Un atelier de formation consacré à la conchyliculture et la pisciculture en mer (cages flottantes) a été animé mercredi à l'école de pêche de Beni Saf (30 km d'Ain Temouchent) par deux experts de l'Organisation mondiale pour l'agriculture et l'alimentation (FAO). En présence d'une trentaine de promoteurs de projets liés à ces deux domaines au niveau des wilayas de Mostaganem, Oran, Tlemcen et d'Ain Temouchent, les deux experts italiens, Gennari Laurent et Pecolotti Fabrizio, spécialisés en cages flottantes, écloserie et conchyliculture, ont présenté deux communications traitant de la conduite à tenir pour la réussite des élevages. Dans la première communication, M. Gennari, spécialiste en conchyliculture a situé l'importance de la maitrise des techniques de cet élevage, insistant sur la nécessité de former des techniciens dans ce domaine pour l'acquisition du savoir-faire. Au passage, il a souligné que "l'expérience commence à maturer en Algérie où l'accompagnement et le contrôle rigoureux des projets doivent être de mise pour assurer la réussite de cette expérience". Après avoir conseillé d'éviter l'encombrement des cages flottantes dans un seul endroit, il a mis l'accent sur la nécessité de maitriser les techniques d'alimentation des élevages et l'alevinage au niveau des écloseries. "Pour combler les déficits de la pêche, il faut aussi maitriser le savoir-faire de l'écloserie qui ne peut être mise en marche qu'après cinq années", a-t-il encore souligné. Abordant les différentes étapes d'un cycle d'élevage, M. Pecolotti a, pour sa part, donné des conseils pratiques pour les promoteurs de cages flottantes, notamment en matière d'ensemencement, déclarant que c'est de la qualité des alevins que dépend le succès de l'élevage. "Un facteur clé aux côtés de la densité de l'élevage qui ne doit pas dépasser les 15 kilogrammes/mètres cubes pour une cage de 4.900 m3"", a-t-il estimé. "En outre, une bonne stratégie alimentaire allant crescendo permet, non seulement, d'optimiser l'utilisation de l'aliment, mais également de commercialiser la production d'une manière rationnelle. Les poissons ne grossissant pas tous en même temps", a-t-il ajouté. L'expert a, en outre, insisté sur l'entretien régulier des cages flottantes pour éviter tout altération des élevages, affirmant que "l'élément clé pour la réussite du projet reste la ressource humaine et la maitrise des techniques". Lors des débats, les promoteurs se sont intéressés notamment aux problèmes des cages submersibles, la bonne manipulation des poisons pour éviter tout stress et à l'acquisition de la technicité. Cette rencontre s'insère dans le cadre du programme de coopération technique (TCP FAO), élaboré au profit du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques portant sur le développement de l'aquaculture et la conchyliculture. Selon la coordinatrice nationale du programme de développement de l'aquaculture au ministère de tutelle, Seridi Fadéla, ce programme vise à aider à la production de 80.000 tonnes en mer et 20.000 tonnes à terre pour le quinquennal 2015/2019, avec comme priorité l'utilisation de cages flottantes. Il s'agit du volet relatif à la formation des investisseurs privés, futurs exploitants des cages flottantes, notamment pour leur donner une base dans les techniques d'élevages et éloigner tout risque, a-t-elle souligné. La délégation de la FAO effectue, depuis mardi à Ain Temouchent, une visite de travail dans le cadre d'un programme de coopération technique élaboré au profit du ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la Pêche pour le développement de l'aquaculture et la conchyliculture. Cette visite, la deuxième du genre en moins de six mois, a ciblé, au premier jour, la ferme aquacole de Sbiâat, entrée en production en 2013.