Ces dernières années, la finance islamique a connu dans le monde une croissance de 10 à 15 % par an.Un colloque sous le thème " L'industrie financière " s'est tenu le 6 décembre à la Maison des Arts et Métiers, à Paris, à l'initiative de la Chambre de commerce franco-arabe de Paris et en collaboration avec Secure Finance.En présence d'une centaine de spécialistes représentant les divers secteurs de l'économie et de la finance, des experts en la matière ont traité des enjeux et perspectives de la finance islamique qui occupe de plus en plus de place dans le monde et notamment dans les institutions, entreprises et établissements financiers français et européens. Plusieurs sessions et étaient organisés lors de cette rencontre tels la session sur la finance islamique dans l'économie globale, donnant lecture d'un document intitulé " Un environnement favorable à l'intégration d'un système financier islamique dynamique. " Les autres sessions avaient pour thème " L'industrie financière française et la finance islamique", avec des déclinaisons portant sur l'intégration de la finance islamique dans le système financier global, la normalisation des services dans l'industrie financière islamique, une approche comparative entre produits et services financiers islamiques et conventionnels, la conformité du système financier islamique avec le droit et les normes français et européens, les rapports avec les autorités de régulation et les réalisations et opportunités pour les fonds et produits de la charia en France et pour les entreprises et établissements français à l'étranger. Il est vrai que le retour aux principes de l'économie islamique permet d'améliorer le taux de bancarisation des populations qui refusent de recourir aux banques conventionnelles et aux outils financiers basés sur l'intérêt. De même, la création de structures financières qui opèrent conformément à la Charia permet à ces pays d'attirer les capitaux des pays pétroliers du Golfe dont les opérateurs sont soucieux d'investir dans un cadre licite. La volonté d'attirer les capitaux islamiques est également l'une des premières motivations de la décision des autorités britanniques, japonaises et autres à se doter d'outils financiers respectueux de l'Islam. Dans ce contexte le rapport Arthuis sur le boom des fonds islamiques présenté au Sénat français en octobre 2007 constate qu'il s'agit d'un marché à très fort potentiel de développement, en croissance de 15 % par an vis-à-vis duquel la City dispose déjà de plusieurs longueurs d'avance : "Il y a là, à l'évidence, matière à réflexion, pour les acteurs européens continentaux et notamment français, la City disposant déjà de plusieurs années d'expérience. En effet, depuis 2004, le Royaume Uni est le seul pays occidental dans lequel la finance islamique est significativement implantée, le gouvernement ayant modifié sa législation afin de développer ce secteur et de faire de Londres "le portail occidental et le centre mondial de la finance islamique ". En Algérie,l 'Assemblée populaire nationale (APN), réunie janvier 2007 en séance plénière consacrée aux questions orales destinées aux membres du gouvernement, avait interpellé l'ex ministre des Finances, M. Mourad Medelci, sur le traitement qu'il réserve aux établissements de finance islamique. M. Medelci avait rappelé que l'ordonnance n°03-11 relative à la monnaie et au crédit, qui organise la constitution et le fonctionnement des banques et établissements financiers dans notre pays, ne comporte pas des conditions spécifiques pour les banques islamiques. Les banques désirant exercer la finance islamique devront se conformer à cette loi mais elles pourront, si elles le souhaitent, placer sur le marché des produits financiers islamiques. Toutefois, ajoute M. Medelci, ces banques resteront soumises aux règles prudentielles en vigueur. Le ministre a été catégorique en affirmant qu'il était exclu que des mesures préférentielles spécifiques à ce type d'établissements soient prises.