Al'issue d'une semaine particulièrement incertaine sur le marché des changes, l'euro se repliait vendredi face au dollar après de bons chiffres sur l'emploi américain, mais n'effaçait pas son bond historique de la veille. Vers 22H00 GMT, la monnaie unique europ éenne valait 1,0874 dollar contre 1,0947 dollar jeudi vers la même heure. L'euro reculait face à la monnaie nipponne, à 133,93 yens contre 134,23 yens jeudi soir. Le dollar montait face à la devise japonaise, à 123,16 yens contre 122,61 yens la veille au soir. "Le dollar a gagné vendredi, mais il a perdu une semaine mouvementée", a résumé Joe Manimbo, de Western Union. Pour la dernière séance de la semaine, le billet vert a bénéficié de l'annonce de la création de 211 000 emplois en novembre aux Etats-Unis, d'autant que la performance d'octobre, déjà remarquable, a été révisée en hausse. "Les chiffres de l'emploi ont été meilleurs que prévu, ils gardent la Réserve fédérale (Fed) américaine sur les rails d'une hausse des taux d'intérêt" dans deux semaines, a résumé David Song, chez Daily FX. Les cambistes ne doutent guère plus que la Fed, la banque centrale américaine, relèvera en décembre des taux presque nuls depuis 2008, ce qui rendra le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif. Ces bons chiffres sur l'emploi, un peu ternis par un ralentissement de la hausse des salaires, n'ont pas suffi à effacer les lourdes pertes subies la veille par le dollar, en particulier face à l'euro. "Vu comme le dollar a souffert, tout rebond, même après de bons chiffres comme ceux sur l'emploi, prendra du temps à se manifester", a prévenu Omer Esiner, chez Commonwealth Foreign Exchange. La monnaie unique avait profité de l'annonce de mesures moins importantes que prévu de la Banque centrale européenne(BCE), qui va prolonger ses rachats d'actifs déjà massifs, mais n'en a pas accru le montant mensuel. Toutefois, "les remarques faites aujourd'hui par le patron de la BCE ont contribué à pousser l'euro hors de son piédestal", a jugé M. Manimbo, le repli de la monnaie unique s'étant accentué après un discours de Mario Draghi à New York. M. Draghi, intervenant à New York, a assuré que la BCE serait prête à une action "sans limite" pour soutenir l'économie. Depuis mars, l'institution de Francfort effectue déjà 60 milliards d'euros de rachats par mois, et, si ces mesures ont pour but de relancer l'inflation et l'économie, elles ont aussi pour effet de diluer la valeur de l'euro. La livre britannique montait un peu face à l'euro, à 71,99 pence pour un euro, et baissait face au dollar, à 1,5105 dollar pour une livre. La devise suisse montait face à l'euro, à 1,0835 franc pour un euro, et reculait face au billet vert, à 0,9964 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,4027 yuans pour un dollar, son niveau de clôture le plus faible depuis fin août, contre 6,3980 yuans la veille. L'once d'or a fini à 1 079,25 dollars au fixing du soir, contre 1 055,45 dollars jeudi soir. I.A.