L'équipementier en télécoms américain Cisco, qui fait partie des acteurs historiques en transition du secteur technologique américain, a annoncé une hausse de 33% de son bénéfice net trimestriel, mais ses prévisions se sont avérées décevantes. L'action Cisco perdait presque 5% vers dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street. Au premier trimestre de son exercice décalé entamé début août, Cisco a dégagé un bénéfice net de 2,4 milliards de dollars et son bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street, a dépassé de 3 cents la prévision moyenne des analystes au premier trimestre, à 59 cents. Pour le trimestre en cours en revanche, le groupe a dit attendre seulement 53 à 55 cents de bénéfice par action quand les analystes espéraient jusqu'ici 56 cents. Le directeur général Chuck Robbins, entré en fonctions fin juillet en remplacement de John Chambers, a justifié cette mauvaise surprise par "une croissance plus basse que prévu [des] commandes au premier trimestre, causée en grande partie par l'incertitude de l'environnement macro-économique et les effets des devises, essentiellement en dehors des Etats-Unis". Les ordres concernant ses produits à destination des entreprises ont notamment baissé de 3%. Tous produits confondus, Cisco affiche des commandes en hausse de 1% sur le continent américain, de 3% dans la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique, et de 9% en Asie-Pacifique. La progression atteint même 11% sur les marchés émergents.
Rivaliser avec Alcatel-Lucent et Huawei Le groupe dit attendre au deuxième trimestre une croissance de son chiffre d'affaires qui ne dépassera pas 2%, quand elle avait atteint 3,6% sur les trois premiers mois de l'exercice (12,7 milliards de dollars). Les deux activités historiques du groupe ont affiché sur cette période des résultats contrastés, avec une progression de 5% à 4 milliards de dollars des revenus dans les commutateurs de réseaux, mais une baisse de 8% à 1,8 milliard dans les routeurs. Cisco a enregistré par ailleurs une forte croissance (+24% à 859 millions de dollars) pour ses produits à destination des centres de données, qui figurent parmi ses priorités de développement aujourd'hui avec la sécurité ou encore les services dématérialisés en ligne (cloud). Le groupe a beaucoup misé sur des acquisitions ces dernières années pour accélérer sa croissance dans ces nouveaux secteurs jugés plus porteurs. Il a parallèlement annoncé plus tôt cette semaine une alliance de grande ampleur avec son concurrent suédois Ericsson. Sans aller jusqu'à une fusion, les deux groupes affichent l'objectif de commercialiser une offre commune, avec l'espoir d'augmenter leurs ventes d'un milliard de dollars chacun d'ici 2018. Cisco et Ericsson disent aussi vouloir collaborer sur des créneaux comme le cloud, les services liés aux objets connectés, ou encore la téléphonie mobile de prochaine génération 5G. Plusieurs analystes ont vu dans cette alliance une mesure défensive, répondant au mariage annoncé des concurrents français Alcatel et finlandais Nokia, ainsi qu'à la concurrence croissante représentée par le Chinois Huawei.