Au moment où le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, rencontrait la presse, hier, lors de la traditionnelle conférence de presse qui suit le conseil de gouvernement, ce dernier n'avait pas encore terminé ses travaux. En effet, le ministre a d'emblée annoncé que le conseil allait se poursuivre après la conférence de presse et que de ce fait le dossier de la stratégie industrielle, au menu de ce conseil de gouvernement, restait toujours ouvert à la discussion. Il faut dire que vu l'ampleur et l'importance du dossier, un certain nombre de conseils de gouvernement sera nécessaire pour finaliser ce dossier. Le ministre a, toutefois, tenu à esquisser les grandes lignes de cette nouvelle stratégie industrielle. Selon lui, cela consiste à aller vers une nouvelle organisation de notre industrie de manière à être à la hauteur des défis qui se présentent à notre pays compte tenu des mutations de l'économie mondiale. La stratégie industrielle de l'Algérie vise, selon lui, la relance puis le développement de l'activité industrielle qui, de par ses effets structurants, contribuera à mettre en place les conditions d'un développement durable de la nation. Le constat fait par M. Temmar est que le secteur public n'est pas puissant. Il a indiqué, dans ce contexte, que 150 entreprises sont en faillite. Par ailleurs, le secteur public ne représente que 15% du PIB. Pour cela, il est impératif, selon le ministre, de créer les conditions pour que nos entreprises soient compétitives. Il sera également question de lancer des nouvelles branches inexistantes en Algérie (construction automobiles, INTIC, construction navale) et le développement de branches et de filières pour aller vers la spécialisation de l'économie nationale. A ce titre, M. Temmar a souligné le travail qui se fait à Sidi Bel Abbès et qui vise, à travers l'entreprise ENIE, de faire de cette région un pôle de l'industrie électronique. Il a indiqué qu'un mémorandum a déjà été signé avec le coréen LG et prochainement il y aura la création d'une société de recherche et de développement. En somme, pour M. Temmar, ce sont des choses faisables avec "ce que nous avons sous la main". Concernant la nouvelle mouture de la configuration de l'organigramme de gestion du secteur économique public, le ministre s'est contenté de dire que la décision finale sera connue à l'issue des discussions. En effet, après les fameux holdings, puis les sociétés de gestion des participations, la tutelle des capitaux marchands de l'Etat doit subir une nouvelle transformation. L'information selon laquelle la nouvelle mouture vise, dans sa première phase, la réduction du nombre des SGP (sociétés de gestion des participations), et qui seront regroupées en trois grands groupes industriels, n'a pas été confirmée par le ministre qui a indiqué qu'il n'y aura pas forcément trois groupes. Concernant le bilan de la privatisation, le ministre a indiqué qu'elle marche bien. Il a souligné qu'il y aura un CPE chaque mois. A ce jour et après la finalisation de la privatisation de 500 entreprises, le ministre a indiqué qu'il restait 929 entreprises à privatiser dont 322 dépendantes des SGP. Par ailleurs, M. Temmar a tenu à réaffirmer que la privatisation n'est point un bradage de nos ressources. En effet, il a souligné que la question de la rente est importante et partant de là, "l'Etat doit être dans la rente". Enfin, le ministre a indiqué que le conseil des ministres reste l'organe de décision par lequel tout doit prendre forme.