société algérienne et avec les réalités du pays sans se départir du programme politique en vigueur qui est celui du peuple.