Le Conseil de la nation, a repris, hier, ses travaux en séance plénière.L'extraction du sable, la carte magnétique de la sécurité sociale et l'éducation sont les trois projets que les sénateurs ont eu à examiner, après leurs adoption par l'assemblée populaire nationale. Toute fois, la matinée d'hier était essentiellement consacrée aux problèmes environnementaux. Le projet de loi modifiant la loi 12-05 du 4 août 2005 relative à l'eau, notamment les dispositions relatives aux activités d'extraction des matériaux alluvionnaires que le nouveau texte propose d'autoriser, à titre transitoire, jusqu'au 31 août 2009 dans le cadre du système de concession adossé à un cahier de charges, proposée par le ministre des ressources en eau, Abdelmalek Sellal, était le premier projet débattu. Une mesure, jugée nécessaire pour permettre, selon le ministre, le parachèvement des programmes complémentaire de croissance économique, notamment, pour la réalisation de 1 millions de logements. Cette mesure a été vivement critiquée par les sénateurs. Les membres du Conseil de la Nation ont mis en exergue, dans leurs nombreuses interventions, l'impérieuse nécessité de préserver l'environnement des oueds, et surtout d'étudier la possibilité de déterminer des endroits spéciaux pour l'extraction du sable, au regard des risques que cette activité peut causer à la santé publique et à l'environnement. Les sénateurs ont demandé au ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal qui a présenté ce projet de loi, l'élaboration de plans "précis" et une plus grande rigueur dans l'exploitation des oueds. Certains ont parlé de "mafia du sable" que de nouvelles dispositions contenues dans le projet de loi en examen devraient aider à combattre. D'autres intervenants ont posé la question de la fiabilité du sable d'oued en tant que matériau de construction de plus en plus adopté en Algérie. "Le sable extrait des oueds est-il réellement sûr dans la construction quand on sait que l'Algérie est un pays sismique", s'est interrogé l'un d'eux. Il serait judicieux, a-t-on suggéré, de songer à des alternatives au sable d'oued avec le concours des bureaux spécialisés dans cette question vitale pour la protection des cours d'eau et du littoral en général. De son coté, se voulant rassurant, Abdelmalek Sellal, évoque la ferme décision du gouvernement pour adresser un contrôle sévère, notamment sur les entreprises habilitées à effectuer cette extraction. En effet,les besoins nationaux en granulats pour les cinq années à venir sont estimés à 50 millions de tonnes. Le secteur des travaux publics nécessite, à lui seul, 42 millions de tonnes de sable pour finaliser tous les chantiers lancés. Cette quantité est répartie entre le développement du réseau routier existant (26 millions de tonnes), le projet de l'autoroute Est-Ouest (5 millions de tonnes) et le reste est destiné aux rocades ainsi qu'à l'entretien des réseaux. Il faut aussi ajouter à cette demande le volume nécessaire pour la construction d'un million de logements. Par contre, du côté de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), on estime les besoins à 56 millions de tonnes de granulats pour 2008 et 58 millions pour 2009. M. Sellal a indiqué admis que le problème du sable était un "vrai problème" en Algérie, du fait que des particuliers continuent de prélever des quantités importantes de sable sans aucune forme de contrôle. "L'intérêt du projet de loi est d'introduire une plus grande rigueur dans ce secteur", a-t-il simplement dit. Pour lui, le sable des oueds répond parfaitement aux conditions de fiabilité en tant que matériau de construction et son extraction, a-t-il ajouté, "sert aussi bien à maintenir, dans certains cas, les oueds au bon niveau qu'à alimenter le secteur du bâtiment, grand consommateur de ce matériau". En plus de pouvoir répondre aux immenses besoins en sable pour le programme de construction d'un million de logements, l'activité d'extraction du sable des oueds, lorsqu'elle bien réglementée, pourra en plus créer de nombreux emplois", a encore justifié M. Sellal. Il reste 27 barrages à réaliser à l'horizon 2012 et leur construction demande énormément de sable fin des oueds. C'est dire le nombre d'emplois à créer dans ce domaine , a-t-il ajouté. L'autre chapitre qui a été abordé concerne les cartes magnétiques de la sécurité sociale. Une mesure qui a été bien accueillie, et qui va, sans doute, amortir les dépenses, parfois aléatoires, de la sécurité sociale. Rappelons toute de même, que l'opération de la mise en service de la nouvelle carte électronique Chifa, qui entre dans le cadre de la modernisation de la gestion de la Sécurité sociale, a commencé en avril dernier et que plus de 53 000 cartes ont été remises aux assurés sociaux depuis mai 2007.