Décidément, la vie politique en Algérie se dérégle au jour le jour : la loi du discours porteur de germes de division est immuable. A ce sujet l'amplitude et la rapidité des événements qui se suivent et se succèdent y sont aussi variables qu'imprévisibles et qu'on n'observe aucune redistribution des cartes. Tous les indices en présence montrent que l'ensemble de la classe politique est enlisée dans un marécage et confirment, en effet, le profond désaveu dont souffrent les politiques au sein de la société. Reste que ces indicateurs paraissent aussi, eux-mêmes, très mauvais pour le climat socio-politique, cheval de bataille de l'arène politique. C'est qu'en réalité la société algérienne est aujourd'hui victime d'un décrochage qui touche tout à la fois son présent et son futur. En effet, on cherche à faire tomber le pays entre les griffes d'une certaine aventure et alors l'horizon de la génération actuelle serait morne, voire dangereux. La souveraineté de l'Algérie elle-même serait fortement compromise. Il suffit pour cela de voir comment la guerre des chefs de partis s'envenime et profite à certains au détriment de la cohésion nationale. Une cacophonie croissante où chacun ne sait plus ce qu'il dit. Si le réveil de l'opposition à la faveur de la polémique provoquée autour de LFC 2016 a été un cactus pour elle afin de presser sur la sphère sociale et vouloir entrainer dans son sillage les citoyens pour des desseins inavoués, les partis de la majorité qui ont défendu et approuvé cette loi au Parlement sont en train de se taire politiquement pour défendre leur position et hésitent à descendre vers le petit peuple pour expliquer les tenants et les aboutissants de cette LFC 2016. L'analyse de ce chaos révèle, de fait, les faiblesses de cette majorité à être dans la proximité avec le peuple. On semble se préoccuper dans ce camp de la course au Senat que de la terreur de l'opposition sur le climat social. Ceci signifie que les vieilles rancunes ne sont pas toutes cicatrisées. D'ailleurs, il suffit de suivre les flèches que se tirent souvent ces partis de la majorité pour comprendre le malaise. Ces données doivent éclairer le gouvernement, les pouvoirs publics en général pour, d'une part, à s'employer à incarner véritablement le programme politique du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika et en développant son projet d'une " Algérie sereine et prospére " loin de toutes les contingences politiciennes et autres ambitions personnelles, d'autre part, à se rapprocher des citoyens pour dégeler les voix discordantes de ces politiques et autres politicards qui poussent à l'affrontement tout en semant les graines de la désunion populaire et d'ailleurs sont bien là, mieux, elles sont en train de germer. Le jeu de va-et- vient au-dessus de la tête des citoyens entre le paysage politique, où chacun se dit être capable de battre l'autre, et, par ricochet, le pouvoir, s'amplifie à chaque instant. Et jusqu'à la fin, ces acteurs se plairont à brouiller encore les cartes. C'est la guerre des chefs qui commencent. Un désordre ambiant qui menace la cohésion nationale et qui tend à enfoncer le navire lentement. En fait, la classe politique algérienne dans son ensemble est coutumière de ces coups de tabac politique et socio-économique. Régulièrement, certains de ces politiques en vogue entrent ainsi en " rébellion " contre l'Etat et tentent de refaire la décennie noire des années 90. Mais ces gens-là sont ainsi faits qu'à chaque fois ils préfèrent épiloguer sur l'avenir du pays plutôt que s'interroger ou se remettre en question.