Le dinar algérien, la monnaie nationale, a touché un niveau plus bas historique face au billet vert, en août dernier en atteignant 101,95 dinars pour un dollar. Jamais depuis l'indépendance le dinar n'est descendu à un tel niveau face à la monnaie américaine. Et c'est également le même constat du dinar algérien face à la monnaie unique européenne avec 113,26 dinars pour 1 euro. Et pas plus tard qu'hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a indiqué que le dinar a enregistré une dépréciation de 22% par rapport au dollar américain, mais s'est apprécié de 0,6% par rapport à l'euro au premier semestre 2015 comparativement à la même période de 2014. Ainsi, le cours du dinar s'est, par contre, légèrement apprécié de 0,6% par rapport à l'euro sur la même échéance, a précisé M. Laksaci lors de la présentation des tendances financières et monétaires de l'Algérie au premier semestre 2015, soulignant que le taux de change effectif réel du dinar algérien à juin 2015 reste apprécié par rapport à son niveau d'équilibre de moyen terme en situation d'élargissement du différentiel d'inflation et de tensions sur les marchés des changes. "L'impact du choc externe de grande ampleur sur les fondamentaux a induit une dépréciation de 22% du cours moyen du dinar contre le dollar américain au premier semestre 2015 par rapport au même semestre de l'année passée", a affirmé M. Laksaci. Par ailleurs, la relative flexibilit é du cours du dinar sur le marché interbancaire des changes permet d'absorber, en partie, l'effet de la chute des prix du pétrole dans un souci de prévenir toute appréciation du taux effectif réel dommageable pour la stabilité macroéconomique à moyen terme, a expliqué M. Laksaci, affirmant que les interventions de la Banque d'Algérie sur le marché "s'inscrivent dans cet objectif stratégique". Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, ces tensions "impactent significativement les cours de change des pays émergents et en développement". Il est évident que cet excès de faiblesse du dinar est en partie lié à la baisse des prix du pétrole. Les hydrocarbures représentent plus de 95 % des exportations algériennes. La valeur du dinar est de ce fait étroitement liée au cours du brut. Actuellement, le baril est à son niveau le plus bas depuis six ans. D'ailleurs, l'Algérie n'est pas le seul pays pétrolier qui a vu sa monnaie baisser ces derniers mois puisque la monnaie quasitotalit é des pays pétroliers ont dévalué. Là, il est important de rappeler que pour renforcer le cadre opérationnel de la stabilité financière, le Conseil de la monnaie et du crédit a édicté en 2014 un nouveau dispositif prudentiel pour une conformité des règles prudentielles aux nouveaux standards et normes du Comité de Bâle, a noté, dimanche dernier, le gouverneur de la Banque centrale algérienne à l'ouverture d'un atelier de formation destiné aux cadres des banques centrales africaines sous le thème "surveillance macro prudentielle: des perspectives multiples, un objectif unique". Dans ce sens, "trois règlements ont été édictés au premier semestre 2014, avec effet à partir d'octobre, et portant ratios de solvabilité, grands risques et participations, et classement et provisionnement des créances et engagements par signature", a-til précisé. Dans le cadre de cette nouvelle réglementation, le ratio de solvabilité minimum par rapport au "tier one" est fixé à 9,5%, soit un ratio supérieur au ratio minimum recommandé par le Comité de Bâle, alors que le ratio de solvabilit é minimum par rapport aux fonds propres réglementaires a été fixé à 12%. "Une évaluation des indicateurs de solidit é financière à fin 2014 montre que la solidité du secteur bancaire algérien est relativement préservée en dépit de la phase ascendante du cycle de crédits", avait relevé M. Laksaci. D'autre part, la Banque d'Algérie compte renforcer davantage ses capacités en matière de conduite de la politique macro prudentielle. A cet effet, le rôle du Comité de stabilité financière sera renforc é à court terme notamment en ce qui concerne l'évaluation périodique de la solidité financi ère et des stress tests. En parallèle, "un large exercice de stress testing sera conduit au quatrième trimestre 2015 pour évaluer le degré de résilience du secteur bancaire face aux développements économiques récents", comme l'avait si bien fait savoir le gouverneur de la Banque d'Algérie dimanche denier.