Reposant sur trois filières industrielles: Equipements industriels et hydrauliques (EIH), machinisme agricole et embarcations de pêche (MAG), et matériels roulants et de travaux publics (MRTP). Le groupe public Mécanique, créé depuis près d'une année suite à la réorganisation du secteur industriel marchand, a défini son plan d'action pour la période 2016-2022, a indiqué à l'APS son P-DG, Bachir Dehimi. Un contrat de performance sera signé le mois prochain, afin de concrétiser son programme, en vertu duquel le groupe s'engagera vis-à-vis du ministère de l'Industrie et des Mines à réaliser ses objectifs, comme il paraphera des contrats de performance avec chacune de ses 38 filiales pour la mise en œuvre de leurs plans d'actions respectifs. En somme, la feuille de route est axée autour du développement des activités existantes de ce groupe à travers la modernisation de la gamme des produits et l'amélioration de leur qualité, ainsi que des activités complémentaires telles que la fonderie et la sous-traitance, a expliqué le même responsable. Le groupe est actuellement, présent sur le marché à travers notamment la fabrication de moissonneuses-batteuses à Sidi Bel Abbes (1.000 unités/an), de tracteurs Massy-Ferguson à Constantine (2.000 unités/an), de moteurs Mercedes-Benz-Deutz-MTU à Constantine (25.000 moteurs /an) et des engins de travaux publics de la marque allemande Liebherr (500 engins/an) ainsi que la visserie et boulonnerie industrielles. Une société de fabrication de matériels agricoles a été créée récemment par le groupe et ce en partenariat avec le constructeur portugais Galucho, qui devra entrer en production au cours de l'année 2016 à Sidi Bel Abbes. Un autre contrat a également été conclu avec la société française Piriou pour la construction de bateaux de pêche et de servitude à Bouharoune: "L'ancienne activité consistait à fabriquer de petites embarcations en bois, alors que nous visons la réalisation de plus grands bateaux de pêche en bois et en métal". En plus de véhicules spéciaux pour la Défense nationale, et grâce à un partenariat avec l'Entreprise nationale des machines de travaux publics (ENMTP, filiale du groupe public Mécanique), le groupe produit également des compacteurs de marque espagnole (Europactor).
4 milliards de DA en autofinancement Quant au coût de ces investissements réalisés ou en cours de réalisation, il se chiffre à 42 milliards DA dont 4 milliards DA en autofinancement. L'autre créneau essentiel retenu par la feuille de route du groupe est celui de la sous-traitance qui sera développée à travers la création de filiales spécialisées dans cette activité tout en accompagnant les sous-traitants privés et en établissant des partenariats avec des étrangers. Il s'agit de constituer "un important réseau de sous-traitance qui représente une activité stratégique parce que complémentaire à celle du cœur du métier de la construction mécanique", a expliqué M. Dehimi. De surcroît, la mise sur pied d'une filiale engineering est également retenue et pour laquelle des négociations sont en cours avec un partenaire français, sachant que le groupe public mécanique recourt jusqu'à maintenant à l'expertise étrangère pour cette activité. Questionné sur l'impact financier des projets déjà réalisés, le même responsable a indiqué que cela avait permis de réaliser un chiffre d'affaires de 51 milliards DA en 2015, soit le quintuple de celui de 2008, et table sur un chiffre d'affaires de 106 milliards DA à la fin de l'échéance du plan 2016-2022. Près de 9.000 personnes sont employer, grâce à ce groupe public, qui est doté d'un capital de social de 35 milliards DA, créé à partir de l'ex-SGP EQUIPAG (entreprise publique des industries mécaniques).
Cinq nouveaux projets Alors cinq nouveaux projets industriels dans les domaines de la fonderie, de l'énergie éolienne, des forages et de voirie ainsi que des vannes pour le secteur des hydrocarbures sont en phase de maturation par ce groupe. Ces projets s'inscrivent dans le cadre du nouveau plan d'action du groupe 2016-2022 validé par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) en novembre dernier. En négociation entre trois partenaires, le premier projet est celui d'une nouvelle fonderie qui sera installée à Constantine, d'une capacité de 14.000 à 15.000 tonnes/an dont une partie sera destinée à l'export. Ce projet sera réalisé selon la règle 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie, par ETRAG (une des filiales du groupe algérien) et le constructeur américain de tracteurs Massey-Ferguson ainsi que d'un fondeur mondial en tant que partenaire technologue. Une partie de la production de cette unité sera destinée pour satisfaire les besoins de l'usine des tracteurs Massey-Ferguson (2.000 unités/an) à Constantine et celle des moteurs Mercedes-Benz dans la même ville (25.000 unités/an), tandis que le reste sera exporté vers les usines du constructeur américain implantées à travers le monde. Le responsable a avancé que "l'avantage de ce projet est que nous allons le réaliser en partenariat avec un client qui va acheter nos produits, qui est Massy-Ferguson, ce qui signifie que nous devons répondre à ses exigences en matière de la qualité". Dans le domaine des énergies renouvelables, un créneau dans lequel le groupe compte investir pour la première fois, il est prévu la réalisation d'une unité de fabrication d'éoliennes d'une capacité de 3,6 mégawatts, sachant que chaque éolienne représentera l'équivalence d'une alimentation de 20.000 habitants. POVAL (filiale du groupe public) et un partenaire finlandais et, éventuellement, un deuxième partenaire étranger, doivent à cet effet signé prochainement une joint-venture. Un projet qui doit être installé à Berrouaghia ou dans une autre ville des Hauts Plateaux. Par ailleurs, le Groupe mécanique va investir dans la fabrication des vannes destinées au secteur des hydrocarbures en partenariat avec le leader français VALCO MALBRANQUE avec qui le protocole d'accord a été signé en octobre dernier à Paris: "Les partenaires travaillent actuellement sur le pacte d'actionnariat et le business plan", précise le même responsable selon lequel le contrat de joint-venture pourrait être signé avant fin juin 2016. Quant au 4ème projet, il concerne la fabrication des matériels de voirie (bennes...) à travers un partenariat devant réunir sa filiale MAGI, le groupe SNVI et l'entreprise portugaise GALUCHO, à travers une société mixte qui devra être créée durant le premier semestre 2016. Les bennes qui seront produites à Rouiba seront destinées à équiper les camions sortis des chaînes de montage de la SNVI et, éventuellement, les anciens camions nécessitant une réhabilitation. Le 5ème projet prévu porte sur la fabrication d'outils et d'appareils de forage pour les secteurs de l'hydraulique, de l'énergie et des mines. Un prototype a déjà été produit mais le groupe souhaite trouver un partenaire étranger pour une meilleure maîtrise technologique: "Si nous ne trouverons pas de partenaire, nous étudierons ce que nous pourrons faire avec Sonatrach pour la réalisation de ce projet".