Obnubilée par la perspective imminente d'une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed), Wall Street a monté mardi, poursuivant comme la veille un rebond après une très mauvaise semaine: le Dow Jones a pris 0,90% et le Nasdaq 0,87%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 156,41 points à 17 524,91 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 43,13 points à 4 995,36 points. Très suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a avancé de 21,47 points, soit 1,06%, à 2 043,41 points. "On avait trop baissé la semaine dernière", le Dow Jones ayant perdu plus de 3%, a souligné Art Hogan, de Wunderlich Securities, pour qui Wall Street a évolué dans le sillage d'un bond des places européennes. De plus, "on continue à suivre étroitement les cours du pétrole brut, donc la stabilisation des marchés de l'énergie a été très favorable", a-t-il mis en avant. Les cours du pétrole ont confirmé un rebond amorcé la veille, après avoir chuté à leurs plus bas niveaux depuis près de sept ans, dans un contexte restant prudent à la veille d'une probable hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis, alors que la Réserve fédérale (Fed) vient d'entamer une réunion de deux jours à ce sujet. Les investisseurs ne doutent plus que la banque centrale américaine commencera mercredi à limiter son soutien à l'économie en relevant ses taux, presque nuls depuis 2008, mais, depuis le début du mois, ils semblent avoir du mal à se décider quant à l'attitude à adopter, comme le montrent les récentes fluctuations des grandes Bourses. Le rebond de Wall Street, "à mon avis, va continuer une fois que la Fed aura fait ce à quoi tout le monde s'attend, autrement dit relever ses taux", a estimé Sam Stovall de Standard and Poor's Capital IQ. "Beaucoup d'investisseurs sont en train d'essayer de faire des vagues, de créer de l'instabilité pour passer à l'achat quand les cours baissent", a-t-il avancé pour expliquer les fluctuations des dernières séances, se félicitant du fait que "la Fed lève les incertitudes" mercredi. Dans ce contexte incertain, les investisseurs ne trouvent guère de direction les données de fond comme les indicateurs américains de mardi, dont des chiffres corrects sur l'inflation de novembre, ainsi qu'une nouvelle chute de l'activité manufacturière de la région de New York en décembre, certes moins forte que l'attendaient les analystes. Parmi les valeurs, le groupe de services pétroliers Halliburton a gagné 1,53% à 37,11 dollars après avoir repoussé la finalisation de sa fusion avec son concurrent Baker Hughes, qui a perdu 0,60% à 46,50 dollars, sur fond de spéculations sur un échec de l'opération face aux réticences du département de la Justice américain (DoJ). Le groupe pharmaceutique canadien Valeant a bondi de 16,41% à 109,59 dollars après avoir annoncé une nette baisse des prix de produits distribués aux Etats-Unis par la chaîne de pharmacies Walgreens, qui a cédé 0,55% à 82,11 dollars. Pacira, un plus petit laboratoire, a avancé de 13,55% à 70,89 dollars après avoir conclu un accord avec les autorités sanitaires américaines pour qu'elles lèvent leurs restrictions sur un traitement des douleurs post-opératoires. L'avionneur Boeing, qui a nettement relevé son dividende trimestriel et annoncé un nouveau programme de rachats d'actions sur fond de forte demande pour ses avions de ligne, a pris 2,47% à 146,53 dollars. Le fabricant de semi-conducteurs Qualcomm a gagné 2,54% à 48,02 dollars après avoir renoncé à une scission de ses opérations qu'il avait dit envisager l'été dernier, sous la pression d'un fonds activiste. Egalement dans le secteur, Dialog Semiconductor a en revanche perdu 1,05% à 31,60 dollars, après avoir abaissé ses prévisions pour le trimestre en cours. Le conglomérat industriel MMM (3M) a chuté de 6,03% à 148,13 dollars après avoir abaissé ses prévisions de bénéfice annuel.