Les Américains ont bénéficié de la politique monétaire à taux zéro, a assuré lundi la présidente de la Réserve fédérale (Fed) Janet Yellen dans une lettre au défenseur des droits des consommateurs Ralph Nader s'inquiétant des conséquences pour les épargnants. "Les Américains, particulièrement ceux à faibles et moyens revenus, ont généralement bénéficié" du maintien des taux d'intérêt à zéro depuis la crise financière de 2008, écrit Mme Yellen en réponse à une récente lettre ouverte de Ralph Nader. Elle ajoute que si "l'économie continue de croître, le marché de l'emploi de progresser et si l'inflation remonte vers notre objectif de stabilité des prix de 2%" (...) "mes collègues et moi avons indiqué qu'il serait approprié de commencer à normaliser les taux d'intérêt". Le Comité monétaire de la Fed doit se réunir les 15 et 16 décembre et les marchés s'attendent à ce que la banque centrale initie une première et modeste hausse des taux directeurs. "La plupart d'entre nous" au sein du Comité, ajoute Mme Yellen, "s'attendent à ce que cette normalisation soit graduelle", ajoute-t-elle. Justifiant le maintien des taux proches de zéro pendant sept ans, la patronne de la Fed argumente: "les épargnants auraient-ils été mieux lotis si la Fed n'avait pas agi comme elle l'a fait et avait maintenu un niveau plus haut des taux d'intérêt à court terme payés aux épargnants' Je ne le crois pas". "Le chômage aurait progressé, les prix des maisons se seraient écroulés encore plus", résume-t-elle. Dans une lettre ouverte publiée fin octobre notamment par le Huffington Post, Ralph Nader, qui a été candidat à plusieurs élections présidentielles, se disait "frustré, comme des millions d'autres Américains" de percevoir "presque zéro intérêt sur des économies placées dans des comptes épargnes traditionnels". "On veut savoir pourquoi la Fed, qui est lourdement financée par les banques, conserve des taux d'intérêt si bas qu'on ne retire aucun revenu de nos économies si durement gagnées pendant que la Fed laisse les grandes banques emprunter de l'argent sans frais ?", a écrit M. Nader. Dans sa réponse, Janet Yellen a reconnu "être consciente que de nombreux épargnants étaient contrariés par les très bas rendements de leurs économies et que cela mettaient certains en difficulté financière, notamment les retraités vivant sur des revenus fixes". Par ailleurs, les reventes de logements aux Etats-Unis ont baissé plus que prévu en octobre, selon les chiffres publiés par l'Association nationale des agents immobiliers américains (NAR). Leur nombre s'est établi à 5,36 millions en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières bien en-dessous des attentes des analystes qui misaient sur un léger retrait des transactions à 5,50 millions. Les ventes de logements anciens, qui comptent pour l'essentiel du marché immobilier en terme de nombre de transactions, restent en progrès sur un an mais de seulement 3,9%. Pour l'association professionnelle, le marché du logement ancien continue de connaître "un rythme sain" de transactions même s'il n'est pas parvenu à "conserver l'allant observé au mois de septembre". Pour Lawrence Yun, chef économiste de la NAR, "l'offre de logements à vendre a du mal à s'améliorer cet automne, laissant peu de choix aux acheteurs ce qui ne réduit guère les problèmes d'accessibilité des prix des logements". Selon lui, la demande a été également affectée "par les signaux mitigés d'un ralentissement de la croissance et la volatilité des marchés financiers". Les stocks de logements à vendre ont encore chuté le mois dernier, régressant de 2,3% à 2,14 millions et sont plus bas de 4,5% par rapport à l'année dernière. Il faudrait donc seulement 4,8 mois pour épuiser ces stocks au rythme des ventes d'octobre. Le prix médian d'une maison s'est établi à 219 600 dollars, ce qui est 5,81% au-dessus de celui d'octobre 2014.