A l'exception de Milan et Lisbonne, les Bourses européennes ont terminé en légère hausse lundi dans un marché qui manquait de catalyseurs et restait sensible à l'évolution des prix du pétrole qui tentaient de se stabiliser. "Le marché manque de catalyseurs qui lui permettent de trouver un sens très clair", remarque Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. "La hausse du jour peut s'expliquer par un effet de rattrapage par rapport à la baisse de vendredi qui était difficile à justifier par les différentes statistiques", plutôt bonnes aux Etats-Unis, selon M. Murail.
L'Eurostoxx 50 a gagné 0,30% La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,53%. L'indice CAC 40 a pris 22,98 points à 4 345,22 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,1 milliards d'euros. Bouygues a plongé (-13,45% à 30,42 euros), tout comme Iliad (-15,10% à 190,00 euros), maison mère de Free, ainsi que Numéricable-SFR (-17,99% à 29,90 euros). De son côté, Orange a chuté de 6,17% à 14,45 euros. Sanofi a grimpé (+4,37% à 73,84 euros). Le groupe a lancé son programme public de vaccination contre la dengue aux Philippines, une première mondiale pour son produit Dengvaxia qui a nécessité 20 ans de recherches et 1,5 milliard d'euros d'investissements. AB Science s'est envolé (+39,64% à 15,36 euros), après avoir annoncé des résultats intérimaires positifs d'une étude clinique sur sa molécule phare, le masitinib, contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. L'indice Dax de la Bourse a fini en petite hausse de 0,28% à 9 822,08 points. L'indice des valeurs moyennes MDax s'est inscrit dans la même tendance, avec une avancée de 0,34% à 20 265,21 points. Parmi les valeurs, Merck KGaA (+3,44% à 75,55 euros), RWE (+3,09% à 11,70 euros) et Fresenius SE (+2,88% à 64,68 euros) se sont démarqués du lot. Les valeurs automobiles ont aussi été dans le rouge alors que les immatriculations de voitures neuves en Allemagne ont stagné en mars, Volkswagen (-0,51% à 107,15 euros) s'en est sorti le moins mal par rapport à BMW (-0,59% à 77,54 euros) et Daimler (-0,73% à 65,40 euros). A Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a terminé en hausse de 0,30% à 6 164,72 points. Parmi les valeurs, Anglo American a gagné 1,69% à 547,50 pence, ayant annoncé un accord pour vendre sa part majoritaire dans la mine de charbon de Foxleigh en Australie. Le groupe minier Rio Tinto a aussi pris 1,67% à 1 975,50 pence. Le secteur pharmaceutique a également bien progressé, avec Shire (+2,89% à 4 200 pence), AstraZeneca (+0,98% à 3 971 pence) et GlaxoSmithKline (+0,92% à 1 427,50 pence). La plus mauvaise performance a été réalisée par le groupe de tourisme allemand TUI AG, en recul de 2,78% à 1 051 pence. La Bourse de Milan a terminé en baisse, l'indice phare FTSE Mib perdant 0,77%, à 17 639 points. La plus forte hausse a été enregistrée par Finmeccanica, qui a pris 2,99%, à 11,36 euros. Suivaient Mediaset, qui a gagné 2,29%, à 3,66 euros, après des informations de presse faisant état d'un accord prochain avec Vivendi, et STMicroelectronics (+2,12%, à 4,906 euros). En revanche, Banco popolare, à la peine depuis l'annonce d'une future augmentation de capital de 1 milliard d'euros dans le cadre de sa fusion avec BPM (Banca popolare di Milano), a perdu 7,37%, à 5,34 euros. BPM a cédé de son côté 4,06%, à 0,579 euro. Telecom Italia a perdu pour sa part 3,83%, à 0,88 euro. La Bourse de Madrid a clôturé quasi stable, l'indice Ibex 35 cédant 0,06% à 8 597,50 points. La plus forte hausse est à attribuer au groupe pharmaceutique Grifols, dont l'action prenait 2,02% à 19,98 euros, tandis que la banque Banco Popular signait la plus forte chute, perdant 2,42% à 2,17 euros. Le groupe de BTP et d'énergie Acciona était en légère hausse, son action prenant 0,51% à 67,02 euros après l'annonce de la cession de sa branche d'énergie éolienne à l'Allemand Nordex et de son entrée au capital de cette compagnie. Le géant du textile Inditex, propriétaire des magasins Zara, a avancé de 0,65% à 29,59 euros. En Suisse, l'indice SMI a terminé la séance en hausse de 0,57% à 7 731,81 points. ABB a gagné 1,46% à 18,71 CHF, soutenu par un commentaire positif de Barclays qui estime que le potentiel de croissance du géant helvético-suédois est systématiquement sous-estimé. L'entreprise a aussi décroché une commande pour le système des digues de Venise. Novartis (+1,46% à 69,50 CHF) a publié des données positives sur son médicament pour le coeur Entresto durant le week-end. La semaine passée, l'action avait souffert de conflits juridiques aux Etats-Unis et d'une rétrogradation. Roche gagnait 1,29% à 236,20 CHF, alors que Nestlé est quasiment inchangé à 71,15 CHF (+0,07%). Aux bancaires, UBS perdait 1,39% à 14,91 CHF et CS gagnait 0,89% à 13,55 CHF. La Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 0,26% à 4 977,05. Les mauvaises performances du papetier Semapa, qui a perdu 2,29% à 11,30 euros, du groupe diversifié Sonae (-1,99% à 1,03 euro), du groupe électricien REN (-1,47% à 2,89 euros) et de la holding de télécommunications Pharol (-1,47% à 0,13 euro) ont pesé sur la place portugaise. A l'inverse, le groupe de BTP Mota Engil a progressé de 1,02% à 1,89 euro et la banque BPI s'est appréciée de 0,97% à 1,25 euro. L'indice BEL 20 de la Bourse de Bruxelles a terminé en hausse de 0,56% à 3 375,79 points. Parmi les valeurs, le groupe de métallurgie Bekaert accuse un recul (-0,98% à 35,70 euros). A l'autre extrémité de l'indice, la firme belge de biotechnologies, entrée le mois dernier dans le Bel 20, a gagné 3,14% à 37,79 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,37% à 436,08 points. A la baisse, la holding Altice a dévissé de 11,76% à 13,54 euros. A la hausse, le sidérurgiste Arcelor Mittal a gagné 1,93% à 4,23 euros.
Prudence à Wall Street Wall Street a légèrement baissé lundi, tirée vers le bas par une forte baisse des cours pétroliers, à l'issue d'une séance dans l'ensemble peu animée face à une faible actualité économique américaine: le Dow Jones a perdu 0,31% et le Nasdaq 0,46%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 55,75 points à 17 737,00 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 22,75 points à 4 891,80 points. Très suivi par les investisseurs, le S&P 500, un indice élargi, a reculé de 6,65 points, soit 0,32%, à 2 066,13 points. "La Bourse a un peu baissé en suivant les cours du pétrole", a mis en avant Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial. Les cours du pétrole ont encore baissé d'environ un dollar le baril, malgré des tentatives de stabilisation, dans un marché découragé par le manque de motivation manifesté par l'Arabie Saoudite, l'Iran et la Russie pour stabiliser une offre surabondante. Pour le reste, Wall Street reste plutôt bien disposée, après une semaine de nette hausse, et sa baisse "n'a rien de grave", a jugé M. Cardillo, remarquant en outre un peu de nervosité à l'approche de la saison des résultats d'entreprises du premier trimestre. Ce déclin, néanmoins, "montre que la Bourse est à un niveau élevé, auquel elle devient assez fragile", a-t-il prévenu. Les investisseurs américains, qui ont récemment été stimulés par la prudence manifestée par la Réserve fédérale (Fed), n'ont par ailleurs guère trouvé d'éléments susceptibles de relancer leur enthousiasme, puisque le calendrier économique de lundi était assez vide aux Etats-Unis. "On a pris connaissance d'un chiffre sur les commandes industrielles", retombées dans le rouge en février aux Etats-Unis, "mais ce n'était pas très notable car on avait largement pu l'anticiper après un chiffre la semaine précédente sur les commandes de biens durables, a précisé Chris Low, de FTN Financial, évoquant lui aussi "une ambiance plutôt attentiste".
Fusion aérienne Parmi les valeurs, les groupes de services pétroliers Halliburton et Baker Hughes ont respectivement cédé 3,11% à 34,00 dollars et 3,45% à 41,47 dollars après l'annonce que les autorités américaines comptaient poursuivre en justice un fonds activiste dans le cadre de leur projet de fusion. Le spécialiste des voitures électriques Tesla, qui a fait part de commandes bien supérieures aux attentes pour son futur modèle d'entrée de gamme (Model 3), a gagné 3,96% à 246,99 dollars. Alaska Air, compagnie aérienne de Seattle, a perdu 3,77% à 78,92 dollars après avoir annoncé le rachat pour quatre milliards de dollars de Virgin America, qui s'est envolée de 41,67% à 55,11 dollars, pour créer le cinquième acteur du secteur aux Etats-Unis. Déjà très mal en point, le spécialiste de l'énergie solaire SunEdison s'est effondré de 50,93% à 0,21 dollar après un article du Wall Street Journal, qui affirme que le groupe s'apprête à demander à se mettre sous le régime de la loi sur les faillites. Le groupe internet Yahoo! a pris 1,48% à 37,02 dollars après un article de l'agence Reuters, selon lequel l'éditeur Time (-0,97% à 15,28 dollars) envisage de racheter, de concert avec un fonds non côté en Bourse, ses activités de base.