Samedi, lors de la rencontre Gouvernement-Walis, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, tout comme le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, ont carrément joué la carte du " dire vrai " que ce soit à leurs interlocuteurs qu'au peuple et ce, sans la moindre complaisance pour consolider, poursuivre la réalisation du renouveau national initié par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, reconstituer de nouvelles méthodes de gouvernance face à la baisse radicale des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, mettre fin aux dépenses publiques hasardeuses et pour responsabiliser davantage les walis et les élus locaux en cette phase de difficiles indicateurs économiques, l'exploitation rationnelle et rentable des richesses naturelles de chaque région du pays dans le but de la création de la richesse, de nouvelles ressources et revenus et d'emplois. Des mesures qui visent plus exactement l'amélioration des conditions de vie des citoyens mais aussi un rempart contre les chocs endogènes et exogènes susceptibles de toucher l'économie nationale. " L'objectif est de faire traverser au navire Algérie cette tempête, en continuant à moderniser notre pays et à le doter d'infrastructures socioéconomiques tout en préservant les acquis sociaux et en puisant le moins possible dans notre trésor de famille constitué de nos réserves ", a souligné M. Sellal devant les walis et les walis délégués. Ces nouvelles orientations offriront très certainement aux walis une nouvelle option socio-économique permettant au développement local de communiquer aisément avec les enjeux et défis socio-économiques qui s'imposent à la société algérienne et qui devront désormais dépendre de la bonne volonté et de la compétence politique de l'ensemble des responsables locaux. Au regard de cela et des conclusions de cette rencontre il semble déjà y avoir une totale rupture avec les méthodes et les mécanismes précédents de la gestion administrative des collectivités locales et de la gouvernance économique, sociale mais aussi sécuritaire et politique dans le but de la moralisation de la vie socio-politique en général. Cette nouvelle démarche doit d'abord s'amorcer par un assainissement en vue de résorber les différents dysfonctionnements des rouages de l'administration territoriale, à commencer par l'asséchement des mauvais comportements des responsables locaux envers le citoyen, la vigilance contre les gens de la politique informelle qui tentent d'induire en erreur les citoyens et répandre la confusion et les doutes en vue de s'approprier les arguments de la division des rangs de la société algérienne. Cela fait dire au Premier ministre, Abdelmalek Sellal : " La conjoncture actuelle est, certes, difficile mais elle offre aussi une excellente opportunité d'introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier nos modes de fonctionnement et de régulation ". Donc, une nécessaire évolution des mœurs dans les secteurs, dans tous les esprits, passant par la moralisation de la vie publique, la mobilisation de l'épargne interne pour continuer le rythme actuel de développement, une recherche poussée pour la valorisation de la monnaie nationale qui commence à subir une certaine érosion, à la fois au plan interne et au plan externe, par les différents chocs imposés par l'environnement international très défavorable et qui dans nombre d'Etats a déjà fragilisé leur balance de paiement et accentuer les pressions aiguës du recours à la dette extérieure. A ce propos, M. Sellal tout en s'exprimant sur les conséquences de la baisse des cours pétroliers sur les finances publiques, a souligné " que si les marges de manœuvre budgétaires et financières permettent au pays d'aborder sereinement la situation, cela ne doit pas justifier, pour autant le statu quo ". Il a expliqué que l'étalement de la baisse des cours pétroliers aura pour conséquence la contraction des ressources du Fond de régulation des recettes (FRR) et l'accroissement de la dette publique interne. La situation est plus tendue pour les finances publiques que pour la balance des paiements ", d'après lui. A ce sujet, il a réaffirmé que des mesures ont été décidées pour rationnaliser la dépense publique et mieux maîtriser le commerce extérieur et les flux de capitaux. Toutes les grilles d'analyses des garanties avancées par M. Sellal postulent à un engagement du gouvernement dans le véritable réalisme économique qui préserve l'Algérie de toutes ces conséquences aux impacts défavorables. Pour le gouvernement, le but suprême est de stabiliser la situation macro-économique du pays et en limitant les pertes sèches de l'économie nationale ainsi qu'un renforcement conséquent des sources de la croissance, les indices et les indicateurs les plus élevés des prestations sociales, le processus de l'investissement productif. Ces objectifs peuvent être réalisés par une meilleure gouvernance, une transparence, une complémentarité, une meilleure production et productivité nationale et de fait se départir un tant soit peu de la rente pétrolière, éviter également le maximum de recours à tant de produits d'importation, mieux encore à rivaliser avec les économies de marchés où l'Algérie s'approvisionne.