Il porte sur un montant de 61 millions d'euros. Les relations économiques algéro-françaises, qui ont connu une certaine impulsion depuis l'investiture du président Bouteflika, seront-elles consolidées en 2003 ? tout porte à le croire. Dominique de Villepin, le chef de la diplomatie française, du moins, le laisse entendre. “Il s'agit de confirmer l'élan qui prévaut depuis la visite d'état du président Bouteflika, en juin 2000, et de donner une nouvelle impulsion. aujourd'hui, les relations entre la France et l'Algérie entrent dans une ère nouvelle et tournent une nouvelle page de leur histoire : nous pouvons aller plus haut et plus loin. je pense en particulier à l'ouverture de l'année de l'Algérie en France, dans quelques jours, qui nous permettra de resserrer nos liens. je pense à la visite d'Etat en Algérie du président Chirac, qui, je le rappelle, sera la première visite d'Etat en Algérie d'un Président français depuis de nombreuses années, et que nous préparons dès à présent. ce sera une échéance majeure qui marquera tout l'attachement que le président de la république porte à l'approfondissement des relations franco-algériennes”, a-t-il affirmé à l'APS. Hier, l'accord de conversion partielle de la dette algérienne pour un montant de 61 millions d'euros a été signé par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem et son homologue français, M. Dominique de Villepin. Pour rappel, l'Algérie a déjà conclu deux accords de conversion partielle de la dette avec l'Espagne et l'Italie. avec l'Espagne, l'opération de conversion a porté sur un montant de 40 millions de dollars. sur cette dette convertie, la partie espagnole en a effacé 44%, le reste sera affecté aux investissements privés. Concernant l'Italie, l'accord de conversion repose sur un montant de 84 millions de dollars, qui seront reconvertis en projets sociaux relatifs à la santé, l'éducation et à la lutte contre la pauvreté. La particularité de l'accord signé avec l'Italie est que la conversion ne sera pas seulement affectée aux projets d'investissements privés. Un accord de principe a été introduit par les deux parties pour que la conversion touche aussi des projets de développement inscrits sur le budget de l'Etat. Le mécanisme de conversion de la dette extérieure en investissements permet à un pays de réduire ses remboursements tout en incitant les entreprises du pays de son créancier à investir dans l'économie locale. Les accords entre l'Algérie et ces trois pays de l'union européenne, trois gros créanciers, interviennent en application de la clause de conversion, introduite en juillet 2000 aux accords de rééchelonnement signés, en 1994 et 1995, entre l'Algérie et le Club de Paris. Selon les termes de cette clause, la conversion ne concerne que la partie rééchelonnée de la dette algérienne auprès du Club de Paris. Elle portera, dans une première phase et en plusieurs tranches, sur 10% de la dette rééchelonnée. concernant la France, la dette rééchelonnée de l'Algérie porte sur un montant de 1,8 milliard de dollars sur une dette globale de 3 milliards de dollars. En tout état de cause, depuis l'année 2000, les entreprises françaises semblent avoir reconquis des parts de marché, notamment dans les secteurs de l'automobile, de l'hydraulique et des services pétroliers. Certaines ont décroché d'importants contrats, à l'image d'Alstrom, Razel, TotalFinaElf et GDF dans le secteur des hydrocarbures. Mais d'aucuns affirment que l'investissement français en Algérie demeure tout de même faible. Mais pour le ministre des affaires étrangères français “les entreprises françaises sont les premières à investir en Algérie, hors secteur des hydrocarbures. aujourd'hui, ce sont près d'une centaine d'entreprises françaises qui opèrent en Algérie, et un nombre sans cesse croissant d'investisseurs font part de leur grand intérêt pour ce marché aux potentiels très importants”. Pour lui, l'accord de conversion de 61 millions d'euros de dettes en investissements privés signé hier “encouragera encore davantage” les entreprises françaises à prendre le chemin de l'Algérie. Pour peu que l'environnement des affaires s'améliore. Du coup, soutient De villepin, “le rythme des investissements reste lié à la mise en œuvre effective des réformes et aux conditions d'accueil de ces mêmes investissements”. M. R.