Les autorités macédoniennes ont défendu mardi leur décision d'utiliser des gaz lacrymogènes la veille pour contenir des migrants à la frontière avec la Grèce, où elles ont par ailleurs dépêché des renforts militaires et policiers. La police macédonienne a tiré lundi des gaz lacrymogènes contre un groupe de plusieurs centaines de Syriens et Irakiens qui tentaient de forcer la barrière frontalière au poste d'Idomeni. Quelques centaines de jeunes hommes, des migrants, ont tenté de pénétrer de force sur le territoire de la Macédoine depuis la Grèce, a déclaré le ministre macédonien des Affaires étrangères, Nikola Poposki. Et dans ce genre de situation, les choix sont simples, soit la police se retire et laisse les migrants entrer sans qu'ils soient enregistrés ou identifiés, soit elle empê- che les entrées illégales, a-t-il expliqué. La décision a été prise par des policiers expérimentés sur place, a assuré M. Poposki. La situation est très tendue à la frontière entre la Macédoine et la Grèce où plus de 7 000 migrants restaient bloqu és après des restrictions imposées par des pays sur la route des Balkans, dont la Macédoine, sur le nombre des personnes autorisées à entrer sur leur territoire. Après les incidents de lundi, Skopje a augmenté le nombre de ses soldats à la frontière avec la Grèce en soutien aux patrouilles de la police des frontières, a indiqué un porte-parole de l'armée, Toni Janevski. Nous avons renforcé notre pré- sence à la frontière sud, il s'agit d'une mesure préventive après les incidents d'hier, a de son côté déclaré Natalija Spirova Kordic, porte-parole de la police. Aucun de ces porte-parole n'a voulu avancer de chiffres. Plus au Nord, Zagreb envisage sérieusement de renforcer également le contrôle de ses frontières avec des soldats. Nous allons fort probablement le faire, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur Vlaho Orepic. La Slovénie a autorisé son armée, en octobre dernier, à aider la police sur les 670 km de la frontière bordant la Croatie et délimitant l'espace Schengen. Dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt, le chef de la diplomatie macédonienne, a également déclaré craindre des conflits entre voisins des Balkans liés à la question des migrants illégaux. Nous devons faire très attention à ne pas arriver à des conflits entre voisins dans le cas de contrôles frontaliers renforc és, a estimé le ministre. Dans cette configuration, la Slovénie renvoie des migrants illégaux vers la Croatie, la Croatie vers la Serbie et la Serbie vers la Macédoine, etc..., explique M. Poposki, ajoutant: J'ai peur qu'un tel scénario devienne réalité dans le cas d'un grand nombre de réfugiés.