L'euro avançait légèrement vendredi face au dollar, qui pâtissait de chiffres décevants sur l'emploi américain, mais la monnaie unique européenne a limité ses gains au fur et à mesure que les investisseurs digéraient ce rapport. A la clôture, la monnaie unique européenne valait 1,1219 dollar, contre 1,1187 dollar jeudi vers la même heure. La devise européenne montait un peu face à la monnaie nippone, à 134,53 yens contre 134,16 yens jeudi. Le dollar n'évoluait presque pas face à la devise japonaise, à 119,92 yens contre 119,93 yens la veille. L'affaiblissement du billet vert "est prévisible vu les mauvais chiffres publiés ce matin aux Etats-Unis, avec un rapport décevant sur l'emploi", a résumé Eric Viloria, de Wells Fargo. Selon les chiffres du département du Travail, considérés par beaucoup d'observateurs comme l'indicateur le plus important de la semaine, l'économie américaine n'a créé que 142 000 nouveaux emplois le mois dernier, ce qui témoigne d'un nouveau fléchissement des secteurs manufacturier et minier, alors que les experts en attendaient plus de 200 000. De plus, les chiffres du mois d'août ont été révisés en nette baisse. D'autres détails de ce rapport sont aussi défavorables, comme un recul du salaire horaire moyen et une nouvelle baisse du taux de participation, qui montre donc que de plus en plus de personnes ont renoncé à chercher un emploi. Non seulement ces chiffres sont un mauvais signe pour l'économie américaine mais "ils encouragent à s'interroger sur le calendrier qui sera suivi pour relever les taux d'intérêt aux Etats-Unis", a souligné M. Viloria. Les cambistes se demandent quand la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine, normalisera sa politique monétaire en relevant ses taux, actuellement presque nuls, car une telle mesure accroîtra pour eux l'attrait du dollar. "Peut-être qu'il est temps d'arrêter d'autant espérer une hausse des taux en 2015", a prévenu Christopher Vecchio, de DailyFX, estimant que le rapport sur l'emploi était peut-être le pire depuis plus de trois ans. "Comme le marché de l'emploi américain est le seul véritable pilier de soutien du dollar depuis un an, le principal argument en faveur d'une hausse des taux vient de prendre un coup", a-t-il insisté. Toutefois, l'euro, qui a monté jusqu'à 1,1319 dollar peu après le rapport, a nettement ralenti sa hausse ensuite alors que les investisseurs digéraient ces chiffres sur les différents marchés. Dans le rouge juste après les chiffres sur l'emploi, "les Bourses se sont retournées (en hausse) et cela a probablement poussé l'euro à abandonner une partie de ses gains", a noté M. Viloria. Depuis quelques mois, la monnaie unique a tendance à profiter des accès de faiblesse des marchés boursiers et, en retour, à s'affaiblir quand ils rebondissent. Vers 21H00 GMT, la livre britannique stagnait face à la monnaie unique, à 73,92 pence pour un euro, et montait face au dollar, à 1,5176 dollar pour une livre. La devise suisse progressait face à l'euro, à 1,0898 franc pour un euro, et face au billet vert, à 0,9715 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,3571 yuans pour un dollar, contre 6,3560 yuans la veille. L'once d'or a fini à 1 140,75 dollars au fixing du soir, contre 1 119 dollars jeudi.