Une rencontre tripartite regroupant l'Algérie, le Niger et le Tchad, consacr ée à la situation dans la sousr égion, notamment à celle de la Libye, est prévue aujourd'hui à Alger. Selon le ministère des Affaires étrangères, cette réunion regroupera le ministre des Affaires maghrébines, et africaines et de la Coopération internationale Abdelkader Messahel, la ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l'Intégration africaine et des Nigériens à l'Extérieur de la République du Niger, Mme Kane Aichatou Boulama, et le ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine de la République du Tchad, Moussa Faki Mahamat. La même source indique que cette rencontre "qui s'inscrit dans la tradition de concertation entre ces pays sur les questions inté- ressant la coopération et la sécurit é dans la sous-région, sera l'occasion pour les trois ministres de procéder à un échange de vues et d'analyses sur la situation préoccupante prévalant dans leur voisinage immédiat". Et pour être plus précis, cette réunion "permettra aussi de renouveler l'engagement des trois pays d'accompagner les frè- res libyens dans la recherche d'une solution politique sous l'égide des Nations Unies, devant mener à la formation d'un gouvernement d'union nationale capable de relever les multiples défis auxquels est confrontée la Libye et de préserver l'unité, l'int égrité territoriale ainsi que la cohésion du peuple libyen frère". Fidèle à sa tradition d'appliquer les résolutions de l'ONU pour régler les confits, l'Algérie a toujours été présente dans ce genre de situation. Ainsi le 27 août dernier le représentant spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour la Libye Bernardino Leon avait bien réitéré, devant le Conseil de sécurité de l'organisation, sa gratitude à l'égard de l'Algérie pour son soutien à la médiation onusienne en vue de parvenir à une solution politique à la crise libyenne. "Comme le processus de dialogue inter-libyen entre dans sa phase finale, je tiens à exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude au peuple et aux leaders libyens, ainsi qu'aux pays et organisations régionales qui ont soutenu le processus de dialogue", avait-il dit en s'adressant par vidéoconf érence depuis Paris aux ambassadeurs des 15 pays du Conseil de sécurité de l'ONU. M. Leon a cité en premier lieu l'Algérie, et l'Egypte, l'Allemagne, l'Italie, le Qatar, l'Espagne, la Suisse, la Turquie, la Tunisie, les Emirats arabes unies, l'Union africaine, l'Union européenne et la Ligue des Etats arabes. Le médiateur onusien avait déjà salué début août les efforts "constants" de l'Algérie et son soutien à la médiation de l'ONU en vue de conclure un accord de paix entre les factions libyennes en conflit. Dans une lettre adress ée au ministre des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel, M. Leon, se référant aux consultations qui se sont tenues à Alger avec les représentants du Congrès national géné- ral libyen, avait "remercié le gouvernement algérien pour les efforts constants qu'il ne cesse d'apporter pour soutenir la médiation de l'ONU en vue d'une solution politique en Libye visant la formation d'un gouvernement d'union nationale". URGENCE D'UNE SOLUTION POLITIQUE Un an après le lancement par l'ONU d'un processus de négociation pour tenter de réconcilier les deux camps rivaux en Libye et alors que l'organisation terroriste Etat islamique (EI/Daech) monte en puissance, les appels mis à fin au conflit multiplient pour que soit enfin "Quelles que soient les oppositions existantes, le processus de négociations doit se poursuivre. Il a atteint sa phase finale. Le moment est venu de le concrétiser. Le temps ne va pas améliorer la position ni des uns ni des autres", soulignait, il y a quelques jours Bernardino Leon, l'envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, qui était de passage à Paris. Depuis un an, la scène libyenne est partagée par deux camps rivaux qui se disputent le pouvoir, l'un dans l'Ouest, le camp de Tripoli qui réunit une coalition se réclamant de la "révolution" de 2011 et compte notamment des milices d'obé- dience islamiste, l'autre dans l'Est, celui de Tobrouk-Baïda qui comprend le Parlement et le gouvernement reconnus par la communaut é internationale et rassemble des libéraux, des antiislamistes et des figures de l'ancien régime de Maamar El Gueddafi. Bernardino Leon mène des négociations avec les deux parties en vue d'obtenir un accord pour un gouvernement d'union nationale. Après sept mois de tractations, il s'est déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU "de plus en plus confiant que ce processus s'achemine finalement vers sa conclusion". "Les négociations ont beaucoup contribué à réduire la méfiance qui existe entre les acteurs politiques" en Libye, a-til estimé, en exhortant "les deux (camps) à ne pas gâcher l'occasion unique et historique qu'ils ont de devenir des faiseurs de paix". "Le temps presse, il incombe aux dirigeants libyens de tous bords de faire un ultime effort en faveur de la paix", a-t-il insisté, estimant en outre que les réserves émises par le Congrès général national (CGN, parlement sortant) lors de la signature d'un accord le 11 juillet par l'autre parlement, reconnu internationalement, pouvaient être levées "en poursuivant des discussions sur les annexes de l'accord". Les pays de la région et les voisins de la Libye, dont l'Algérie et la Tunisie ont affiché l'attachement à la poursuite du dialogue interlibyen pour aboutir à un accord de paix inclusif entre toutes les factions en conflit. Et c'est dans ce même ordre d'idée que la rencontre tripartite regroupant l'Algérie, le Niger et le Tchad, consacrée à la situation dans la sous région, notamment à celle de la Libye, est prévue aujourd'hui à Alger.