Les travaux du 3e Sommet du Forum des pays exportateurs du gaz (FPEG) débuteront aujourd'hui en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce sommet sera donc consacré à l'évaluation de la situation actuelle du marché gazier international ainsi qu'aux perspectives de développement du secteur .Ce sommet qui verra la participation des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du FPEG, dont l'Algérie, devrait aboutir à un consensus quant à la nécessité de la mise en place d'une feuille de route pour un marché gazier plus transparent. Et avant de rentrer dans le vif du sujet il est utile de noter qu'en réalité, en l'absence d'une sorte d'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) dans le domaine du gaz naturel, ce Forum des Pays Exportateurs de Gaz pourrait être perçu comme un espace pouvant bien renforcer les échanges entre les principaux pays exportateurs mondiaux de gaz afin de défendre leurs intérêts. Créé en 2001, ce Forum vise en particulier à permettre aux pays membres d'anticiper de façon collective les évolutions du marché du gaz naturel et de développer l'exploitation de leurs ressources dans les meilleures conditions, notamment économiques et environnementales. Contrairement à l'OPEP, le Forum ne fixe pas des quotas de production à ses membres. Ainsi le FPEG est constitué de 12 pays membres : 5 en Afrique (Algérie, Egypte, Guinée équatoriale, Libye, Nigéria) ; 3 au Moyen-Orient (Emirats arabes unis, Iran, Qatar) ; 3 en Amérique du Sud (Bolivie, Trinité-et-Tobago, Venezuela) et la Russie. C'est donc un Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui est intergouvernemental visant à défendre les intérêts nationaux des principaux pays exportateurs de gaz naturel. Le FPEG compte parmi ses membres, les cinq principaux producteurs de gaz (Russie, Iran, Qatar, Venezuela et Algérie), qui contrôlent 73 % des réserves mondiales et 42 % de la production. Par contre, les Etats-Unis, premier producteur mondial de gaz en 2014, ne font en revanche pas partie du FPEG. Cinq pays non-membres ont un statut d'observateur : l'Irak, le Kazakhstan, la Norvège, Oman, les Pays-Bas et le Pérou. Les membres se réunissent une fois par an. Le FPEG est doté d'un Secrétariat Général installé à Doha. Lors de ses sommets annuels, il adopte à l'unanimité des décisions sous forme de résolutions à l'exception des décisions de fonctionnement classiques adoptées à la majorité simple. La rencontre d'aujourd'hui à Téhéran sera donc bien marquée par la poursuite de négociations entre les pays du Forum pour une plus grande coopération, selon des déclarations récentes du ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh. "Les pays membres du FPEG ont atteint un tel degré de maturité qu'ils sont, désormais, en mesure de coopérer ensemble tout en étant en rivalité'', a souligné M. Zanganeh, confirmant la participation d'une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement de pays membres. D'autre part, cette rencontre aura la particularité d'avoir lieu quelques jours seulement avant la tenue de la Conférence des Nation-unies sur le climat à Paris (COP-21). A cet effet, la question du gaz comme combustible propre et son importance de la réponse à la demande énergétique croissante devrait être, elle aussi, évoquée lors du sommet. Et comme de coutume, ce troisième sommet du FPEG est précédé par la tenue d'une réunion ministérielle des pays membres, en présence du ministre de l'Energie, Salah Khebri.
De la réunion ministérielle Dans cet ordre d'idée, et lors de cette réunion ministérielle du Forum, le ministre de l'Energie, Salah Khebri a affirmé que cele-ci a été une occasion pour poursuivre les concertations entre les pays membres de l'OPEP autour de la situation du marché pétrolier. Dans une déclaration en marge de la réunion ministérielle extraordinaire tenue à Téhéran en prélude du sommet du FPEG prévu aujourd'hui, M. Khebri a indiqué avoir rencontré le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh pour examiner les développements sur le marché mondial du pétrole. Il devrait également rencontrer dimanche ses homologues du Qatar, d'Irak et du Venezuela. Les concertations, a-t-il ajouté, devraient se poursuivre afin de trouver des solutions à la situation actuelle du marché pétrolier avant la tenue de la réunion ministérielle de l'OPEP le 4 décembre prochain à Vienne (Autriche). Il va falloir trouver des "procédés en vue de rééquilibrer, au plus vite, le marché", a-t-il souligné dans ce sens. Il a, par ailleurs, assuré que l'OPEP "ne détient pas à elle seule la solution pour stabiliser le marché. Il y a de grands pays producteurs hors OPEP que nous oeuvrons à associer à ces concertations en vue de dégager une décision conjointe à même de rééquilibrer le marché pétrolier". Les prix du brut se sont stabilisés autour de 44 dollars à Londres et 40 dollars à New-York après avoir perdu plus de 60% de leur valeur depuis début 2014 sur fond de hausse de l'offre mondiale de l'or noir devant l'impuissance des grands consommateurs d'absorber l'excédent en attendant le retour du pétrole iranien sur le marché suite à la levée des sanctions sur ce pays. Les travaux de la réunion ministérielle extraordinaire du FPEG se déroule à huis-clos et sera sanctionnée par l'adoption de l'ordre du jour du sommet et de sa déclaration finale.
Rappel du sommet de 2013 Il est important, par ailleurs, de rappeler que lors du précédent sommet, tenu en juillet 2013 à Moscou, les pays membres du FPEG avaient mis l'accent sur la nécessité de renforcer la concertation entre les pays producteurs pour défendre leurs intérêts dans un marché bouleversé par l'arrivée de nouvelles ressources énergétiques et l'abondance de l'offre. Les membres du Forum avaient aussi souligné leur détermination à défendre le rôle fondamental des contrats de long terme de gaz naturel dans le financement des projets d'infrastructures à grande échelle en amont et en aval de la chaîne de l'industrie gazière, en prévoyant des solutions mutuellement acceptables pour la sécurité de la demande et de l'offre. Ils avaient également mis l'accent sur la nécessité de renforcer le Forum en tant que plateforme pour définir et faire avancer les positions des pays membres sur les défis et les questions des marchés internationaux de gaz. L'idée de tenir pour la première fois un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de ce Forum a été évoquée lors de la 10e réunion ministérielle du forum, tenue en avril 2010 à Oran. Elle a alors été entérinée au terme de la 11ème session ministérielle tenue en décembre 2010 à Doha. Enfin à noter qu'en dehors du fait que le FPEG regroupe les pays détenteurs des deux tiers (2/3) des réserves mondiales de gaz, 40% de la production mondiale de gaz et 60% des exportations gazières, les pays membres contrôlent, en outre, 38% des exportations de cette ressource via des gazoducs et 85% du gaz liquéfié.