Onze jours après les attentats sanglants qui ont frappé Paris, Barack Obama et François Hollande ont affiché mardi leur unité dans la lutte contre le groupe EI. Ils ont appelé la Russie à concentrer désormais ses efforts militaires en Syrie contre les djihadistes. Près de 15 ans après le fameux "Nous sommes tous Américains" proclamé par Paris en soutien aux Etats-Unis meurtris par le 11-Septembre 2001, le président américain a lancé en français "Nous sommes tous Français", en solidarité à l'allié frappé par le terrorisme. Recevant mardi son homologue français à la Maison Blanche, onze jours après les pires attentats jamais perpétrés en France, le 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, M. Obama a affirmé que les Etats-Unis et la France étaient "unis" et "totalement solidaires" dans la lutte contre le terrorisme djihadiste. "Nous aimons les Français" pour leur "état d'esprit", leur "culture" et leur "verve", a lancé M. Obama lors d'une conférence de presse commune. Il a rappelé que Paris était traditionnellement le "plus ancien allié de l'Amérique", en allusion à la Révolution américaine de la fin du 18e siècle appuyée par des Français. Pas de nouvelle annonce Leur rencontre de 1h40 n'a donné lieu à aucune annonce nouvelle. Les deux dirigeants se sont bornés à plaider pour l'intensification des échanges de renseignements. Soulignant la volonté commune des deux pays d'intensifier leurs frappes aériennes et d'élargir leur portée, en Irak comme en Syrie, M. Hollande, qui effectuait son premier déplacement depuis les attentats de Paris a martelé que la France n'interviendrait pas au sol mais continuerait à "accompagner les forces locales". "Nous ne laisserons pas abîmer le monde et, face à Daech, nous devons avoir une réponse commune, collective et implacable", a dit le président français. Sur le plan militaire, "il s'agit de détruire Daech partout où il se trouve, de couper ses sources de financement, de traquer ses dirigeants, de démanteler ses réseaux et de reconquérir les territoires qu'il contrôle", a-t-il énuméré. Les efforts diplomatiques déployés par Paris pour mieux coordonner le combat contre l'EI risquent toutefois d'être durablement mis à mal par le crash d'un avion de combat russe, abattu mardi à la frontière syrienne par la Turquie, pays membre de l'OTAN.
"Le problème, pas la solution" La communauté internationale a relancé un processus diplomatique pour trouver une solution au conflit syrien, qui a fait au moins 250'000 morts depuis 2011 et contraint des millions de Syriens à l'exil. Mais Moscou s'oppose aux grandes puissances occidentales sur le sort à réserver à M. Assad. Le président français, qui doit rencontrer M. Poutine aujourd'hui.
Ne pas se laisser "terroriser" Le président des Etats-Unis a également assuré que les Américains ne se laisseraient pas "terroriser", au lendemain d'une alerte mondiale lancée par le département d'Etat sur les risques de voyager à l'étranger pour ses ressortissants. Poursuivant son offensive diplomatique, M. Hollande verra mercredi à Paris la chancelière allemande Angela Merkel et jeudi à Moscou son homologue russe Vladimir Poutine. Il recevra dimanche le président chinois Xi Jinping. Des avions de chasse Rafale partis du porte-avions Charles-de-Gaulle en Méditerranée orientale ont détruit mardi soir un centre de commandement de l'Etat islamique à Tal Afar, une ville située à l'ouest de Mossoul en Irak, a déclaré en soirée un responsable français.
Pas de menace crédible de l'EI visant les Etats-Unis Il n'y a pas actuellement de menace spécifique, crédible du groupe djihadiste Etat islamique visant les Etats-Unis, a déclaré mardi soir le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, à l'issue d'une réunion avec le président américain Barack Obama. Le président américain, qui avait affiché quelques heures auparavant son unité avec son homologue français François Hollande dans la lutte contre le groupe EI, a souligné que la destruction de l'organisation djihadiste continuerait à exiger une coordination et une coopération parmi un large éventail de partenaires mondiaux. Le président américain a enjoint son équipe de sécurité nationale de continuer à intensifier les efforts en cours pour affaiblir et détruire l'EI, y compris en travaillant avec nos partenaires pour accroître notre coopération militaire. Le Conseil de sécurité nationale a informé pour sa part Barack Obama des manières d'améliorer la coopération en matière de sécurité et de renseignement avec les partenaires des Etats-Unis, suite aux discussions du G20 en Turquie, selon la Maison Blanche. Les Etats-Unis avaient lancé lundi une alerte mondiale sur les risques de voyager pour leurs ressortissants partout sur le globe, en raison d'une hausse des menaces terroristes. Le département d'Etat avait invoqué dans un communiqué des informations actuelles laissant penser que l'EI, Al-Qaïda, Boko Haram et d'autres groupes terroristes continuent de planifier des attaques terroristes dans de multiples régions, et cité de récents attentats perpétrés cette année en France, au Nigeria, au Danemark, en Turquie et au Mali. Depuis la Malaisie dimanche, Barack Obama avait appelé la planète à rester forte face aux menaces djihadistes, demandant aux gens de ne pas céder à la panique et à leurs dirigeants de se rendre comme lui à la conférence de l'ONU sur le climat à Paris, frappée le 13 novembre par des attentats meurtriers. Le directeur du FBI avait quant à lui estimé jeudi qu'il n'y avait pas de menace précise aux Etats-Unis concernant un éventuel attentat du type de celui qui a endeuillé Paris et il a minimisé la portée de vidéos de propagande du groupe EI.