Mis à part de Maghreb Invest, l'Algérie enregistre une absence totale des sociétés de capital investissement. Il faut dire que celui-ci est un levier important pour nos entreprises. MaghrebInvest, filiale du groupe Tuninvest, a lancé en 2006 son deuxième fonds d'investissement en capital-risque, Maghreb Private Equity Fund II, avec un montant de 56 millions d'euros. Ce fonds succède à celui lancé en 2000 (23 millions de dollars). Mobilisés depuis juin 2006 auprès de plusieurs bailleurs de fonds multilatéraux (SFI, BEI) et bilatéraux (France, Suisse, Pays-Bas), les capitaux serviront à renforcer les ressources propres des PME maghrébines et, surtout, algériennes. Le financement des projets d'investissement fait défaut en Algérie. Les difficultés de financement existent, au point qu'elles constituent un handicap majeur pour un grand nombre d'investisseurs nationaux. Il est bien entendu que beaucoup d'opérateurs pointent du doigt les banques. Ils leur font endosser la responsabilité de cette situation de blocage. Actuellement en Algérie, plus de 80% des entreprises sont créées sur fonds propres, c'est-à-dire par autofinancement. En outre, pour faciliter la tâche aux nouveaux investisseurs, les établissements bancaires doivent développer le capital risque. Il y a des textes de loi qui permettent à nos banques de s'ouvrir au capital risque. Si on prend en considération qu'un chiffre très important de jeunes entrepreneurs qui attendent toujours la "bénédiction" des banques, ainsi que les chiffres avancés par les opérateurs, disant que 80% des entreprises ciblées sont créées sur fonds propres, l'Algérie se trouve dans l'obligation de créer beaucoup de nouveaux établissements pour pouvoir répondre à la forte demande du marché, déjà annoncé prometteur. Le développement du capital-risque dans certains pays maghrébins (pour lesquels le marché reste insuffisant) est en émergence (notamment le Maghreb et Machrek). La mise en place de partenariats avec des acteurs étrangers permettra, notamment au travers de participations croisées, de développer l'ouverture internationale des fonds d'investissements. A noter que cet instrument complète la gamme des crédits bancaires classiques et constitue un outil de plus en plus reconnu pour viabiliser les entreprises et impliquer des partenaires de référence dans leurs fonds propres. Il faut approfondir l'examen des aspects juridiques, financiers et fonctionnels de mise en place d'un marché du capital investissement, qui constituera une opportunité de passer en revue les expériences réussies en la matière aussi bien au Maghreb, qu'en Afrique et en Europe. Les instruments de financement et de consolidation des fonds propres des entreprises est au cœur des priorités de la place bancaire et financière algérienne. Le manque de ressources financières des PME-PMI est un problème qui se pose avec acuité en Algérie puisque les PME ont des difficultés à accéder aux crédits bancaires. Et ce, estiment les spécialistes, du fait de la faiblesse des garanties qu'offre cette catégorie d'entreprises, du coût du crédit (taux d'intérêt) et surtout de l'insuffisance des fonds propres. Nos institutions doivent adopter cet instrument qui sera une base importante pour le financement des PME.