Le conglomérat japonais Toshiba a annoncé lundi être contraint de différer à une date ultérieure la publication prévue ce jour de ses résultats de l'exercice 2014-2015, en raison du temps requis pour vérifier l'exactitude des comptes de plusieurs filiales au Japon et à l'étranger. Toshiba n'a toujours pas pu rendre publics ses résultats de l'exercice bouclé en mars du fait d'un scandale de falsifications financières qui a provoqué en juillet la démission de son PDG et de la moitié du conseil d'administration. Le groupe est forcé de revoir les méthodes comptables appliquées de façon inappropriée entre 2008 et 2014. Les commissaires aux comptes, qui doivent vérifier les documents remis dimanche par Toshiba, ont fait savoir qu'il leur fallait environ 7 jours pour terminer ce passage en revue. Toshiba a donc demandé aux autorités compétentes un délai supplémentaire, lequel lui a été quasi immédiatement accordé (selon un deuxième communiqué du groupe diffusé lundi). Le conglomérat a donc désormais jusqu'au 7 septembre pour publier ses résultats annuels. Il avait indiqué le 18 août que son résultat net était attendu dans le rouge pour la première fois en cinq ans et son bénéfice d'exploitation autour de 170 milliards de yens (1,2 milliard d'euros). Le chiffre d'affaires devrait pour sa part s'élever à 6.660 milliards de yens (49,3 milliards d'euros). Précédemment, Toshiba escomptait un bénéfice net de 120 milliards de yens, un gain d'exploitation de 330 milliards et des ventes de 6.700 milliards, mais le groupe avait dû annuler ces prévisions quand l'affaire a pris une mauvaise tournure. La crise avait débuté en avril par un communiqué de Toshiba annonçant un audit interne sur ses comptes. Le groupe avait été mis en garde contre de possibles inexactitudes par les autorités financières, vraisemblablement à la suite d'une dénonciation interne. Après une première évaluation des éventuels manquements concernant des calculs de dépréciations et provisions sur les années antérieures, le conglomérat tentaculaire, qui fabrique aussi bien des semi-conducteurs que des lave-linge, téléviseurs, ordinateurs, ascenseurs, robots ou réacteurs nucléaires, avait demandé à ses près de 600 filiales de passer leurs états financiers et méthodes au peigne fin. La direction avait ensuite été décimée à la suite des conclusions accablantes à son égard d'un comité d'experts indépendants révélant que des irrégularités comptables avaient été sciemment commises de façon continue. Le PDG d'alors, Hisao Tanaka, était personnellement accusé d'avoir demandé de différer des pertes, de même que ses deux prédécesseurs directs, Norio Sasaki et Atsutoshi Nishida. Les experts ont chiffré à 150 milliards de yens (1,1 milliard d'euros) les pertes non comptabilisées sur six exercices entre avril 2008 et mars 2014.