La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Madame Houda-Imane Feraoun a exhorté les membres du Conseil de l'Autorité de Régulation de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, à communiquer davantage sur les activités de l'autorité "L'ARPT est méconnue, voir mal connue des usagers " a-t-elle ajouté. Lors d'une réunion de travail qui s'est tenue au siège de l'Autorité à Hussein Dey, et qui a duré plus de cinq heures, les deux parties ont passé en revue divers dossiers relatifs au secteur de la Poste et des TIC, Elle a également salué l'initiative de l'ARPT d'avoir consacré un espace web pour la réception des doléances du public, seule en mesure d'orienter ses actions vis-à-vis des opérateurs. Entre autres points au programme de cette rencontre, la portabilité des numéros. Madame la ministre a appelé les cadres de l'autorité à se pencher sur cette question. " Cette option vise à promouvoir la concurrence en poussant les opérateurs à plus d'efforts pour fidéliser leurs clients et encouragerait, par conséquent, l'amé- lioration de la qualité de service " a-t-elle argumenté. Sur un autre registre, la ministre a appelé le Conseil de l'ARPT à répondre aux doléances des ISP en leur attribuant les fréquences demandées tout en se réservant le droit de reprendre ces derniè- res dans un délai raisonnable dans le cas où elles ne seraient pas exploitées, parce que les fréquences constituent une ressource rare qu'il faut préserver, a-t-elle souligné. Madame Houda-Imane Feraoun, qui a suivi avec beaucoup d'inté- rêt l'exposé sur l'organisation et les missions de cette institution a salué le rôle important de cette dernière, garante de l'application de la loi et du respect des procédures. " L'Arpt doit être le pivot du développement du secteur de la Poste et des TIC, c'est l'instrument de l'Etat pour instaurer la concurrence d'abord, ensuite pour veiller à ce qu'elle soit loyale et transparente en protégeant le marché des PTIC contre les mauvaises pratiques ", at- elle déclaré. Concernant la couverture du territoire par les réseaux de téléphonie mobile, la ministre s'est interrogée sur la certification accordée par l'ARPT aux diff érents opérateurs. Elle a déclaré avoir constaté lors de ses différentes visites d'inspection l'inexistence de couverture dans plusieurs localités ou axes routiers où les opérateurs affichent pourtant un taux de couverture élevé et certifié par l'Autorité. Les chiffres affichés par l'ARPT devraient concerner le taux de couverture réel et non celui relatif aux obligations du cahier des charges, afin de ne pas illusionner le consommateur. Elle a appelé à plus de rigueur dans les enquêtes de certification de taux de couverture, et surtout la communication au public des résultats à chaque opération. L'autre interrogation de la première responsable du secteur de la Poste et des TIC a porté sur les retards enregistrés dans l'approbation des catalogues d'interconnexion. A ce sujet, madame Feraoun a demandé aux membres du conseil de l'autorité de revoir les dates d'approbation des catalogues et de leur mise en vigueur en supprimant l'effet rétroactif, injuste pour les actions commerciales et d'investissement pour les opérateurs. Sur le même sujet, le Président du Conseil a assuré la disposition de l'Autorité à recevoir et répondre aux recours des opérateurs, dans un cadre de concertation et un souci d'équité. L'autre point non moins important abordé lors de cette rencontre concerne le service universel des télécommunications (SUT). Ce fonds alimenté par des taxes prélevées sur le chiffre d'affaires des opérateurs de téléphonie (3%) sert à couvrir les zones défavorisées ou isolées, souvent faiblement peuplées et économiquement peu rentables pour l'opérateur. Madame Feraoun a demandé à assouplir les procé- dures de gestion du service universel des télécommunications, s'agissant d'une commande de l'Etat pour servir l'objectif supérieur du désenclavement. Dans ce contexte, elle a demandé à ce que cette première occasion ouverte par le SUT soit utilisée pour expérimenter l'itinérance entre les opérateurs, qui devront partager leurs ressources dans les zones couvertes par ce service, et prochainement lors de la couverture des zones d'ombre. La finalité étant de tendre, à terme, à offrir à l'usager une itinérance nationale totale. S'agissant de la régulation de la Poste, la ministre a exigé que l'opérateur public Algérie Poste soit contrôlé au même titre que les opérateurs privés DHL, UPS, TNT et FEDEX combien même il est le seul à offrir du service public. D'autres points étaient à l'ordre du jour, concernant des dossiers en cours aussi bien que l'expérience que l'Autorité a acquise avec l'application de la loi 2000-03 et qu'elle mettra à la disposition du MPTIC afin de le soutenir dans l'élaboration d'une mise à jour de cette dernière. Enfin, Madame la ministre et le président du Conseil se sont engagés à travailler en étroite collaboration afin de renforcer la coopération entre les deux institutions pour accompagner le développement de la Poste et des TIC en Algérie.