Louant les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le conseiller à la présidence de la République, Kamel Rezzag Bara, qui intervenait hier sur les ondes de la Chaîne III, «croit savoir» que le texte va être constitutionnalisé dès la prochaine révision, tout comme l'alternance au pouvoir. «Je crois que dans le projet de (révision) de la Constitution, il y a deux éléments : constitutionnaliser les principes de l'alternance et constitutionnaliser la paix et la réconciliation comme étant l'un des fondements à partir duquel le pays pourra prévenir et dépasser les risques éventuels de confrontation», a-t-il déclaré. Rezzag Bara, qui a dressé un bilan positif des dix années de réconciliation nationale, a affirmé dans ce contexte que les «gesticulations» de Mezrag qui veut revenir sur la scène politique sont inutiles puisque la Charte est explicite à ce propos. Il a rappelé les dispositions explicites contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation qui stipule «très explicitement que le peuple algérien affirme son droit de se protéger de toute répétition de telle dérive et décide souverainement d'interdire aux responsables de cette instrumentalisation de la religion toute possibilité d'une activité politique, et sous quelque couverture politique que ce soit». «Ce n'est pas une décision du président de la République mais une décision du peuple algérien», a-t-il tranché. Répondant directement à Mezrag qui «aurait des garanties de l'ANP pour créer son parti, Bara contre-attaque : «Ils n'ont aucune garantie. C'est faux. La Charte a intégré tous ceux qui ont pris les armes contre la République», affirme-t-il citant un verset coranique pour battre en brèche l'affirmation de Mezrag. «Amener votre preuve si vous dites la vérité», cite-t-il. Interrogé sur le chiffre de 300 000 à 500 000 victimes de la tragédie nationale, avancé par certains médias et organisations internationales, Rezzag Bara a dit qu'il réfutait «catégoriquement ces chiffres fantaisistes». «Les (vrais) chiffres sont à la disposition de la Commission nationale de mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, présidée par le Premier ministre (...) Je pense qu'il faut attendre le rapport global de cette commission», a-t-il relevé. Evoquant la période des années 1990, Rezzag Bara a réaffirmé qu'il refusait de qualifier cette période «de guerre civile», relevant qu'il y avait eu une situation de «très profonde antagonisation» entre les Algériens qu'il fallait dépasser par la voie politique. «La seule voie politique possible, c'était un équilibre entre les uns et les autres qui permet à l'Algérie de rester unie, de ne pas permettre l'internationalisation du conflit comme l'ont voulu certains et de ne pas raisonner avec la problématique vainqueur-vaincu», a-t-il dit. Comment faire pour ne pas sombrer à nouveau dans la violence ? Rezzag Bara est convaincu qu'il faut continuer à lutter contre toutes les formes de radicalisation, d'intégrisme et d'extrémisme et en étant conforme aux attentes de la société d'aujourd'hui. «La politique est le fait d'être conforme aux attentes de la société d'aujourd'hui. On ne règle pas les problèmes d'aujourd'hui avec les méthodes et les hommes d'hier», a-t-il soutenu reconnaissant qu'«il y a des transitions à mener, des articulations à gérer».