Lors d'une conférence sur la sécurité routière, tenue en présence du délégué interministériel de la sécurité routière auprès du ministère de l'Intérieur français, Emmanuel Barbe et des représentants des départements ministériels et des corps de sécurité concernés par ce dossier. M. Elhocine Mazouz, secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé à Alger que le développement des méthodes de lutte contre l'insécurité routière exigeait la promotion de la stratégie nationale et l'échange d'expériences avec les pays ayant enregistré des avancées notables dans ce domaine. Ajoutant dans ce registre que "la violence routière en Algérie s'apparente à une véritable tragédie nationale qui, annuellement, se solde par une moyenne de 4 000 morts et des dizaines de milliers de blessés", a souligné le même responsable, citant à ce titre "le bilan des accidents de l'année 2015 qui fait ressortir un nombre de 36 606 accidents, 4 610 morts et 55 994 blessés". "Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales adopte une approche, en coordination avec les secteurs, les services et les partenaires concernés, afin d'atteindre dans les meilleurs délais possibles, les objectifs escomptés, car la protection de nos citoyens et de leurs biens est un devoir et une mission sensible, qui exige de chacun de nous, de l'effort, du dévouement et du sacrifice", a-t-il souligné. Il a, dans ce sens, mis en avant "les efforts importants consentis" par l'Algérie pour améliorer les conditions de sécurité routière, notamment dans les volets liées à l'aménagement routier, la signalisation, le contrôle technique automobile, et la révision des programmes de formation des conducteurs et des moniteurs autos écoles". "D'autres projets ambitieux sont en cours de finalisation, à l'instar des fichiers nationaux des permis de conduire et des infractions aux règles de la circulation routière, lesquels permettront, très prochainement, d'entrevoir l'institution du permis à points", a ajouté M. Mazouz. Il a, cependant reconnu l'existence de "certaines difficultés et contraintes, nécessitant l'adoption d'un cadre plus cohérent et harmonieux afin d'atteindre une meilleure efficacité dans la lutte contre ce phénomène de violence routière". M. Barbe a de son côté, passé en revue l'expérience de la France en matière de sécurité et de prévention routière, qualifiant les accidents de la route de "phénomène universel", dont la première cause demeure "l'excès de vitesse". Il a également fait part de la disposition de faire profiter l'Algérie de son expérience en matière de prévention routière. M. Barbe effectue une visite en Algérie, à l'invitation du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. La veille, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui, a examiné, avec le délégué interministériel français à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, les modalités de coopération entre les deux pays dans le domaine de la sécurité routière. "Nous avons échangé les modalités de coopération que nos deux pays pourraient entretenir en matière de sécurité routière et pour partager avec nos amis algériens ce que nous avons mis en place depuis 40 ans en France pour faire diminuer drastiquement la violence sur nos routes ", a déclaré M. Barbe à l'issue de son entretien avec M. Bedoui. Il a relevé que la coopération entre les deux pays en matière de sécurité routière était "très forte", ajoutant que cette coopération devrait s'inscrire dans "un cadre politique plus global".