Ce congrès est l'aboutissement de tout un travail de lobbying fait par le ministère du Commerce depuis plusieurs années. 900 milliards de dollars dorment dans les banques occidentales, ou plutôt non, ces capitaux arabes sont avec bienveillance mis au service de l'économie et de la croissance des pays occidentaux, justement. Pendant ce temps, les pays et les peuples arabes sont à la recherche désespérée de capitaux et d'investissements. Mais depuis les attentats du 11 septembre 2001, les mesures prises par les gouvernements occidentaux contre beaucoup d'hommes d'affaires arabes, soupçonnés à tort ou à raison de soutenir le terrorisme international, - en mettant tout le monde dans le même sac - ont mis dans la gêne ces capitaux et les ont obligés à refluer vers des rives moins hostiles. Il se passe aujourd'hui que ces capitaux, en cherchant des points de chute, auraient des préférences, disons naturelles, pour les contrées arabes. Mais enfin ne nous faisons pas d'illusions: si les capitaux arabes ont choisi de s'investir dans les pays occidentaux, c'est parce que ces derniers offrent des conditions plus attractives. En d'autres termes, les pays arabes auraient intérêt à revoir aussi bien leur législation que les conditions de fonctionnement générales de l'économie. Le fait que le 10e congrès des investisseurs et hommes d'affaires arabes se tienne aujourd'hui et demain à Alger, précisément à l'hôtel Sheraton, est un indice de l'intérêt manifesté à saisir les opportunités d'affaires dans notre pays. On annonce donc la présence de près de 300 investisseurs arabes, et c'est certainement l'un des records jamais atteints, depuis le premier congrès qui s'est tenu à Taef en Arabie Saoudite en 1982. Ce congrès est tout de même l'aboutissement de tout un travail de lobbying fait par le ministère du Commerce depuis plusieurs années, entre autres par Nouredine Boukrouh en personne, en direction de la communauté des hommes d'affaires arabes, notamment par ses multiples déplacements à Beyrouth ou par les contacts à différents niveaux qu'il a noués dans le domaine. Sur le plan pratique, ce congrès est organisé conjointement par la ligue des Etats arabes, l'Union générale des chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture des pays arabes, et l'Organisation arabe de garantie des investissements. Quant au choix du thème de cette dixième édition, il a été pris en compte la demande de la partie algérienne, et il porte sur l'investissement dans le domaine des services, suivant les besoins pressants de l'Algérie à développer et promouvoir les secteurs des services considérés comme force motrice essentielle des autres secteurs. C'est ainsi que dans un document mis sur Internet, la Chambre algérienne de commerce et d'industrie a recensé toutes les raisons qui peuvent pousser les investisseurs arabes à placer leurs capitaux en Algérie : ce sont les grands besoins de mise à niveau et de développement de tous les secteurs productifs et de service, après tant d'années d'appui sur l'économie dirigée et après une période d'événements douloureux, les opportunités qu'offre l'Algérie et qui proviennent d'une opération de privatisation d'envergure, la parution d'un code des investissements offrant de nombreux encouragements. Par ailleurs l'Algérie est liée par des accords bilatéraux, régionaux et internationaux dont les derniers sont : la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne et les négociations pour l'accession à l'Organisation mondiale du commerce. Ce qui lui permet d'élargir l'horizon des marchés algériens classés parmi les volumes moyens. Mais il y a aussi, et ça c'est très important, l'engagement du secteur privé algérien à prendre l'initiative en jouant un rôle prépondérant dans l'opération de développement. «Il n'est pas étonnant d'ailleurs, note le document de la Caci, que des milliers de projets d'investissements à réaliser soient présentés par des hommes d'affaires algériens.» Cela dit, il y a deux exemples de réussite d'investissement arabe en Algérie : ce sont celui d'Orascome, dans la téléphonie, et celui d'El Watanya, toujours dans le 1er GSM, et qui n'est pas encore entré en activité. Dans le secteur des services justement, les créneaux recensés sont ceux de l'industrie, de l'agriculture, du tourisme, des banques, des assurances, les transports, les communications, l'informatique, les travaux publics.