L'affaire concernant la suppression du couplet n°3 de l'hymne national dans le manuel scolaire sera traduite devant la justice. La décision a été prise par le conseil de gouvernement à l'issue de sa réunion. « C'est à la justice d'élucider l'affaire et de conclure si la suppression dudit couplet a été faite sciemment ou il s'agissait uniquement d'une erreur d'inattention », a affirmé le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, lors d'une conférence de presse animée hier en compagnie du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, et le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemâa Haïchour. Selon M. Boukerzaza, les auteurs du livre de l'éducation civique de la 5e année primaire, dans lequel l'hymne national défalqué a été diffusé, sont virés et interdits définitivement d'exercer dans le domaine de la production du manuel scolaire. Le livre en question, ajoute-t-il, sera retiré immédiatement et remplacé par un autre livre revu et corrigé. Afin d'éviter la reproduction de telles erreurs, le conseil de gouvernement, indique encore l'orateur, a décidé de mettre sur pied une nouvelle commission chargée de la lecture et de la vérification permanente du manuel scolaire. En plus de cette question, le conseil de gouvernement a examiné le projet de décret exécutif concernant la mise en place d'un office national du hadj et de la omra. Cet office, explique le ministre de la Communication, intervient pour pallier aux défaillances et aux insuffisances de la commission chargée jusque-là de la question. « Cette commission n'avait pas un statut juridique et les capacités nécessaires pour définir exactement le coût du hadj », explique-t-il, avant d'ajouter que l'office en question aura un caractère économique et commercial (Epec). L'autre mission assignée à cet office est, ajoute-t-il, le choix et la désignation de la délégation accompagnant les hadjis qui se rendent annuellement à La Mecque. Intervenant par la même occasion, M. Ghoul est revenu sur le schéma directeur portuaire vers 2025 qui a été examiné par le conseil de gouvernement la semaine dernière. Précisant que 95% des échanges commerciaux algériens se font à travers la mer, le ministre prévoit, en plus de la construction de nouvelles infrastructures portuaires, la modernisation des ports algériens. « 7 milliards de tonnes de la marchandise mondiale transitent par les ports. Le chiffre augmente de 8 à 10% par an. Cela nécessite le développement rapide de nos ports », affirme-t-il, en précisant qu'une quantité importante de la marchandise mondiale est transportée par containers (650 millions de containers d'ici à 2015). Ce schéma devant être révisable chaque 5 ans, prévoit, selon lui, la modernisation des ports en prenant en considération les possibilités de partenariat avec des entreprises étrangères. Le coût global de la mise en œuvre de ce schéma, précise encore M. Ghoul, s'élèvera à 665 milliards de dinars (384 milliards de dinars pour 2005-2015 et plus de 280 milliards de dinars pour la période allant de 2015 à 2025). Interrogé sur la problématique posée par le tracé de l'autoroute Est-Ouest qui devait traverser le parc national d'El Kala, l'interlocuteur s'est contenté de dire que « le problème est définitivement résolu ». « Je vais organiser une conférence de presse pour répondre spécialement aux questions concernant l'autoroute Est-Ouest », lance-t-il. Le Conseil des ministres a également entendu un exposé sur le schéma directeur concernant la numérisation, présenté par M. Haïchour. En présentant les objectifs de ce schéma, M. Haïchour est revenu sur la question de l'ouverture du capital d'Algérie Télécom. Il précise, d'emblée, « qu'il n'y a aucune contradiction entre ses déclarations et celles faites récemment à Paris par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar ». « On a dit que l'ouverture du capital d'Algérie Télécom se fera vers la fin de l'année en cours ou au plus tard le 1er trimestre de l'an 2008. La question sera discutée au niveau du gouvernement », dira-t-il.