Prévisible et stéréotypé, le Real Madrid a eu le mérite de gagner sur sa pelouse contre une AS Roma joueuse mais pas assez réaliste (2-0). Mais la Maison Blanche ne pourra pas se contente de cela pour franchir les obstacles à venir en Ligue des champions. Le jeu : une possession longtemps stérile, des contres supersoniques Comme d'habitude, le Real a eu le ballon la majeur partie du temps dans ce match (59 %). Pourtant, l'équipe de Zinedine Zidane a mis du temps avant de se créer des occasions franches. Durant une bonne partie du match, elle s'est contenté d'alerter un Szczesny impeccable de loin. Finalement, c'est de Cristiano Ronaldo qu'est venue l'étincelle. Le but de James Rodriguez quatre minutes plus tard relève de l'anecdotique tant le suspense avait disparu. Du côté de l'AS Roma, le plan de Luciano Spalletti a longtemps fonctionné avec un Mohamed Salah en feu qui a multiplié les longs rushs en contre. Les Romains rentreront de Madrid avec des regrets tant leur manque de réalisme devant le but les a empêché de croire en tout exploit. Dzeko, Salah ou Manolas n'ont pas su marqué le but qui aurait pu faire la différence.
Les joueurs Comme souvent au Real, c'est Cristiano Ronaldo qui a le plus tenté. Avec 14 frappes dans le match, le Portugais a provoqué sa réussite en marquant un but de réel avant-centre. Débarrassé de son travail défensif grâce à Casemiro, Luka Modric a éclairé le match de sa classe et de ses passes. Les Madrilènes peuvent également remercier Keylor Navas, décisif à plusieurs reprises. Gareth Bale et James Rodriguez n'ont pas réellement réussi à faire des différences alors que Sergio Ramos a beaucoup souffert face à la vitesse de Salah. L'Egyptien est le joueur qui a amené le plus de danger côté italien. À l'inverse, Edin Dzeko n'a pas apporté ce que l'on était en droit d'attendre de lui : un ou des buts. Wojciech Szczesny a longtemps retardé l'échéance avant de s'incliner face à Ronaldo et James.
Ce qui aurait pu tout changer : et si Dzeko avait réussi son face-à-face ? 14e minute : Mohamed Salah s'échappe sur le côté droit et transmet à El Shaarawy. L'Italien s'efface et laisse Edin Dzeko se présenter en un-contre-un face à Keylor Navas. Le Bosnien rate son contrôle et ne cadre pas sa frappe du gauche. A 0-0, l'ouverture du score romaine aurait pu entretenir le suspense et surtout faire douter cette équipe du Real, loin d'être impériale.
Zinedine Zidane sur la production de son équipe : On n'est pas trop mal. Il faut continuer. L'important, c'est le travail bien fait. On savait qu'on allait souffrir et on a souffert. Le prochain adversaire sera encore plus difficile.
Le Real a-t-il du souci à se faire ? Oui. S'il reste à ce niveau. Amorphes collectivement à l'aller comme au retour, les Madrilènes s'en sont remis à leurs individualités pour passer ce huitième de finale. Après tout, c'est à ça que servent les grands joueurs. Il n'empêche : tactiquement, l'équipe de Zinedine Zidane ne maîtrise pas complètement son sujet. Si le retour de Casemiro a permis un meilleur équilibre au milieu avec Luka Modric placé un peu plus haut, tous les problèmes ne sont pas résolus, loin de là. En concédant de nombreuses occasions, la paire Ramos-Pepe n'a pas réellement rassuré. Heureusement, Keylor Navas veillait au grain et, les autres fois, les Romains avaient décidé de tirer à côté. Dès lors, le retour de Karim Benzema pourrait donner du liant au jeu offensif du Real, un peu trop stéréotypé par moments. Défensivement, tous les joueurs devront mettre la main à la patte au risque de vraiment souffrir contre de plus grosses cylindrées. Car face au Bayern ou au Barça, ce Real aura du mal à résister.
Wolfsburg a fini le travail et va découvrir les quarts de la C1 Sans forcer son talent, Wolfsburg s'est imposé mardi soir contre La Gantoise (1-0 - 4-2 sur l'ensemble des deux matches) en 8e de finale retour de la Ligue des champions. André Schürrle a inscrit l'unique but d'une rencontre sans véritable suspense à l'entame du dernier quart d'heure (74e). Les Loups découvriront les quarts de finale de la C1 au prochain tour. Une petite performance pour une grande première. Vainqueur sur sa pelouse grâce à un but d'André Schürrle en huitième de finale retour de la Ligue des champions contre La Gantoise (1-0), Wolfsburg s'est qualifié mardi soir pour les quarts de finale de la Ligue des champions pour la première fois de son histoire. Les Allemands avaient fait le gros du travail à l'aller en inscrivant trois buts à l'extérieur (2-3). Car dans leur antre, les hommes de Dieter Hecking ont beaucoup géré à défaut de bien jouer. Sans conséquence au final puisque les Belges, malgré toutes leurs bonnes intentions, ne sont pas parvenus à inverser le rapport de force.
Wolfsburg gêné à la relance Wolfsburg n'a pas tremblé, mais Wolfsburg n'a pas non plus été particulièrement serein face à La Gantoise. Opposés à une équipe belge combative et jamais résignée, les Allemands ont mis plus d'une heure avant de prendre la mesure de leurs adversaires. Gênés en première période par le pressing belge et la technique de Sven Kums, placé devant la défense comme première rampe de lancement, les joueurs du VFL ont souffert. Notamment dans la construction, où ils ont semblé mal à l'aise et très peu inspirés. Hormis un pétard de Joshua Guilavogui en début de rencontre (18e), les supporters de la Volkswagen Arena n'ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Avant que ses deux champions du monde n'entrent en scène.
Draxler - Schürrle, le duo gagnant Après avoir laissé des boulevards en guise d'espace, les Loups ont verrouillé l'accès à leur surface. Avec la sortie de Simon, très remuant sur le flanc gauche, les Belges ont perdu leur mordant. Et Wolfsburg a appuyé là où ça faisait mal. Transparent jusqu'ici, Julian Draxler est sorti de sa boite au moment le plus opportun. Une accélération foudroyante, un centre en retrait pour André Schürrle et la messe était dite (1-0, 74e). Rideau. Il n'en fallait pas plus pour faire le bonheur de Dieter Hecking. La Gantoise peut sortir la tête haute. Son parcours en C1 a été enthousiasmant et même rafraichissant à beaucoup d'égards. Mais avec cet effectif et avec les blessures de certains joueurs clés, la marche était trop haute pour la formation d'Hein Vanhaezebrouck. Ce succès en quarts permet à Wolfsburg d'intégrer le top 8 européen pour la première fois de son histoire. Les Allemands seront (très probablement) les adversaires sur qui tout le monde voudra tomber au tirage. Mais ils s'en inquièteront plus tard.