Le pétrole continuait de baisser mercredi en Asie, sous l'effet d'indices manufacturiers décevants en Chine et aux Etats-Unis, au moment où des experts anticipent en plus une hausse des réserves américaines. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre perdait 1,14 dollar à 44,27 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, la référence européenne du brut, également pour livraison en octobre, reculait de 91 cents, à 48,65 dollars le baril. Le WTI et le Brent ont lourdement rechuté mardi -perdant respectivement 3,79 dollars et 4,59 dollars-, victimes de la vague d'inquiétude sur tous les marchés financiers après la publication d'indices manufacturiers décevants notamment en Chine et aux Etats-Unis, qui ont renforcé les inquiétudes vis-à-vis de la demande. Le marché s'est orienté à la baisse avec ces indices manufacturiers décevants, a expliqué Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. L'indice d'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis a baissé en août, selon l'indice des directeurs d'achat de ce secteur publié mardi par l'association professionnelle ISM, alors que les analystes s'attendaient à ce qu'il soit stable. L'activité manufacturière s'est violemment contractée en Chine, deuxième économie mondiale et deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde après les Etats-Unis, au mois d'août. L'indice PMI dévoilé par le Bureau national des statistiques (BNS) s'est établi à 49,7, soit son plus bas niveau depuis août 2012, contre 50 en juillet. Pour M. Ang, les investisseurs s'attendent par ailleurs à ce que les cours du pétrole poursuivent leur baisse après la publication mercredi des chiffres hebdomadaires du ministère de l'Energie (DoE) sur les réserves des Etats-Unis. Il est de plus en plus improbable que les réserves diminuent, ce qui fait que ces chiffres ne vont pas tirer les cours à la hausse aujourd'hui, a estimé M. Ang. Une hausse des réserves de brut aux Etats-Unis reflète généralement une baisse de la demande dans ce pays. Par ailleurs, les cours du pétrole ont rechuté mardi à New York, victimes d'un regain de pessimisme des investisseurs après de mauvais chiffres chinois, et de prises de bénéfices après leur hausse de plus de 27% en trois séances. Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre perdait 1,67 dollar à 47,53 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). C'est le début du mois, on a vu déferler les statistiques économiques, et des mauvais chiffres sur l'activité économique à commencer par la Chine, donc (...) on voit de l'aversion au risque ce matin, a déclaré Matt Smith, de Clipper Data. L'indice PMI dévoilé par le Bureau chinois des statistiques (BNS) s'est établi à 49,7 en août, soit son plus bas niveau depuis août 2012, confirmant l'essoufflement persistant de la deuxième économie mondiale et du deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde. Ce sont déjà les inquiétudes pour la santé économique de la Chine qui avaient fait chuter les cours du brut à la mi-août, de peur d'un brusque ralentissement de la demande. Lundi, en revanche, les cours du pétrole avaient encore fortement progressé, grâce notamment à des informations indiquant que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) envisagerait de discuter des cours avec les autres pays producteurs. Cela va sans dire, l'Opep, comme toujours, va continuer à faire tout ce qu'elle peut pour créer le climat qui convienne permettant au marché du pétrole d'arriver à l'équilibre avec des prix justes et raisonnables, lisait-on dans un bulletin du cartel pétrolier. Mais, selon plusieurs analystes, ces déclarations, qui font espérer à certain un rééquilibrage de l'offre par rapport à la demande, ont été surinterprétées. Cela fait plusieurs mois qu'on entend l'Opep dire qu'elle est prête à parler à d'autres producteurs, mais quand elle est incapable de parvenir à un consensus dans ses propres rangs, la probabilité qu'elle arrive à coordonner une réduction de la production avec des pays non membres de l'Opep semble faible, a déclaré M. Smith. Les cours avaient également bénéficié lundi d'une révision en baisse des chiffres de la production américaine de pétrole, mais, là encore, ils étaient relativisés mardi. La production américaine en juin s'affiche ainsi à 9,3 millions de barils par jour environ (mbj), soit 100.000 barils par jour (b/j) de moins environ qu'au mois de mai. Mais les analystes de Petromatrix soulignaient toutefois qu'elle restait de 620.000 b/j plus élevée qu'à la même période un an plus tôt.