Le conseiller à la présidence de la République, Kamal Rezzag Bara, a estimé, mardi à Alger, que le projet de révision de la Constitution inclurait les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, fondement sur lequel le pays "pourra parvenir à prévenir les risques éventuels de confrontation". "Je crois que dans le projet de (révision) de la Constitution, il y a deux éléments: constitutionaliser les principes de l'alternance et constitutionaliser la paix et la réconciliation comme étant l'un des fondements à partir duquel le pays pourra prévenir et dépasser les risques éventuels de confrontation", a-t-il déclaré sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Interrogé sur le chiffre de 300.000 à 500.000 victimes de la tragédie nationale, avancé par certains médias et organisations internationales, M. Rezzag Bara a dit qu'il réfutait "catégoriquement ces chiffres fantaisistes". Révélant que "les (vrais) chiffres sont à la disposition de la Commission nationale de mise en uvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, présidée par le Premier ministre (...), je pense qu'il faut attendre le rapport global de cette commission". S'agissant des déclarations de l'ancien chef de l'Armée islamique du salut (dissoute), Madani Mezrag, sur la création d'un parti politique, M. Rezzag Bara a rappelé les dispositions explicites contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation. Cette charte stipule "très explicitement que le peuple algé- rien affirme son droit de se prot éger de toute répétition de telle dérive et décide souverainement d'interdire aux responsables de cette instrumentalisation de la religion toute possibilité d'une activité politique, et sous quelque couverture politique que ce soit", a-t-il expliqué. "Ce n'est pas une décision du président de la République mais une décision du peuple algé- rien", a-t-il tranché. Evoquant la période des années 90, M. Rezzag Bara a réaffirmé qu'il refusait de qualifier cette période "de guerre civile", relevant qu'il y avait eu une situation de "très profonde antagonisation" entre les Algériens qu'il fallait dépasser par la voie politique. "La seule voie politique possible c'était un équilibre entre les uns et les autres qui permet à l'Algérie de rester unie, de ne pas permettre l'internationalisation du conflit comme l'ont voulu certains et de ne pas raisonner avec la problématique vainqueur/ vaincu", a-t-il dit. "Voilà le fondement qui a fait que le président de la République est intervenu pour dire que +mon objectif était de ramener la paix et la voie à suivre est la paix et la réconciliation nationale, et les outils se sont mis par la charte+", a-t-il ajouté. Le conseiller a affirmé que la démarche de la paix et réconciliation nationale de l'Algérie "est maintenant revendiquée par beaucoup de pays comme étant une expérience réussie et positive". S'agissant des dispositions à prendre pour éviter l'enrôlement des jeunes dans le terrorisme, il a affirmé qu'il fallait continuer à lutter contre toutes les formes de radicalisation, d'int égrisme et d'extrémisme et en étant conforme aux attentes de la société.