A six semaines de la COP21, la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre, la Banque mondiale annonce la constitution du "Carbon Pricing Panel", une initiative internationale pour établir un prix du carbone. Une alliance internationale de chefs d'Etat, d'organisations nationales, et de grandes entreprises, s'est constituée pour demander la mise en place d'un prix du carbone afin de freiner le réchauffement climatique. Cet appel, annoncé dans un communiqué de la Banque Mondiale lundi 19 octobre, est une initiative du "Carbon Pricing Panel", un groupe convoqué par Jim Yong Kim, le président de la Banque Mondiale, la directrice du FMI Christine Lagarde, et la secrétaire générale de l'OCDE Angel Gurria. Six chefs de l'Etat se sont joints au mouvement dont François Hollande, Angela Merkel et la présidente du Chili Michelle Bachelet. Côté entreprises, Engie, DSM, le spécialiste de la chimie néerlandais, le fonds de pension américain CalPERS, Engie et le conglomérat indien Mahindra Group soutiennent cette initiative. Le but de cet appel n'est pas de régler le problème de la tarification du CO2 avant la COP21, mais, comme l'explique Angel Gurria dans le communiqué, même si "la COP21 sera cruciale pour créer un cadre d'ensemble et tracer le chemin, ce sont les politiques nationales comme celles visant à donner un prix au carbone qui nous permettront d'atteindre l'objectif". François Hollande s'est également exprimé au sujet de cet appel: "Le prix du carbone apparaît comme le signal le plus concret et le plus fort que nous pouvons envoyer aux acteurs économiques pour leur permettre de prendre leur décisions dans des conditions économiques optimales." Le Président a reconnu les craintes que peuvent susciter une telle mesure auprès des industriels. "Nous devons agir avec détermination", a-t-il conclu. François Hollande avait annoncé en mai 2015 qu'il n'y aurait pas de prix du carbone avant 2019 en Europe. "Les ministres des Finances doivent réfléchir à de nouvelles réformes fiscales pour taxer davantage les combustibles à forte teneur en carbone, et taxer moins le travail et le capital, demande quant à elle Christine Lagarde dans le même communiqué. Ils doivent évaluer le montant de la taxe carbone qui leur permettra de tenir leur promesse de la COP21 (freiner le réchauffement climatique), et penser à des mesures d'accompagnement pour les ménages les plus pauvres face à l'augmentation du prix de l'énergie." La Banque mondiale estime qu'une quarantaine de pays et 23 villes ont déjà mis en place un système de prix du carbone, ou s'apprêtent à le faire.