Ces trois décisions ont été annoncées à l'issue de la réunion d'Abuja par les pays membres de l'Opep. Le Cartel va revoir, à la baisse, sa production de 500 000 barils par jour au 1er février 2007. "Nous allons réduire, en plus de la baisse que nous avons déjà opérée au mois d'octobre, à l'issue de la réunion de Doha, soit 1,2 million de barils par jour, plus de 500 000 barils par jour, ce qui fera 1,7 million barils/jour au total à partir du 1er février 2007" à retirer du marché par rapport au niveau du mois de septembre, a expliqué M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines en marge de la conférence d'Abuja. La production réelle de l'Opep hors Irak devrait, ainsi, tomber à 25,8 mbj, a-t-il précisé. "L'augmentation de la demande mondiale va être principalement satisfaite par les pays non-Opep. Leur production va augmenter de 1,8 mbj et la demande de, seulement, 1,3 mbj. Le niveau des stocks est très élevé, ils sont au même niveau qu'en 1998", année où les prix avaient chuté à quelque 10 dollars, a-t-il précisé. M. Chakib Khelil ajoute que les spéculations attendent une décision, ceci va aider à stabiliser le marché. M. Chakib Khelil souligne que cette baisse est expliquée par le fait que l'hiver va être doux, les demandes vont être plus faibles. Il ajoute que "le deuxième trimestre de l'année 2007, la demande, va baisser de 10 millions de barils par jour, l'augmentation de la demande durant toute l'année 2007, sera pratiquement satisfaite par les pays non-Opep. Donc, la décision de l'organisation est très valable, de réduire de 500 000 barils/ jour du 1er février pour rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande et surtout stabiliser le prix". Il annoncera également la décision de la tenue d'une conférence au sommet de l'Opep prévue, ultérieurement, en Arabie Saoudite, ainsi que la désignation à partir du 1er janvier prochain d'un secrétaire général de l'Opep, le ministre lybien du Pétrole. Les analyses estiment qu'après la réunion de l'Opep, à Doha, au mois d'octobre dernier, certains pays du Cartel avaient continué à produire, normalement, leur pétrole sans tenir compter des baisses de production recommandées. Et il se pourrait que la situation soit la même à l'issue de la rencontre d'Abudja. Au regard de la baisse de production décidée par la réunion d'Abudja, l'Opep semble avoir pris en compte les inquiétudes des pays importateurs, qui craignent qu'une nouvelle réduction pratiquée au moment de l'année où la demande est la plus forte, n'entraîne une nouvelle flambée des prix et mette à mal leur économie. L'Opep qui produit un tiers du pétrole mondial, a abaissé, en octobre dernier, son objectif de production de 1,2 million de barils jour afin d'enrayer une baisse de 25% des prix du pétrole depuis les pics historiques de juillet. Jusqu'à la semaine dernière, le Cartel paraissait bien parti pour décider à Abuja de baisser à nouveau sa production, mais le maintien des prix au-dessus de 60 dollars le baril et la pression des pays consommateurs ont changé la donne. Le secrétaire américain à l'Energie, Sam Bodman, et le chef de l'AIE, Clause Mandil, avaient à la veille de la réunion d'Abuja exhorté le Cartel à repousser la date d'une nouvelle réduction des volumes de production. Au cours de la réunion d'Abuja, les membres de l'Opep ont également noté que, si les réserves des pays consommateurs sont importantes, elles sont à la baisse. Les stocks des pays industrialisés de l'Ocde ont diminué de 40 millions de barils en octobre, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE). Selon le ministre de l'Energie et des Mines, l'adhésion de l'Angola à l'Opep en tant que 12e membres, est très importante. " Elle apporte un membre très important qui a un potentiel très important d'augmentation de la production. L'Angola aura son quota, obéira à la discipline des pays membres de l'Opep, et sera le quatrième pays africain qui sera parmi l'organisation avec l'Algérie, la Libye et le Nigeria ". Avec une production évaluée à 1,4 mbj de brut, l'Angola est devenu un acteur de premier plan dans le secteur pétrolier mondial. L'objectif des autorités de ce pays est d'atteindre les 2 millions de barils / jour en 2007. Les réserves angolaises d'hydrocarbures sont évaluées à 12,5 milliards de barils. Ces gisements se trouvent surtout dans les 74 blocs situés le long de la côte, dont 30 sont actuellement en exploitation. Les derniers indicateurs font apparaître que les revenus du pétrole représentent 90% du total des exportations, la moitié du PIB et de 80% des recettes fiscales pour un pays de 16 millions d'habitants sorti il y a moins de cinq ans d'une guerre civile qui a duré plus d'un quart de siècle. En 2005, les ventes de pétrole angolais ont rapporté 10,6 milliards de dollars. L'Opep a été créée en 1960, conformément à la résolution d'une conférence des représentants des gouvernements de l'Iran, du Koweït, de l'Arabie Saoudite et du Venezuela. Plus tard, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Libye, l'Algérie, le Nigeria et l'Indonésie ont adhéré à l'organisation. En 2005, les recettes pétrolières des pays de l'Opep ont atteint le chiffre astronomique de 522 milliards de dollars, contre 120 milliards de dollars en 1998. A l'heure actuelle, les pays de l'Opep entrent pour 40% dans la production mondiale de pétrole. Selon les estimations des experts, leur participation atteindra 45% vers 2010 et dépassera les 50% à l'horizon 2020.