Le renforcement en 2014 des outils de surveillance macroprudentielle a permis à l'Algérie de préserver sa solidité financière en dépit de la croissance des crédits, a affirmé, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci à l'ouverture d'un atelier de formation destiné aux cadres des banques centrales africaines sous le thème : "Surveillance macroprudentielle : des perspectives multiples, un objectif unique." Pour renforcer le cadre opérationnel de la stabilité financière, le Conseil de la monnaie et du crédit a édicté, en 2014, un nouveau dispositif prudentiel pour une conformité des règles prudentielles aux nouveaux standards et normes du Comité de Bâle, a noté M. Laksaci, cité par l'APS. Dans ce sens, "trois règlements ont été édictés au premier semestre 2014, avec effet à partir d'octobre, et portant ratios de solvabilité, grands risques et participations, et classement et provisionnement des créances et engagements par signature", a-t-il précisé. Dans le cadre de cette nouvelle réglementation, le ratio de solvabilité minimum par rapport au "tier one" est fixé à 9,5%, soit un ratio supérieur au ratio minimum recommandé par le Comité de Bâle, alors que le ratio de solvabilité minimum par rapport aux fonds propres réglementaires a été fixé à 12%. "Une évaluation des indicateurs de solidité financière à fin 2014 montre que la solidité du secteur bancaire algérien est relativement préservée en dépit de la phase ascendante du cycle de crédits", a relevé M. Laksaci. En outre, la rentabilité des fonds propres s'est consolidée en 2014 à 24% de même que le rendement des actifs (+2%) en situation de liquidité encore ample. Par ailleurs, la Banque d'Algérie renforcera davantage ses capacités en matière de conduite de la politique macroprudentielle. À cet effet, le rôle du Comité de stabilité financière sera renforcé à court terme notamment en ce qui concerne l'évaluation périodique de la solidité financière et des stress tests. En parallèle, "un large exercice de stress testing sera conduit au quatrième trimestre 2015 pour évaluer le degré de résilience du secteur bancaire face aux développements économiques récents", a annoncé M. Laksaci. De plus, l'utilisation soutenue des instruments macroprudentiels dans un contexte de chute des prix de pétrole qui a affecté la position financière de l'Algérie, "permettra d'appuyer la conduite de la politique monétaire", a-t-il aprécisé. Ainsi, la nouvelle approche de supervision macroprudentielle mettra davantage l'accent sur le processus d'allocation des crédits par les banques afin d'endiguer la réapparition de risques concentrés et la hausse des créances non performantes. M. R.