Wall Street a emmené ses indices vedettes, le Dow Jones et le S&P 500, vers de nouveaux sommets jeudi, saluant le ton rassurant de la Réserve fédérale (Fed), et dans l'attente de l'entrée en Bourse du groupe chinois Alibaba. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a fini en hausse de 0,64% (+109,14 points), à 17 265,99 points, signant un record pour la deuxième séance d'affilée. L'indice élargi S&P 500 a gagné 0,49%, soit 9,79 points, à 2 011,36 points, dépassant son dernier plus haut historique du 5 septembre. Le Nasdaq a quant à lui avancé de 0,68%, ou 31,24 points, à 4 593,43 points. D'entrée de jeu, les indices new-yorkais se sont dirigés dans le vert, avant d'accélérer leur progression en cours de séance. La grande forme du marché "se doit en majeure partie au ton toujours accommodant de la Fed, alors que la plupart des opérateurs redoutaient des signes d'un resserrement anticipé" des taux d'intérêt, a expliqué Art Hogan, de Wunderlich Securities. En effet, la banque centrale "a conservé la formulation d'une période de temps +considérable+ dans son communiqué avant une hausse de ses taux d'intérêt directeurs", ont remarqué les experts de la maison de courtage Charles Schwab. Favorisant le crédit et l'investissement, ces taux, maintenus à des niveaux proches de zéro depuis 2008, ont beaucoup profité à Wall Street au cours des dernières années. En outre, le processus d'entrée en Bourse du géant de la distribution chinois Alibaba "apparaît pour l'instant très bien maîtrisé et Wall Street mise sur une introduction réussie" vendredi sur le New York Stock Exchange, a ajouté M. Hogan. "Il semble que les leçons de la mise sur le marché de Facebook" en 2012, marquée par de nombreux problèmes techniques, "aient été retenues", a-t-il précisé. Les opérateurs ont aussi salué une bonne nouvelle sur le front de l'emploi américain: les inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé plus fortement qu'attendu au cours de la semaine close le 13 septembre pour retrouver leur plus faible niveau en deux mois. Cette statistique a en partie occulté d'autres données moins souriantes. Dans le secteur de l'immobilier, les mises en chantier de logements ont chuté beaucoup plus fortement que prévu en août dans le pays et l'indice mesurant l'activité manufacturière de la région de Philadelphie a fortement reculé en septembre après avoir progressé en août. Les investisseurs ont surveillé la tenue dans la journée au Royaume-Uni d'un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, dont les résultats de la consultation étaient attendus vendredi matin. "C'est trop tôt pour en prédire l'issue mais une victoire du +non+ pourrait faire bondir le marché", dans la mesure où elle serait jugée positive pour la stabilité politique de l'Europe, a expliqué M. Hogan. Du côté des entreprises, le portail internet Yahoo!, l'un des grands actionnaires du géant de la distribution en ligne Alibaba a reculé de 1,19% à 42,09 dollars, le marché craignant une baisse d'intérêt pour le titre après la mise sur le marché du groupe chinois. Le géant américain de la distribution Amazon, que certains estiment menacé par l'arrivée sur la place new-yorkaise d'Alibaba, s'est maintenu dans le vert et a pris 0,31% à 325,00 dollars. Le groupe a annoncé mercredi soir le lancement aux Etats-Unis de deux nouvelles liseuses et de deux tablettes. Dans le secteur technologique toujours, Apple, qui a annoncé avoir renforcé la sécurité sur ses appareils dans le cadre du lancement de la nouvelle version de son système d'exploitation iOS 8, s'est adjugé 0,21% à 101,79 dollars. Le spécialiste américain des logiciels professionnels Oracle, qui a diffusé ses résultats trimestriels après la clôture, a avancé de 1,00% à 41,55 dollars. Le groupe de presse de Rupert Murdoch, News Corp, qui a indiqué mercredi avoir dénoncé dans une lettre au commissaire européen de la concurrence "le pouvoir écrasant" de Google (+0,77% à 589,27 dollars), a lâché 0,06% à 17,03 dollars. Le marché obligataire a fini hésitant. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans est monté à 2,629% contre 2,600% mercredi soir, mais celui des bons à 30 ans a reculé à 3,359% contre 3,364% à la précédente clôture.