Prévu au programme de la visite du président français en Algérie début décembre, le contrat pour l'exploitation d'un gisement gazier par GDF dans la région du Touat (Adrar), estimé à 1 milliard de dollars, n'a pas été signé. Pourtant, Nicolas Sarkozy avait lui-même annoncé ce contrat dans un entretien à l'agence officielle APS, la veille de sa venue à Alger. Selon le quotidien en ligne "toutsurlalgerie", les négociations entre Sonatrach et Gaz de France (GDF) buttent actuellement sur un élément sensible, à savoir le montant des taxes sur les superprofits pétroliers que devra payer le groupe français à partir de 2011, date de l'entrée en service du gisement. GDF souhaite les négocier à la baisse mais la partie algérienne reste réticente. Cependant, ces informations sont à prendre avec réserves. En effet, une source à GDF, interrogée par le quotidien en ligne, a démenti le souhait du groupe d'obtenir une révision à la baisse de la taxe sur les superprofits. Elle a indiqué que des négociations sont toujours en cours entre GDF et Sonatrach sur le projet sans toutefois dévoiler leur nature. Par ailleurs, on voit mal l'Algérie accorder des faveurs au groupe français, alors que le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, avait considéré que cette mesure est une normalisation dans la mesure où la taxe a été faite pour écrémer une bonne partie des superprofits, et qu'elle était applicable à tous les partenaires de Sonatrach sans exclusive. "La taxe est une loi qui s'applique à toutes les sociétés et Sonatrach a été chargée par la loi de récolter cette taxe pour le compte des partenaires", avait indiqué le ministre. Des concessions de la part de l'Algérie sur cette question semblent peu évidentes d'autant que les amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures, notamment la taxe sur les superprofits, ont donné lieu à un chapelet de commentaires dans l'objectif de provoquer la méfiance des investisseurs. C'est ainsi que des informations, vite démenties d'ailleurs, donnaient partantes certaines compagnies partenaires de Sonatrach, dont la compagnie américaine Anadarko, en réaction aux modifications apportées à la loi sur les hydrocarbures. Une rencontre avec les responsables de compagnies pétrolières étrangères activant en Algérie, organisée par le ministère de l'Energie et des Mines, avait permis, à l'époque, de mettre un terme à ces spéculations. Pour revenir au gisement de Touat, le groupe gazier français a obtenu, en janvier 2003, un permis d'exploration sur ce gisement qui doit être mis en production en 2011. Il en est devenu l'opérateur à hauteur de 75%, les 25% restant sont détenus par la société nationale des hydrocarbures Sonatrach. GDF a déjà développé les deux premières phases du projet. Deux jours avant la visite du président français à Alger, le ministre de l'Energie et des Mines avait indiqué, en marge de la première Conférence internationale sur les ressources minérales (Cirma 1), que ce projet ne souffre d'aucun problème. Pour lui, la seule contrainte concerne l'évacuation du gisement. Il est question de savoir qui construit les gazoducs, à quelle date ces derniers sont construits ? Faut-il construire un gazoduc pour un seul ou plusieurs gisements ? Autant de questions à discuter avec tous les partenaires. Il convient de souligner que le sud-ouest de Béchar est devenu une région importante en termes de découvertes, à savoir Timimoune, Reggane… par Total, GDF, Repsol, Statoil… "Nous sommes en train d'analyser la possibilité de construire un nouveau gazoduc à partir de ces gisements", a-t-il conclu. Même si la raison de la taxe sur les superprofits, avancée comme motif de blocage à la conclusion de l'accord avec GDF sur le gisement de Touat, est à prendre avec beaucoup de réserves, reste que le manque d'informations sur la nature des négociations entre Sonatrach et GDF sur ce projet, ouvre la voie à toutes les spéculations.