Les Algériens sont conscients d'une fort possible sécheresse, et un manque de pluie cette année, mais si ont prend les citoyens d'Alger comme échantillon de la population algérienne, ils continuent toujours à pratiquer leurs mauvaises habitudes de gaspillage de l'eau potable, notamment ceux qui mettent le robinet à grande pression afin de laver leurs véhicules, parfois le robinet reste ouvert sans raison, d'autres résidents déversent de l'eau potable pour tenir plus ou moins propre leur entrée de maison. Des restaurateurs, les petites boutiques d'Alger lavent à grande eau les devantures, trottoirs et rues ! C'est relativement propre, mais au prix d'un grand gaspillage d'eau. Les autorités publiques, sans pour autant parler de la rationalisation, préfèrent agir pour lutter contre ce gaspillage sous toutes ses formes. Ainsi, les différentes chaînes de la télévision et la radio nationale diffusent des flashs de publicité pour sensibiliser la population, dans lesquels ils instruisent les citoyens à mettre fin à certaines pratiques devenues courantes, mais l'effet et quasiment limité puisque quelques uns bloquent leurs compteurs pour ne pas payer leurs factures. En effet, l'Algérien consomme beaucoup, vraiment beaucoup d'eau. Chaque jour, il consomme en moyenne 180 litres alors que cette quantité ne dépasse pas 120 litres/jour par citoyen dans plusieurs pays développés, a fait remarquer le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri. De plus, des fuites d'eau sont relevées au niveau des conduites de nombreux quartiers des cités urbaines. Il faut noter que pour parer au gaspillage de l'eau potable, le directeur général de l'Algérienne des Eaux (ADE), Merrah Zidane, a estimé dernièrement qu'il était nécessaire de réajuster le tarif actuel de l'eau pour pré- server cette ressource dont la mobilisation coûte cher à l'Etat. Il a souligné que " un réajustement tarifaire de l'eau était la seule solution, dans un premier temps, pour préserver cette ressource qui fait l'objet d'un énorme gaspillage. Selon M. Merrah Zidane, seulement 42% du volume d'eau potable produit actuellement est facturé, le reste (58%) est réparti en 30% sous forme de pertes dans les réseaux d'alimentation et le vol à travers des branchements illicites. Le coût de production d'un mètre cube d'eau est estimé entre 60 et 80 DA, alors que l'Etat le cède au consommateur à 18 DA seulement. Selon les chiffres avancés par M. Zidane, pour assurer un service public de l'eau, l'Etat subit des pertes énormes. Les taux de remplissage des barrages en baisse La baisse de la pluviométrie qu'a connue l'Algérie ces derniers mois fait craindre une diminution des réserves hydriques, synonyme de rationalisation de l'alimentation en eau courante. Les barrages en exploitation à l'échelle nationale ont d'ailleurs connu une baisse de remplissage, ce taux étant de 67% actuellement, a indiqué Abdelouahab Nouri, ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, jeudi à la faveur d'une visite de travail et d'inspection dans la wilaya d'Alger. Cette moyenne est la plus basse depuis plusieurs années, puisque ce taux de 67% équivaut à une baisse de remplissage de plus de 15% comparativement à la même période de l'année dernière. Ainsi, en février 2015, les 65 barrages à travers le pays avaient atteint un taux de 80,04%, dont 18 d'entre eux étaient remplis à 100%, record jamais atteint jusque-là. Toutefois, le ministre rassure : les réserves actuelles sont à même de garantir aux citoyens un approvisionnement équitable et régulier en eau potable, malgr é quelques "légers déficits" ça et là. Comme, par exemple, celui enregistré au barrage de Bouroumi (Aïn Defla) qui approvisionne la wilaya d'Alger en eau potable. Il a ajouté que "le manque" a été comblé et les habitants de la capitale ont été approvisionnés en eau potable, à travers l'exploitation du barrage de Koudiet Asserdoun (Bouira), qui compte parmi les gigantesques barrages en Algérie. Dans ce contexte, le ministre a indiqué qu'il serait procédé à la réalisation de plus de 10 forages en eaux souterraines dans cette wilaya pour améliorer les services assurés au citoyen et garantir son approvisionnement en eau potable. Les barrages situés dans les régions ouest et est du pays "sont pleins" et "il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour ces régions", a assuré le ministre. "L'Algérie produit actuellement 1.100.000 m3 d'eau potable" par jour, a indiqué le ministre, précisant que 800.000 m3 étaient réservées à la consommation quotidienne. "57 communes sont approvisionnées en eau potable 24h/24h", a rappelé le ministre, qualifiant l'opération d'"important acquis". Parmi les projets visités par le ministre, le réaménagement des oueds El-Harrach et Ouchayah. Il a expliqué que l'objectif principal de ces projets consistait en la préservation de la ville d'Alger contre un éventuel risque d'inondations comme celles enregistrées en 2001 à Bab El- Oued. Il s'est également enquis de l'état d'avancement des travaux d'extension au centre d'enfouissement technique (CET) des déchets ménagers dans la région de Hamici à Mahelma (Zéralda). Le CET de Hamici est un grand centre au niveau duquel sont traités tous les déchets ménagers provenant de la wilaya d'Alger, a fait savoir le ministre selon lequel les travaux d'extension permettront l'augmentation des capacités de ce centre à plus de 10 millions de mètres cubes.