L'enquête sur le crash en Egypte d'un avion russe, samedi 31 octobre, progresse. Selon un responsable, l'avion s'est démantelé en plein ciel. Le drame a fait 224 morts. "Les combattants de l'Etat islamique ont pu abattre au-dessus de la province du Sinaï un avion russe qui transportait plus de 200 croisés russes. Ils ont tous été tués, que Dieu en soit remercié", affirme ce communiqué de l'Etat islamique. Pour le Kremlin, cette revendication de l'Etat islamique "ne peut pas être considérée comme exacte" a déclaré Maxime Sokolov, ministre des Transports, ajoutant que l'Egypte n'avait "aucune information qui confiremerait de telles insinuations". Ces revendications sont donc à prendre avec précautions, les autorités privilégiant la piste d'un problème technique, assurant plus tôt dans la matinée que l'avion n'avait pas été abattu. D'autant que différents experts estiment que le groupe terroriste ne dispose ni du matériel ni des compétences pour abattre un avion volant à plus de 9.000 mètres. Des problèmes techniques signalés "à plusieurs reprises" L'autre principale hypothèse pour les enquêteurs se porte sur un problème technique. Selon l'agence russe RIA, qui cite des sources à Charm el-Cheikh, le pilote a contacté le régulateur de vol et fait état de problèmes techniques. Il a demandé un changement de route et un atterrissage à l'aéroport du Caire, puis, les communications ont été rompues. Une source à l'aéroport de Charm el-Cheikh, citée par l'agence russe Ria Novosti, affirme que des membres d'équipage avaient signalé " à plusieurs reprises" des problèmes au niveau du moteur de l'avion dans la semaine précédant l'accident.
Les boîtes noires retrouvées L'avion s'est écrasé une vingtaine de minutes après son décollage. L'appareil, construit il y a 18 ans, affichait plus de 56.000 heures de vol. Toutefois, les autorités restent prudentes, "il est trop tôt pour déterminer la cause du crash", a déclaré le ministre égyptien de l'aviation civile, Mohamed Hossam Kemal. Rien n'indique que l'avion ait été abattu ou qu'une explosion ait eu lieu à bord, dit-on de sources proches des services de sécurité égyptiens. Les services d'urgence et des spécialistes de l'aviation on très vite commencé l'inspection de l'épave, à la recherche d'indices sur les causes de la catastrophe. Les deux boîtes noires de l'avion ont été retrouvées. Les débris de l'appareil sont éparpillés sur une zone assez vaste. L'analyse des données des boîtes noires pourrait rapidement éclaircir les causes de l'accident.
Seule une "action extérieure" peut expliquer l'accident "L'avion était en excellent état technique", a déclaré lors d'une conférence de presse Alexandre Smirnov. "Nous excluons une défaillance technique ou une erreur de pilotage", a-t-il ajouté, soulignant: "La seule cause possible est une action extérieure", a-t-il dit sans préciser de quelle action ou facteur il pouvait s'agir. L'appareil de la compagnie Metrojet, qui appartient au transporteur Kogalymavia, s'est écrasé dans le Sinaï samedi à l'aube 23 minutes après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh vers Saint-Pétersbourg. La catastrophe, la pire jamais connue par la Russie, a fait 224 morts (217 passagers et sept membres d'équipage). "Tout porte à croire que dès le début de la catastrophe, l'équipage a perdu le contrôle total" de l'avion, a rapporté Alexandre Smirnov. "L'avion était incontrôlable, il ne volait pas mais tombait, et le passage d'une situation de vol à une situation de chute s'explique apparemment par le fait que l'avion a subi un dégât conséquent de sa structure", a expliqué le dirigeant sans plus de précisions. Le responsable de la compagnie qui exploitait l'avion a précisé que les pilotes n'avaient pas "essayé d'entrer en contact radio" avec les contrôleurs aériens au sol. Dimanche, le chef des experts aéronautiques qui participent à l'enquête, Viktor Sorotchenko, avait indiqué que l'appareil s'était "disloqué dans les airs", ce qui explique que les débris soient éparpillés sur une zone de 20 km2. Les autorités égyptiennes et russes ont déclaré ne pas être pour le moment en mesure d'annoncer les causes du crash. L'hypothèse d'un attentat reste envisagée après la revendication de la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a annoncé samedi avoir détruit l'avion en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie. Dès l'annonce de la catastrophe, les regards se sont tournés vers Metrojet, une petite compagnie charter, la Russie ayant connu ces dernières années plusieurs crashs impliquant de petites compagnies exploitant souvent peu d'avions. Une enquête a été ouverte concernant de possibles violations de la réglementation et des perquisitions menées dans ses locaux. "Nous sommes certains que nos appareils sont en bon état de marche et que le niveau de nos pilotes correspond aux standards internationaux, voire plus", a insisté lundi la porte-parole de Metrojet Oxana Golovina lors de la conférence de presse. Elle a confirmé également les arriérés de salaires annoncés peu avant par l'inspection russe du travail, qu'elle a expliqués par les difficultés actuelles du marché aérien russe: "La compagnie n'a pas de problème financier qui aurait pu affecter la sécurité".