La situation macroéconomique actuelle de l'Algérie est nettement meilleure que celle qui prévalait en 1986, a affirmé, hier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans un discours à l'ouverture d'une rencontre avec la communaut é universitaire et académique. En effet, le Premier ministre a ajouté que l'Algérie est aujourd'hui dotée de moyens qui lui permettent de faire face aux effets d'une chute continue des cours de pétrole. "Notre situation macroéconomique est nettement meilleure que celle qui prévalait lors du choc pétrolier de 1986, et notre pays est doté aujourd'hui d'infrastructures modernes et de capacités humaines clairement supérieures", a déclaré M. Sellal. Selon M. Sellal, la conjoncture économique actuelle, qui est certes difficile, offre toutefois ''une excellente opportunité d'introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier les modes de fonctionnement et de régulation''. ''Notre repère: c'est la croissance'', a insisté M. Sellal, rappelant que le modèle de croissance de l'économie nationale ainsi que le cadrage budgétaire du programme quinquennal 2015/2019, qui prenaient en compte la dégradation possible des cours des hydrocarbures avaient été validés depuis juillet 2014 par le gouvernement. En décembre 2014, le chef de l'Etat a fixé le cap de la réponse nationale à la contraction des revenus pétroliers, a-t-il ajouté. La rationalisation des dépenses, une meilleure maîtrise du commerce extérieur et des flux de capitaux ainsi que la poursuite du développement socioéconomique du pays tout en préservant le pouvoir d'achat et poursuivant l'effort social et les programmes dans les domaines de l'emploi, du logement, de la santé et de l'éducation, sont en effet les principaux axes de cette orientation. Résultats probants de cette politique: la base industrielle, totalement déstructurée durant les années 1990, est en passe de se reconstituer progressivement, a relevé M. Sellal, citant, au passage, les investissements colossaux consentis par l'Etat dans les secteurs de la sidérurgie et de production de ciments. S'agissant de la sidérurgie, les travaux de modernisation du complexe d'El Hadjar parallèlement à la réalisation des deux méga projets de Bellara dans la wilaya de Jijel (partenariat algéro-qatari) et à Bethioua dans la wilaya d'Oran (investissement turc) ont permis de réduire sensiblement les importations de fer avec une perspective d'exporter le surplus de production avec l'entrée en service des deux usines. Quant à la production de ciments, les différents projets d'extension de capacités de production et de construction de nouvelles unit és devraient avoir pour effet d'atteindre l'autosuffisance en cette matière à l'horizon 2018. BAISSES SIGNIFICATIVES DES IMPORTATIONS Evoquant, d'autre part, les mesures prises par le gouvernement à l'effet de réduire les effets d'une baisse continue des cours de pétrole sur l'économie nationale, M. Sellal a souligné que les actions de maî- trise du commerce extérieur ont permis d'enregistrer des baisses significatives des volumes et des coûts des importations. En parallèle, les dépenses de fonctionnement et d'équipement ont été réduites ''sans toucher les acquis sociaux et sans freiner la commande publique, levier important de la croissance dans notre pays'', at- il noté. En somme, les actions engagées depuis 2014 au titre du programme de rationalisation ''ont permis d'éviter une dégradation prononcée du cadre macroéconomique national'', a encore indiqué le Premier ministre. ''Toutefois, a-t-il poursuivi, notre objectif premier demeure l'édification d'une économie émergente et diversifiée, créatrice de richesses et d'emplois. Nous refusons d'être prisonniers du statu quo et de la fatalité du recul des recettes budgétaires extérieurs''. A cet effet, le gouvernement poursuivra en 2016 ses actions destinées à la promotion de l'investissement, au soutien de l'entreprise et à l'encouragement du secteur national productif, a assuré M. Sellal. "Notre pari c'est l'entreprise et l'entrepreneur algériens, qui sont au cur de la création de richesse et de croissance", a-t-il déclaré, relevant que les dispositions de la loi de finances complémentaire 2015 et de la loi de finances 2016, "vont dans cette direction d'optimisation des recettes du budget de l'Etat, de soutien aux entreprises, de facilitation de l'investissement ainsi que d'encouragement du secteur national productif", a dit M. Sellal. Dans le souci d'atteindre ces objectifs de croissance et de développement, le gouvernement continuera notamment à contenir l'évolution des engagements budgétaires de l'Etat par le changement des comportements des ordonnateurs au niveau central et local, et d'engager concrètement le passage du budget au marché par la captation de l'épargne des ménages, la dynamisation des circuits du Trésor et la bancarisation des liquidités de la sphère informelle. Les pouvoirs publics continueront aussi à mobiliser de nouvelles ressources budgétaires et lutter contre les phénomènes du gaspillage et de contrebande qui coûte au Trésor trois (03) milliards de dollars par an, prioriser les actions impliquant le sphère réelle et amé- liorer davantage la croissance du PIB hors hydrocarbures, a-t-il soutenu. APPEL À REVOLUTIONNER LES MODES DE PENSEES Néanmoins, la réussite de toutes ces mesures et actions demeure tributaire, selon M. Sellal, d'une réforme profonde des modes de pensées. ''Avant les lois et règlements, avant les budgets, avant les mesures de toutes sortes, nous devons tous opérer une véritable révolution dans nos modes de pensées et nos idées reçues'', a souligné le chef de l'exé- cutif. La revalorisation du travail, la confiance mutuelle, la simplification des procédures administratives et la rationalisation de l'utilisation des ressources sont autant d'axes auxquels il faut s'attaquer à travers cette révolution, selon M. Sellal. LES MESURES DE SOUTIEN À L'INVESTISSEMENT ET L'ENTREPRISE SERONT POURSUIVIES EN 2016 "Notre pari c'est l'entreprise et l'entrepreneur algériens, qui sont au cur de la création de richesse et de croissance", a déclaré M. Sellal à l'ouverture d'une rencontre avec la communauté universitaire et acadé- mique organisée par le Conseil national économique et social (CNES). Ainsi, les dispositions de la loi de finances complémentaire 2015 et de la loi de finances 2016, "vont dans cette direction d'optimisation des recettes du budget de l'Etat, de soutien aux entreprises, de facilitation de l'investissement ainsi que d'encouragement du secteur national productif", a indiqué le Premier ministre lors de cette table ronde. "La promotion de l'investissement est une priorité et c'est ensemble que nous devons trouver les solutions aux contraintes et aux entraves qui empêchent son développement et le rendent moins attractif que l'activité de commerce", a-t-il ajouté, rappelant que le budget 2016 vise une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4,6% (+1% par rapport à l'exercice 2015). Pour atteindre cet objectif dans des perspectives globalement similaires à celles de 2015, le gouvernement continuera, selon M. Sellal, à contenir l'évolution des engagements budgétaires de l'Etat par le changement des comportements des ordonnateurs au niveau central et local, et d'engager concrètement le passage du budget au marché par la captation de l'épargne des ménages, la dynamisation des circuits du Trésor et la bancarisation des liquidit és de la sphère informelle. Les pouvoirs publics continueront aussi à mobiliser de nouvelles ressources budgétaires et lutter contre les phénomènes de gaspillage et de contrebande, prioriser les actions impliquant la sphère réelle et améliorer davantage la croissance du PIB hors hydrocarbures, a-t-il soutenu. En outre, six domaines à développer ont été identifiés par les pouvoirs publics comme étant prioritaires. Il s'agit, selon le chef de l'exé- cutif de l'agriculture, l'industrie, le tourisme, la pétrochimie, les TIC et les énergies renouvelables.