L'ambassadeur français, Bernard Emié, a souligné que " son pays envisage d'œuvrer avec l'Algérie pour le développement et le renforcement de la coopération en matière d'emploi et de sécurité sociale", ce qui permettra, a-t-il dit, de tirer profit de l'expérience des entreprises françaises établies en Algérie par l'élaboration de programmes de formation au profit des ressources humaines et d'améliorer les qualifications de la main-d'œuvre algérienne". De son côté, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale Mohamed El Ghazi a examiné avant-hier avec l'ambassadeur de France à Alger Bernard Emié les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale par la dynamisation des conventions conclues notamment dans les domaines de l'emploi et de la sécurité sociale. Les deux parties ont convenu de " la nécessité d'élaborer un projet de protocole d'entente en matière d'emploi et de sécurité sociale". Les entretiens ont permis aux deux parties de "passer en revue les relations de coopération bilatérale, notamment dans les domaines de l'emploi et de la sécurité sociale et d'examiner les moyens de les développer à travers la dynamisation des conventions conclues entre l'Algérie et la France dans ces domaines", a indiqué un communiqué du ministère. En matière d'emploi, M. El Ghazi a indiqué que "l'Etat algérien compte mettre en place des mécanismes à même de promouvoir la coopération entre l'agence nationale de l'emploi et son homologue française pour parachever la mise au point de la nomenclature des métiers". En ce qui concerne la sécurité sociale, les deux parties ont évoqué "le nouveau projet de protocole régissant le transfert des malades algériens pour des soins dans des hôpitaux français". Dans le même contexte, M. El Ghazi a souligné " l'adoption de nouvelles méthodes pour organiser le travail de la caisse nationale des assurances sociales des travailleurs non-salariés (CASNOS) indiquant que celle-ci " traitera désormais directement avec son homologue française sans recourir aux hôpitaux".
Programme d'appui jeunesse-emploi se tiendra jusqu'à la fin 2018 Par ailleurs, la phase opérationnelle du programme d'appui jeunesse-emploi (PAJE), qui a été lancée à Alger par l'Algérie et l'Union européenne (UE) qui ont mis en exergue son impact sur l'"intersectorialité" des actions menées en direction de l'insertion professionnelle des jeunes. Initié en 2012 et devant prendre fin en 2018, le programme d'appui jeunesse-emploi (PAJE) est co-financé à hauteur de 26 millions d'euros, dont 23,5 millions consentis par l'UE et 2,5 millions d'euros par l'Algérie. Il est désormais passé de la phase de lancement et de préparation à celle d'exécution sur le terrain avec l'engagement de 95, 8 % des fonds qui lui sont alloués. Co-financé par l'Algérie et l'Union européenne (UE), le PAJE est un mécanisme d'accompagnement du gouvernement algérien dans sa politique en faveur de la jeunesse et pour "l'employabilité et l'insertion" de celle-ci, a indiqué le chef de cabinet du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Nasreddine Bouguerra. Expliquant la particularité de ce programme, le même responsable a souligné qu'il "contribuera au renforcement de l'intersectorialité" dans la prise en charge des problèmes de la jeunesse et accroîtra l'impact des actions développées par les pouvoirs publics en direction de celle-ci, à travers notamment le développement des outils et pratiques de concertation et de coordination intersectorielle". L'intervenant a fait savoir, à ce titre, que l'entrée en vigueur de la phase opérationnelle se concrétisera par l'accompagnement d'associations en information, en formation et en financement de leurs projets. Ce programme, a ajouté M. Bouguerra, devra contribuer à la "dynamisation de l'espace social et de l'environnement des jeunes et à la promotion de la vie associative et de la participation citoyenne" et ce, grâce à une "démarche innovante, intégrée et transversale". De son côté, le directeur de l'emploi au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Fodil Zaidi, a déclaré, en marge de cette rencontre, que "l'originalité" de ce programme est qu'il contribue à créer une "synergie" entre les différents intervenants dans le domaine de l'emploi des jeunes, ainsi qu'une coordination entre les diverses actions y afférentes. Il a fait savoir que la mise en œuvre du PAJE se concrétisera, dans un premier temps et à titre expérimental, au niveau des quatre wilayas-pilotes retenues que sont Annaba, Oran, Khenchela et Béchar, avant d'être démultipliée à travers le reste du territoire national. "Il s'agira de définir des mécanismes sur la base d'informations recueillies sur le terrain et relatives aux préoccupations exprimées par les différents intervenants et les association impliquées sur la problématique de l'emploi des jeunes", a-t-il explicité, ajoutant que des "guichets de proximité" seront mis à la disposition de ces derniers pour les orienter dans leur quête d'emplois. Le PAJE est un instrument "très important" dans la politique de l'UE s'agissant de la prise en charge des préoccupations de la jeunesse qui constitue un axe "essentiel" du partenariat qui lie l'Union à l'Algérie, a déclaré, pour sa part, Manuela Navarro, chef des opérations de coopération à la Délégation de l'UE en Algérie. Avec un taux de chômage parmi les plus élevés au monde en 2012 dans les pays d'Afrique et du Moyen-Orient, l'emploi des jeunes s'avère un "véritable défi", a-t-elle ajouté, déplorant qu'une large proportion d'emplois dans ces régions soit "précaire". Outre la participation des jeunes dans la vie active, le PAJE œuvrera à améliorer l'employabilité de cette catégorie de la société et développer la politique intersectorielle pour la mise en œuvre de la politique nationale de la jeunesse, a-t-elle poursuivi. L'intervenante a relevé que l'Algérie et l'UE ont décidé de faire de la jeunesse un axe "prioritaire" de leur coopération pour les prochaines années.
Placement de plus de 17 300 demandeurs d'emploi au titre du DAIP D'un autre côté, la direction de l'emploi de Tlemcen a procédé, en 2015, au placement de 17 376 jeunes demandeurs d'emploi dans le cadre du Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), a-t-on appris du wali. Saci Ahmed Abdelhafid a indiqué, lors des travaux de la quatrième session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), consacrée aux dossiers de l'emploi et de la formation et à l'approbation des plans directeurs d'aménagement urbain (PDAU) de six communes, que le nombre de demandes d'emploi a atteint, l'année dernière, 46 947 dont 50 % de demandes nouvelles et le restant des demandes à répétition de jeunes en activité et qui veulent changer. Il a souligné que ces demandes ne sont pas orientées vers le secteur agricole qui offre de grandes opportunités. Le taux de placement en agriculture a atteint que 4% où l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) a contribué avec 600 postes et la Caisse nationale d'assurance chômage avec 400 postes, selon le wali qui a affirmé que la réticence pour le secteur agricole intervient au moment où des promoteurs déplorent le manque de main d'œuvre affectant le rendement agricole dans la wilaya. Après avoir rappelé les grands efforts déployés et les grandes sommes dépensées dans le domaine agricole au niveau local pour la mise en valeur des terres, l'extension des périmètres irrigués, l'approvisionnement du secteur en eau ainsi et la promotion de l'investissement pour accroître et diversifier la production, le chef de l'exécutif a exhorté les responsables des dispositifs d'emploi et la direction de la formation professionnelle à orienter les jeunes vers ce secteur prometteur de croissance. A l'inverse des services qui obtiennent chaque année la part du lion des postes, d'autres secteurs enregistrent aussi une réticence dont le tourisme qui n'a drainé que 800 personnes en 2015 à cause du manque du foncier touristique dans la région et le bâtiment où plusieurs chantiers souffrent de l'absence de main d'oeuvr surtout dans les zones déshéritées, a noté le wali. Il a affirmé que le secteur industriel connaîtra un bond qualitatif après l'achèvement des deux parcs industriels au niveau de Maghnia et El Aricha. Le marché de l'emploi dans le cadre du DAIP en 2014 a enregistré 22 363 demandes d'emploi, parallèlement aux 2.213 offres permettant le placement de 1 769 personnes (1 360 en secteur économique et 109 en administration), selon le rapporteur de la commission emploi de l'APW. Il a signalé que le secteur de l'emploi a connu ces dernières années un bond à la faveur des mesures incitatives à l'investissement privé, la levée des entraves administratives, la disponibilité du foncier en zones industrielles et les projets de petites et moyennes entreprises.