Les Bourses européennes ont terminé la semaine dans le rouge, inquiètes au sujet de la croissance chinoise et européenne après la publication d'indicateurs décevants. "Les marchés européens ont été sous pression vendredi, la publication de données manufacturières en Chine, en France et en Allemagne a réduit l'espoir d'une reprise de la croissance mondiale", a expliqué Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. La production manufacturière chinoise s'est en effet contractée en juillet, atteignant son niveau le plus bas depuis 15 mois, selon une étude indépendante qui confirme les difficultés de la deuxième économie mondiale à relancer son activité. En zone euro, la croissance de l'activité privée a marqué le pas en juillet, freinée par les deux principales économies de la région, l'Allemagne et la France. L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,95%. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a fléchi de 0,58% à 5 057,36 points, Thales a bondi (+7,45% à 61 euros), le marché saluant la hausse de l'activité et des marges au premier semestre, malgré une chute de son résultat net. Nexity a été recherché (+8,89% à 41,32 euros) après le relèvement de ses prévisions pour 2015 grâce à une "franche reprise" du marché du logement en France. Air France-KLM qui a annoncé une réduction de 300 millions d'euros de ses frais généraux après avoir publié une perte nette en hausse de 3% au premier semestre, a gagné 0,59% à 6,63 euros. En revanche, SES a chuté (-6,57% à 29,10 euros), pénalisé par la révision à la baisse de ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours. A Francfort, l'indice Dax s'est replié de 1,43% à 11 347,45 points. Seul Lufthansa a tiré son épingle du jeu (+0,20% à 12,77 euros), alors que le syndicat des pilotes Cockpit, avec qui la direction de la compagnie aérienne est en conflit ouvert depuis des mois, a mis sur la table une nouvelle offre d'accord. Toutes les autres valeurs ont fini dans le rouge, menées à la baisse par BASF (-4,55% à 79,10 euros) dont les investisseurs n'ont pas goûté les chiffres du deuxième trimestre. Les automobiles, très exposées à la Chine, ont fait grise mine, Volkswagen perdant 2,72% à 189,80 euros, BMW 2,19% à 91,64 euros et Daimler 2,19% aussi, à 81,89 euros. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a reculé de 1,13% à 6 579,81 points, marquée par une nouvelle déconfiture des valeurs minières. Confrontés à la chute des cours de l'aluminium et du cuivre, à leur plus bas niveau depuis six ans, Antofagasta a plongé de 6,28% à 589 pence, Glencore de 4,50% à 210,15 pence, BHP Billiton de 3,81% à 1 123 pence et Rio Tinto de 3,52% à 2 400,50 pence. Anglo American, qui a publié une lourde perte nette semestrielle de 3 milliards de dollars et annoncé une réduction d'effectifs de 6.000 personnes, a cédé 3,52% à 778 pence. Kingfisher a cédé 2,24% à 366 pence, Rolls-Royce 2,32% à 736 pence ou les fabricants de spiritueux Diageo 2,46% à 1 860 pence. Le groupe de croisières Carnival a chuté de 2,52% à 3 405 pence et le voyagiste TUI AG a cédé 1,64% à 1 082 pence, tandis que le groupe aérien IAG (compagnies British Airways et Iberia) décrochait de 1,92% à 562,50 pence. La Bourse de Milan a cédé 0,53% à 23 507 points avant une intense semaine de résultats semestriels. Atlantia a progressé de 0,72% à 23,75 euros et Enel Green Power de 0,58% à 1,903 euro. A l'inverse, Saipem a reculé de 2,40 à 8,15 euros et Azimut de 4,24% à 23,46 euros en dépit de ses bons résultats trimestriels. L'indice Ibex 35 de la Bourse de Madrid a lâché 1,16% à 11 309,30 points, victime de prises de bénéfices avant la trêve estivale. Banco Sabadell a chuté de 5,78% à 2,10 euros après la publication de ses résultats semestriels. Dans la foulée, Santander, Caixabank et BBVA, qui publieront à leur tour la semaine prochaine, ont abandonné respectivement 1,81% à 6,55 euros, 2,42% à 4,19 euros et 0,94% à 9,30 euros. L'assureur Mapfre, qui a également publié ses résultats vendredi, a reculé de 6,73% à 3,02 euros. Abengoa a perdu 7,43% à 2,24 euros, Sacyr 2,53% à 3,27 euros et FCC 3,25% à 9,06 euros. Parmi les rares valeurs dans le vert, Endesa s'est adjugé 1,69% à 18,38 euros et l'opérateur aéroportuaire Aena, 1,79% à 99,50 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a reculé de 0,62% à 9 322,97 points. Parmi les bancaires et financières, seule la banque privée suisse Julius Baer a gagné du terrain (+0,28% à 53,65 francs). Après avoir fait un bond de 6,22% la veille grâce à ses résultats trimestriels, Credit Suisse a cédé 0,91% à 28,25 francs. UBS, qui publie ses résultats trimestriels mardi, a fini en repli de 0,42% à 21,58 francs. La Bourse de Bruxelles a fini en baisse de 0,78% à 3 772,62 points, enregistrant sa quatrième séance de baisse d'affilée. C'est le métallurgiste Umicore qui a accusé la plus forte baisse (-3,20% à 39,28 euros), suivi par le groupe de services aux automobilistes D'Ieteren (-2,43% à 32,37 euros) et l'assureur Delta Lloyd (-1,91% à 15,68 euros). A l'autre bout de l'indice, le groupe diversifié Ackermans & Van Haaren a progressé de 0,93% à 141,35 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 1,27% à 490,04 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par la holding Altice (-5,11% à 117,85 euros), et par le fabricant de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML (-3,17% à 90,04 euros). La Bourse de Lisbonne a terminé en recul de 0,59% à 5 790,52 points, pénalisée notamment par le papetier Altri, qui a perdu 2,26% à 3,76 euros. La place lisboète a également été plombée par le groupe pétrolier Galp Energia, un poids lourd, qui a perdu 1,97% à 10,46 euros. L'indice PSI 20 a aussi pâti des mauvaises performances de Pharol, successeur de la holding Portugal Telecom (-1,92% à 0,36 euro) et du groupe de presse Impresa (-1,60% à 0,86 euro).