S'exprimant lors d'une séance plénière présidée par le président de l'APN M. Larbi Ould Khelifa, le Gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Laksaci a déclaré que la baisse des prix mondiaux de pétrole, traduite par un recul du baril algérien à 55,76 dollars en moyenne durant les neufs premiers mois de 2015 contre 106,65 dollars/baril pour la même période de 2014, a fortement impacté les ressources du Trésor algérien. Ainsi indique t-il, ces ressources ont, en effet, subi une érosion de l'ordre de 1.972,8 milliards de dinars (mds DA) entre fin septembre 2014 et fin septembre 2015. En d'autre termes cela voudrait simplement dire qu'il y a réduction de 40,4 % en l'espace d'une année seulement, et ce, en dépit de plusieurs années d'épargne budgétaire soutenue. Et pour montrer la vulnérabilité à la ressource des hydrocarbures, et en présentant hier, à l'Assemblée Populaire Nationale (APN) les évolutions économiques et monétaires du pays en 2014 et 2015. Laksasi a indiqué également que les exportations d'hydrocarbures ont chuté à 25,79 milliards de dollars (mds USD) au cours des neuf premiers mois de 2015 contre 46,86 mds USD une année auparavant. Cette contraction de 45% de la valeur des exportations d'hydrocarbures, associée à une baisse de 3% des quantités exportées, "confirme l'ampleur du choc externe qui pèse sur l'économie nationale, très vulnérable à la ressource hydrocarbures", a tenu à commenter le gouverneur. Concernant l'inflation, le gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé qu'elle a atteint 5,3 % en septembre 2015. Un taux , estime t-il, qui "ne peut s'expliquer par l'inadéquation de l'offre à la demande, ni par l'expansion de la masse monétaire, et qui s'est accrue à un taux historiquement bas, ni par l'évolution des prix mondiaux des produits de base importés". Pour le gouverneur il faut "rechercher les causes profondes de l'inflation dans les dysfonctionnements du march é et notamment celui des produits agricoles frais, caractérisé par une traçabilité limitée des transactions et une faible régulation". Chiffres à l'appui, le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué également que les recettes de la fiscalité pétrolière ont de leur côté reculé à 1834,14 mds DA à fin septembre 2015 contre 2603,40 mds de DA au cours de la même période de 2014. Quant aux exportations hors hydrocarbures elles demeurent "structurellement faibles" avec à peine 1,09 md USD au cours des neuf premiers mois de 2015 . De leurs côtés, les importations se sont par ailleurs établies à 39,70 mds USD contre 45 mds USD au cours de la même période de comparaison. Ainsi, le solde de la balance commerciale est passé d'un excé- dent de 2,93 mds USD au cours des neuf premiers mois de 2014 à un déficit de 12,82 mds USD cours de la même période de 2015. Le solde global de la balance des paiements enregistre un déficit de 20,82 mds USD au cours des neuf premiers mois de 2015 contre un déficit de seulement 3,02 mds USD durant la même période de l'année passée. Ce déficit record a fait que les réserves officielles de change (hors or) se sont fortement contractées à 152,70 mds USD à fin septembre 2015 contre 159,03 mds USD à fin juin 2015 et 178,94 mds USD à fin décembre 2014. Cette situation a induit une dépréciation de 19,57 % du cours moyen du dinar contre le dollar américain et de 2,16% par apport à l'euro. Par contre, la contraction des ressources financières n'a pas empêché la progression des cré- dits à l'économie qui ont cru de 13,35 % durant les trois premiers trimestres de 2015. Par ailleurs, le gouverneur indique que les crédits accordés au secteur public ont atteint 3.865,3 mds DA (+14,28%) à fin septembre 2015, ceux accordés au secteur privé 3.058 mds de DA (+12,5 %) alors que les crédits accordés aux ménages ont atteint 449,2 mds DA (+11,19%). A fin septembre 2015, la liquidité globale des banques s'est établie à 1.828 mds de DA contre 2.730,88 mds de DA à fin décembre 2014. Les sont donc bien débats autour de la conjoncture financière et économiques du pays. Il faut aussi attendre les différentes interventions programmées hier et aujourd'hui avant que le Gouverneur de la Banque d'Algérie M. Laksaci ne réponde aux questions et préoccupations des députés.