Comme à l'accoutumée, les sièges des formations politiques ne connaissent un semblant d'activité qu'à l'approche d'une échéance électorale. En effet, ce constat se confirme pour la énième fois à Médéa, où les élus ne vibrent qu'en prévision des sénatoriales. Pourtant, ces lieux où se trame la toile du consentement qui fera passer au Sénat « l'heureux » candidat représentant de la wilaya de Médéa ne semblent point focaliser les regards des citoyens. Une virée au centre-ville de Médéa, comme dans les quartiers de la périphérie, corrobore en effet cette image morne de la rue, plutôt tournée vers les problèmes du quotidien. Si la température a chuté de quelques paliers ces derniers jours dans la capitale du Titteri, ce n'est pas pour autant que les cafés désemplissent, rendant ainsi compte de l'ampleur du chômage dans la région. Ahmed, père de six enfants, l'air désabusé, nous dit : « Les politicards arrivistes ne songent qu'à accéder aux hautes sphères. Ces élus ont-ils dressé le bilan de leur mandat dans leurs communes avant de prétendre à des responsabilités autrement plus complexes ? ». « Ce désintérêt de la population de Médéa quant à ce brouhaha électoraliste, enchaîne un autre citoyen, est synonyme de rupture des liens de confiance entre les élus et leur base ce qui, malheureusement, se confirme d'un mandat à un autre suite aux désillusions successives qu'ont connues les citoyens ». A une dizaine de kilomètres plus à l'est du chef-lieu, dans la commune d'Ouzera, les gens sont plutôt absorbés par les aléas du temps et affairés dans leurs champs. La majorité des jeunes « rasent » les murs. Ce qui se passe dans « les sphères électoralistes » ne semble pas susciter la curiosité de ces villageois. Si l'engouement des candidats pour accéder au Sénat est on ne peut plus manifeste, le futur représentant du vaste territoire de la wilaya de Médéa devra faire face aux problèmes réels de la région, où l'exode rural est des plus importants, le taux de chômage reste très élevé et les projets socio-économiques font cruellement défaut. En témoignent les sit-in et les mouvements de protestation qu'ont connus plusieurs localités de la wilaya de Médéa (Ouamri, Berrouaghia, Ksar El Bokhari, Aïn Boucif…), ces derniers mois, en particulier suite aux différentes opérations de distribution de logements qui n'ont pas suffit à satisfaire tous ceux qui y ouvrent droit. A.Teta, Mohamed Abdelli