Alors que la nouvelle centrale des risques des entreprises et ménages est opérationnelle depuis le 15 septembre dernier, avant d'entamer dés octobre, dans le traitement des demandes de crédits, le P-dg de la Banque de développement local (BDL), Mohamed Krim, a annoncé que les crédits à la consommation ne seront lancés par les banques qu'après réception de la liste des produits éligibles à ce type de prêt. Le retour du crédit à la consommation avait été décidé en février dernier dans le cadre de la tripartite afin d'encourager la production nationale, d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et de contribuer à réduire la facture des importations. Le 14 octobre dernier et dans son discours d'ouverture des travaux de la tripartite, le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, avait rappelé que la promotion de la production nationale bénéficiait de la réintroduction, en sa faveur exclusive, du crédit à la consommation ainsi que de la mise en place du dispositif des licences d'importation. Mieux encore la 18ème tripartite (Gouvernement, UGTA, Organisations patronales), tenue au mois d'octobre dernier à Biskra, a été sanctionnée par un communiqué final, dans lequel il est bien mentionné qu' "Après avoir examiné le rapport du comité national de suivi des engagements du pacte, les participants ont marqué leur satisfaction quant aux avancées significatives enregistrées dans la mise en œuvre des différents segments du pacte de croissance, à travers notamment: la promotion de la production nationale, à travers le rétablissement du crédit à la consommation pour les produits algériens et le renforcement de la régulation et de la surveillance des marchés. Ainsi donc et sur le plan pratique le projet de loi relatif à la nouvelle centrale des risques des entreprises et ménages de la Banque d'Algérie (CREM) est un outil d'aide à la gestion des risques de crédits par les banques de la place qui a été achevé à l'issue de douze (12) mois de travaux conduits par une équipe composée de cadres de la Banque d'Algérie avec une assistance technique de la Banque mondiale (BM). Mohamed Boussaba, chef du projet (CREM) à la Banque d'Algérie a présenté la plateforme de cette nouvelle centrale dont la conception et la réalisation techniques ont été assurées par le cabinet portugais NovoBase. En effet, la CREM constitue une nouvelle base de données légale de gestion publique qui est accessible en ligne par les agences des banques et établissements financiers de la place ainsi que les succursales de la Banque d'Algérie, a expliqué le même responsable. Cet outil qui assure une gestion interbancaire des risques de crédits intègre dans son système tous les prêts contractés et les données relatives à la clientèle y compris les défauts de paiement. Le retour du crédit à la consommation avait été décidé par la Tripartie de février 2014 (Gouvernement-UGTA-patronat) après avoir été suspendu en 2009 pour ne pas alourdir la facture des importations et encourager la production nationale. Le crédit à la consommation aux ménages, dont les conditions et les modalités ont été fixées en vertu d'un décret exécutif publié au journal officiel en mai dernier, concerne les biens fabriqués par des entreprises exerçant une activité de production ou de service sur le territoire national et qui produisent ou assemblent des biens destinés à la vente aux particuliers. Ces entreprises doivent être, précise le texte, en règle avec les impôts et les organismes de sécurité sociale, doivent être bancarisées et vendre avec factures. Et pour finaliser ce projet afin d'être officiellement lancé, le P-dg de la Banque de développement local (BDL), Mohamed Krim qui s'exprimait, en compagnie du P-dg du Crédit populaire d'Algérie (CPA), Omar Boudieb, au Forum du quotidien national El Moujahid, a souligné que "Les banques sont prêtes à prendre en charge toutes les demandes de la clientèle sujette au crédit à la consommation, mais le ministère du Commerce doit, d'abord, arrêter la liste des produits éligibles pour nous permettre d'entamer cette opération". Soulignant que le but escompté du retour du crédit à la consommation est de "booster" la croissance de l'économie nationale à travers l'encouragement des citoyens à consommer davantage les produits fabriqués localement, M. Krim a précisé que "toutes les banques, publiques et privées, seront concernées par cette opération". Pour sa part, le P-dg du CPA, M. Boudieb, a indiqué que la Centrale des risques, qui est un fichier interbancaire centralisé, est déjà opérationnelle depuis septembre dernier. Appelée "Centrale des risques des entreprises et ménages" (CREM), cette structure permettra de "mieux gérer" l'octroi des crédits à la consommation et d'avoir "une meilleure visibilité" sur les demandeurs, tout en s'assurant de leur capacité de remboursement afin d'éviter le surendettement des ménages.
Paysage bancaire national Evoquant le paysage bancaire national, M. Krim a reconnu que le nombre des agences bancaires en Algérie demeure "insuffisant" avec une moyenne d'une (1) agence pour 25.000 à 30.000 habitants, alors qu'en France, la moyenne est d'une (1) agence pour 2.500 à 3.000 habitants. Selon les chiffres avancés par M. Boudieb, les banques publiques prédominent par l'importance de leurs réseaux d'agences réparties sur tout le territoire national. Le réseau des banques était constitué, à fin 2014, de 1.113 agences dont 788 agences publiques (71% du total). Les ressources globales (à vue et à terme) collectées par les banques ont progressé de 17,8% en 2014, contre 8,1% en 2013 et 6,5% en 2012, leur permettant de passer de 7.238 milliards de DA en 2012, à 7.787 mds DA en 2013 et 9.117,5 mds DA en 2014, soit 87% des ressources totales. S'agissant des encours de crédits accordés à l'économie par les banques, ils sont passés de 4.285,6 mds DA en 2012 à 5.154,5 mds DA en 2013 et à 6.503 mds DA en 2014. Toutefois, M. Boudieb a souligné que la liquidité globale des banques s'est contractée au cours du 1er semestre 2015 et a, ainsi, considéré que les banques doivent drainer une fraction plus importante de la monnaie fiduciaire en circulation en proposant de nouveaux produits financiers et des taux d'intérêt plus attractifs. Parmi les nouveaux produits prévus, le P-dg de la BDL a annoncé l'introduction, dés début 2016, de produits financiers islamiques tel que les dépôts sans intérêts, destinés aux citoyens voulant juste épargner leur argent, sans toutefois bénéficier des intérêts. Concernant l'opération de bancarisation des fonds informels, lancée depuis août dernier, elle a drainé plus de trois (3) milliards de dinars jusqu'à maintenant, a conclu M. Krim.