Le président français réunit autour de lui, aujourd'hui, les dirigeants de l'économie mondiale Inédite en France dans ce format, du moins depuis la crise de 2008, cette rencontre associera plusieurs «gourous» de l'économie mondiale venus à Paris diagnostiquer un monde malade de ses finances. Le président français François Hollande réunit aujourd'hui à Paris à l'OCDE, les dirigeants des principales organisations économiques internationales, du FMI à la Banque mondiale, à la veille d'une réunion similaire organisée par la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin. «Il s'agit d'une réunion de travail avec l'ensemble des représentants des grandes institutions économiques mondiales pour faire le point sur la situation économique dans le monde, dans la zone euro et en France», indique-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat français. Inédite en France dans ce format, du moins depuis la crise de 2008, cette rencontre associera Angel Gurria (Organisation pour la coopération et le développement économiques, OCDE), Jim Yong Kim (Banque mondiale, BM), Christine Lagarde (Fonds monétaire international, FMI), Pascal Lamy (Organisation mondiale du commerce, OMC) et Guy Rider (Organisation internationale du travail, OIT). M.Hollande devrait porter un «double message»: «la nécessité d'une meilleure coordination des économies au niveau mondial et donc aussi entre ces différentes organisations dans la perspective d'une mondialisation régulée au service de la croissance et de l'emploi». La rencontre, qui débutera en matinée, sera suivie d'un déjeuner de travail et d'une conférence de presse en milieu de journée. S'il s'agit d'une première en France, c'est désormais une tradition en Allemagne. «La chancelière le fait chaque année depuis trois ans et c'est une très bonne idée», observe-t-on à l'Elysée. La volonté affichée par l'exécutif français de relancer la compétitivité de l'économie française, qui a vu sa part du marché mondial chuter depuis 1990 de 6,2% à 3,6%, sera au coeur des échanges. L'OCDE doit rendre début novembre un rapport sur la compétitivité des entreprises françaises commandé par Paris alors qu'un second rapport demandé à l'ex-patron d'EADS, Louis Gallois, doit être remis officiellement le 5 novembre au gouvernement français qui a promis de s'en inspirer. La France est régulièrement pressée par l'OCDE d'accentuer ses réformes économiques, comme début septembre quand l'économiste en chef de l'organisation, Pier Carlo Padoan, a encouragé Paris à poursuivre ses «ajustements» en particulier sur cette question de la compétitivité. Et présentant début octobre ses prévisions de croissance pour la France, le FMI avait également recommandé à Paris d'accélérer ses efforts. Trois ministres français prendront part à ces échanges: Laurent Fabius (Affaires étrangères), Pierre Moscovici (Finances) et Michel Sapin (Travail). François Hollande a fait de la croissance un objectif essentiel de sa politique économique dans un contexte d'aggravation de la crise, marqué en France par une hausse continue du chômage depuis 17 mois et une dégradation de la conjoncture. Fin juillet, le chef de l'Etat et le secrétaire général de l'OCDE avaient convenu lors d'un entretien à l'Elysée «d'entretenir un dialogue régulier sur les sujets économiques et sociaux». A la rentrée, lors d'un entretien avec Jim Yong Kim, M.Hollande avait également souhaité une «mobilisation accrue des institutions financières internationales pour la stabilité et la croissance» et rappelé les priorités de Paris: «lutter contre les déséquilibres économiques mondiaux», «amplifier» la «consolidation de la zone euro» et «accroître la coopération internationale pour réduire la volatilité des prix des matières premières agricoles».