Le montant officiel des envois de fonds à destination des pays en développement devrait atteindre 240 milliards de dollars en 2007, selon les estimations de la Banque mondiale. Le montant réel est encore plus élevé si l'on tient compte des envois de fonds non déclarés. La quasi-stagnation des envois de fonds à destination du Mexique et leur ralentissement dans les autres pays d'Amérique latine ont contribué à une croissance ralentie des envois de fonds. Les envois de fonds à destination des pays en développement ont, cependant, continué d'augmenter à la faveur de la croissance robuste en Europe et en Asie. L'utilisation récente du téléphone portable et d'instruments de transfert électronique de fonds a entraîné des changements structurels positifs dans l'industrie des envois de fonds. La diffusion de ces changements est toutefois freinée par l'imprécision de certaines réglementations essentielles (notamment celles qui régissent le blanchiment d'argent et d'autres délits financiers). Les frais d'envois de fonds ont diminué, mais pas suffisamment, notamment dans les couloirs Sud-Sud. A l'échelle mondiale, les envois de fonds devraient se chiffrer à 318 milliards de dollars pour 2007. Sur ce montant total, les fonds rapatriés dans les pays en développement devraient dépasser 240 milliards de dollars en 2007, ce qui représente une augmentation par rapport à 2006 (221 milliards de dollars) et plus du double du montant enregistré en 2002. Il s'agit uniquement des envois de fonds officiellement déclarés, il y a tout lieu de penser que le montant réel est beaucoup plus élevé si l'on tient compte des envois de fonds non déclarés qui sont effectués par des voies officielles et non officielles. Les envois de fonds représentent plus du double de l'aide publique et près de deux tiers de l'investissement étranger direct dans les pays en développement. Les envois de fonds constituent également la principale source de financement extérieur pour de nombreux pays pauvres et une source de devises relativement régulière pour les pays en développement. La surveillance plus étroite des transferts de fonds par les organes de contrôle a conduit l'industrie des envois de fonds à opter pour les filières officielles. Mais cela signifie également qu'il y a davantage de formalités à remplir pour ouvrir un compte bancaire. Ce changement a donc été bénéfique pour les gros opérateurs de transferts de fonds. Une innovation plus récente est la possibilité d'effectuer des virements par téléphone portable, associés à des produits financiers qui a fait l'objet de plusieurs opérations pilotes. Ces changements pourraient entraîner une diminution des envois de fonds en espèces au profit des virements bancaires. Les services bancaires itinérants et les partenariats avec les compagnies de téléphone mobile pourraient permettre à des millions de personnes vivant dans les régions rurales isolées d'avoir accès aux services d'envoi de fonds. Aux Philippines, les systèmes Cash et SMART permettent d'utiliser le téléphone portable pour déposer de l'argent, faire des achats à crédit et effectuer des virements. Au Kenya, Safaricom, une filiale de Vodaphone, a lancé un service bancaire itinérant M. Pesa (Ce qui signifie "argent mobile" en swahili). Dans le couloir Etats-Unis-Mexique, l'un des plus grands couloirs d'envoi de fonds, le coût moyen d'un envoi de fonds a diminué de près de 55 % entre 1999 et 2004, bien que cette tendance semble s'être stabilisée au cours des dernières années. Si les coûts d'envoi de fonds dans le sens Nord-Sud ont accusé une baisse, ils restent néanmoins élevés pour les fonds envoyés à partir des pays en développement, qui accueillent près de la moitié des migrants d'autres pays en développement. Il semblerait que la réglementation concernant la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme soit devenue un obstacle à la réduction des coûts d'envoi de fonds, notamment pour les petits prestataires de service de fonds qui doivent passer par des correspondants bancaires. Ces mesures sont également contraignantes pour les banques et les compagnies de téléphone mobile qui envisagent de proposer des services de transferts internationaux et des services bancaires itinérants. Il est temps que les décideurs trouvent les moyens d'harmoniser les systèmes de réglementation des télécommunications et des services financiers.