Le géant japonais d'appareils photo et endoscopes Olympus a annoncé, hier, être redevenu bénéficiaire à l'issue du premier semestre de son exercice 2012-2013, grâce à un regain de rentabilité opérationnelle et à l'enregistrement d'une rentrée exceptionnelle de fonds. Le groupe, forcé de faire du tri dans ses activités en raison d'une mauvaise passe financière due à un scandale de maquillage de comptes, s'est rétabli en taillant dans ses coûts et vendant une filiale non stratégique de distribution de téléphones mobiles au Japon. Entre le 1er avril et le 30 septembre 2012, Olympus a dégagé un profit net de 8 milliards de yens (80 millions d'euros), contre une perte de 32,33 milliards de yens l'an passé, et ce malgré une diminution de 2,1% de son chiffre d'affaires à 405,76 milliards de yens (4 milliard d'euros). Son bénéfice opérationnel s'est pour sa part élevé de 2,9% sur un an 18,04 milliards de yens (180 millions d'euros), le deuxième trimestre ayant été nettement meilleur que le premier. Olympus explique en partie le repli de ses revenus par les effets négatifs de l'évolution des cours des monnaies d'un an sur l'autre, le produit des ventes à l'étranger étant amoindri par la baisse continue du dollar et de l'euro vis-à-vis de la monnaie japonaise. Sa rentabilité, qui provient surtout de son activité d'équipements de santé, en pleine forme, aurait en outre été encore meilleure si ces variations des devises n'avaient pas érodé son profit d'exploitation de près de 5 milliards de yens. En revanche, ses recettes de ventes d'appareils photo ont fortement diminué, à cause de la concurrence qui fait chuter les prix sur les modèles compacts, masquant la bonne tenue des modèles dits "sans miroir" à objectif interchangeable et aux fonctions proches des boîtiers à visée reflex mais au format moins encombrant. Olympus, qui compte rester bénéficiaire sur l'ensemble de l'année, avait annoncé en juin un plan de suppression de 2 700 emplois d'ici à mars 2014. Il s'applique aussi à couper dans les dépenses de fonctionnement et compte sur le partenariat noué avec son compatriote Sony pour investir davantage dans le développement d'instruments médicaux haut de gamme. Le groupe espère à présent terminer l'exercice en mars 2013 avec un bénéfice net de 8 milliards de yens (80 millions d'euros), contre 7 prévus précédemment et une perte nette de 49 milliards de yens pendant l'exercice précédent gâché par des dépréciations d'actifs et une hausse des impôts. Son chiffre d'affaires annuel devrait se situer à 757 milliards de yens au lieu de 920, amputé de la part des activités vendues, et son résultat opérationnel atteindre 38 milliards de yens. En revenant dans le vert, le groupe espère tourner définitivement la page d'un scandale de manipulation comptable qui a gâché son année précédente, à la suite des révélations en octobre 2011 de son ex-PDG britannique Michael Woodford. Après avoir nié dans un premier temps, les autres dirigeants du groupe ont reconnu avoir dissimulé durant plus de 20 ans des pertes de 130 milliards de yens (1,3 milliard d'euros) subies sur des investissements effectués pendant les années de la bulle financière. Olympus a depuis changé l'ensemble de son équipe de direction.