Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé, hier, à Doha que le dossier du programme nucléaire iranien était "clos" et que son pays était prêt à "toute éventualité", lors d'une conférence de presse, dans le cadre d'un sommet régional auquel il participe."Le dossier nucléaire iranien est clos (...). La question du nucléaire est arrivée à son terme", a martelé M. Ahmadinejad, qui s'exprimait en persan et dont les propos étaient traduits en arabe. "Nous ne ressentons absolument pas de menaces" en relation avec le programme nucléaire controversé de le République islamique, a-t-il ajouté, avant d'affirmer toutefois: "Nous nous sommes préparés à toutes les éventualités et toutes les circonstances". Mahmoud Ahmadinejad se trouvait, hier, à Doha pour assister au sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), une première pour un chef d'Etat iranien. Il a affirmé que l'Iran continuerait son programme "dans le cadre des conventions et décisions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)", indiquant que les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU imposant des sanctions à son pays étaient "fondées sur de fausses informations". "Les déclarations et les inspections de l'AIEA ont prouvé que l'Iran avançait sur la voie légale" pour le développement de son programme nucléaire, a-t-il encore dit, soulignant qu'il avait "été prouvé que la position de l'Iran était légale et juste". A la question de savoir s'il avait évoqué avec les dirigeants du CCG la controverse sur le programme nucléaire iranien --dont les monarchies du Golfe redoutent son éventuelle évolution vers un conflit armé--, M. Ahmadinejad a assuré qu'il n'y avait de raison pour en parler. "Nous n'avons pas abordé la question du nucléaire avec les dirigeants du CCG car cette question est close", a-t-il dit, assurant que la région du Golfe était "au seuil d'une nouvelle ère de coopération fructueuse". Prenant la parole devant ses pairs du CCG (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar, Bahreïn et Oman), M. Ahmadinejad avait auparavant proposé aux monarchies pétrolières "la conclusion d'un accord de sécurité" et la création d'institutions spécialisées. La Maison Blanche a appelé, hier, les grandes puissances mondiales à "augmenter la pression" sur l'Iran en dépit d'une nouvelle estimation des services de renseignement américains selon laquelle le régime iranien semble moins enclin à développer des armes nucléaires. Le renseignement américain a indiqué lundi que l'Iran semblait "moins déterminé à développer des armes nucléaires" que l'administration Bush ne l'a affirmé au cours des dernières années. "Nous jugeons avec un haut degré de confiance qu'à l'automne 2003, Téhéran a arrêté son programme d'armes nucléaires", indique un document de la communauté du renseignement américain. Evoquant par ailleurs la situation au Proche-Orient, le président iranien a exprimé son "soutien à l'indépendance du Liban, son intégrité territoriale et sa souveraineté", ajoutant que "l'entité occupante d'Al-Qods " devait "quitter tous les territoires arabes qu'elle occupe".